Fin XVIIIe siècle
Montre en or et émail peint attribué à Hamelin avec échappement à double virgule
Boîtier rond sur charnière ciselé de volutes, le fond d’un émail peint polychrome dans le style hollandais attribué à Hamelin, représentant une nature morte aux fruits, carrure avec des cartouches en émail bleu
Cadran émail blanc avec grands chiffres arabes stylisés, minuterie chemin de fer externe, aguilles stylisées et ouverture pour le carré de remontage
Mouvement avec remontage à clef, échappement à double virgule, coq continental ciselé et percé, balancier spiral, fusée et chaîne, disque de réglage, les piliers stylisés entre les deux platines, signé « Verdier à Paris »
Diam. 41,5 mm
Poids brut. 62,9 g
« Nature morte aux raisins » attribuée à Hamelin
Les miniatures en émail signées de Hamelin sont extrêmement rares. Il semble qu’il n’y ait que quatre tabatières répertoriées incorporant des œuvres signées de sa main. Deux d’entre elles sont montées sur des boîtes par Jean Ducrollay, l’une dans la collection Wallace (illustrée dans R. Savill, The Wallace Collection – French Gold Boxes, Londres, 1991, n° 6) et une seconde, datée de 1758, se trouve dans la collection du Taft Museum, Cincinnati (illustrée dans C. Le Corbeiller, European and American Snuff-Boxes 1730-1830, Londres, 1966, n° 84). La troisième, signée et datée de 1758, autrefois dans la collection Louis Surmont, Paris, a été vendue chez Christie’s à Genève le 19 mai 1998. Le quatrième et dernier exemple est passé en vente chez Christie’s à Londres le 12 juin 2006.
Verdier, horloger à Paris
Jean-Jacques-Baptiste Verdier était un horloger parisien actif au XVIIIe siècle, reconnu pour la qualité et l’élégance de ses créations.
Ses œuvres, souvent signées « Verdier à Paris », reflètent le raffinement de l’horlogerie française de cette époque. Jean-Jacques-Baptiste Verdier a travaillé à Paris et est devenu maître en 1737. Il est enregistré comme étant établi en 1739 rue des Marais, et il devint Juré en 1773.
L’échappement à double virgule : l’objet d’un scandale
L’échappement à double virgule a été l’objet de l’un des plus grands scandales horlogers de la France du XVIIIe siècle. En 1753, le bourgmestre du Roi, Jean-André Le Paute, a publié une description d’un nouvel échappement pour montres dérivé de l’échappement à roue à épingles qui avait été utilisé avec grand succès dans les horloges.
Le nouvel échappement, dont les détails ont été donnés dans le livre de Le Paute, a été appelé l’échappement à double virgule.
Cependant, Pierre-Augustin Caron, 21 ans, fils d’un autre horloger du Roi, André-Charles Caron, écrit dans une lettre ouverte au Mercure de France qu’en juillet 1753 il avait montré à Le Paute l’échappement de sa propre invention, et que ce dernier l’avait copié et revendiqué comme étant le sien.
L’affaire fit tant de bruit que l’affaire fut portée devant l’Académie royale des sciences qui, le 4 mars 1754, se prononça en faveur de Caron comme inventeur. En décembre 1754, l’horloger Jean Romilly présenta à l’Académie une autre version de la double virgule, que cette institution décida avoir été inventée indépendamment de Caron. Ainsi, les deux horlogers furent crédités de son invention.
Bien que la double virgule ait donné de bons résultats, elle fut très rarement utilisée, probablement en raison de la difficulté de sa fabrication et de son extrême fragilité. Aujourd’hui, les montres dotées de cet échappement sont extrêmement rares, tel notre exemple qui possède une double virgule.
Bien qu’elle ne soit pas signée,
Cette montre possède une décoration bien particulière dont nous ne connaissons que très peu l'exemples à ce jour. Apparue pour la dernière fois aux enchères lors de la vente d'une collection particulière à Genève chez Sotheby’s, le 15 novembre 2009, elle est restée depuis dans la même collection.
Bien qu'elle ne soit pas signée, l'émail de haute qualité de cette montre peut être comparé au travail des meilleurs émailleurs peintres émailleurs français de l'époque, comme Hamelin, il est considéré comme l'un des meilleurs émailleurs français du XVIIIe siècle.