" Qui s'y frotte s'y pique ", illustration d'un proverbe flamand
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Pieter BRUEGHEL le Jeune(1564-6373)
" Qui s'y frotte s'y pique ", illustration d'un proverbe flamand
Estimation:
€60,000 - €80,000
Sold :
€78,000
Lot details
" Qui s'y frotte s'y pique ", illustration d'un proverbe flamand
Huile sur panneau de chêne, une planche, de forme ronde
Traces de plusieurs cachets à la cire rouge au verso Diamètre : 16,50 cm (6,50 in.)
An amorous couple: illustration of a Flemish proverbial, oil on panel, by P. Brueghel the Younger
Provenance:
Collection particulière, Milan
Comment:
Dans le paysage de la peinture breughelienne, l'illustration des proverbes occupe une place non négligeable et constitue sans doute ce que les deux Pieter, l'Ancien et le Jeune, produisirent de plus emblématique et de plus savoureux. Le premier de ces tableaux semble être l'huile sur panneau de Pieter Brueghel l'Ancien conservée à la Gemäldegalerie de Berlin et signée et datée de 1559. Dans une vaste composition où l'œil ne cesse de remarquer un nouveau détail, le maître flamand a placé de multiples groupes de figures variées symbolisant chacun un proverbe ou dicton populaire, à caractère volontiers moralisateur, avec le réalisme cru et non dénué d'humour qui caractérise son œuvre. Son fils Pieter le Jeune les a réinterprétés plus volontiers sous la forme de séries de tondi illustrant chacun un seul proverbe, comme celui que nous présentons ici. Dans un intérieur, un homme a rejoint sa belle et déjà il s'approche, l'entourant de ses bras pour l'embrasser. Mais l'entreprise ne sera pas si aisée car la jeune femme lève sa main droite dans laquelle elle tient l'aiguille dont elle se servait avant d'être interrompue dans son ouvrage. Elle le prévient : " Qui s'y frotte s'y pique " ! Les prémices de ce proverbe bien connu en langue française peuvent être retracés en Flandre dès le XVe siècle avec le duc de Bourgogne Jean sans Peur qui prit l'ortie pour emblème. Parmi les différentes versions répertoriées de cette composition, celle que nous présentons, inédite, est la seule reconnue comme autographe (voir Kl. Ertz, Pieter Brueghel der Jüngere (1564-1637/38): Die Gemälde mit kritischem Oeuvrekatalog, Lingen, 2000, vol. I, p. 220, n° E 179 et E 180).
Nous remercions le Dr. Klaus Ertz de nous avoir confirmé l'authenticité de ce tableau. Un certificat en date du 18 février 2019 sera remis à l'acquéreur.