Bel ensemble dans lequel le capitaine dessine son avenir.
15 septembre. « J’ai ma permission et puis par conséquent me mettre en route quand l’occasion s’en présentera. Je parle de l’occasion, car les trains de permissionnaires qu’on forme ici pour la France partent au petit bonheur. Leur itinéraire du reste n’est guère tracé d’une façon précise. […] L’Orient-Express est réservé aux officiers supérieurs (je parle des vrais), ou aux gens qu’une raison pressante appelle. Je ne puis le prendre. La douce perspective de ces longs jours de route dans de rudes conditions de chaleur et d’installation n’est rien en comparaison de la joie que j’éprouve à bientôt vous revoir et à assister à la grande cérémonie de famille », le mariage de son frère Xavier…
18 novembre. « Me voici changé encore une fois de logement, mais pas de destination. Je suis chargé de diriger ici (près de Modlin) un cours de 100 officiers polonais. Durée du cours : un mois. Mes élèves commencent à arriver. Au point de vue de l’emploi c’est un gros avancement. Mais c’est aussi un gros travail, et cela ne va pas m’aider à préparer tranquillement l’École de guerre, comme j’en avais l’intention, et comme j’avais commencé à le faire. Je me présenterai toutefois aux environs du mois de Mars, mais sans grand espoir. L’armée de Pologne aura été – ce que je la destinais à être – une restauration militaire pour moi. Cette restauration est dans la meilleure voie. Ensuite, je travaillerai pour mon propre compte »… Il évoque le jeune ménage de son frère Xavier : « je souhaite que cette année m’apporte à moi-même : une famille, et dans la tranquillité d’un amour profond et sanctifié, le pouvoir de donner à quelque autre tout le bonheur qu’un homme peut donner »…
9 décembre. « Je suis nommé en effet directeur d’un cours d’officiers supérieurs à Rembertov, ce qui est un très grand honneur qu’on me fait et une lourde tâche que l’on m’impose »…
LNC, I, p. 471 à 473.