"Lui même ayant honte de m'éditer"
1er déc. 1954. 4 p. in-4, signé Destouches. Cachet d'en-tête Dr. L.-F. Destouches. Enveloppe conservée. Ecriture très lisible, régulière, pas de rature. Lettre très conciliante sur sa retraite à venir. Financièrement, il a du mal à "joindre les deux bouts", et se plaint de payer pour tout, son passé et son présent... Tous ses revenus vont à deux "brigands" : les impôts et Gallimard. Se plaint de la haine qui se manifeste à son égard, pour ses livres et pour ce qu'il représente. "Tant pis si le sort m'a été si contraire ! Il faut payer! Je n'ai pas cessé de payer depuis quinze ans...Et quel prix! Or cette souscription est infiniment légitime... mais évidemment j'ai bien du mal à joindre les deux bouts... Avec Gallimard d'une part et le fisc d'autre part, ces brigands, je suis à couteau tiré! Vous le pensez bien! On me sabote, gruge, menace. J'ai l'habitude! Je suis "matière première" à raviver les haines... à consolider par conséquent les "situations acquises"... Je suis utile et indispensable...! On ne me lache pas! Aussi discret que je puisse être!... Mais on oublie parfaitement par contre d'acheter mes livres!... Ma dette envers mon éditeur Gallimard donc bien maintenue. Lui même ayant honte de m'éditer... "