Sur une nouvelle tentative d’évasion.
Il écrit à son « bien cher Papa » et commence par évoquer, sans le dire, son évasion du 7 juillet et pour laquelle il sera repris trois jours plus tard. Cette tentative le soumet à 120 jours d’arrêts qui seront finalement écourtés par l’Armistice : « Je m’y prends un peu tard pour vous envoyer mes plus ardents et mes meilleurs souhaits de fête. Mais quand, un jour, vous saurez pourquoi, je suis certain que vous m’en excuserez… » Puis, après avoir constaté l’espérance des Français, il explique les concours moraux qui sont les siens et qui lui permettent de tenir : « C’est d’abord, mon bien cher Papa, l’exemple jamais oublié que vous avez donné d’avance à vos fils au début de votre vie, en combattant avec honneur le même ennemi qu’ils combattent aujourd’hui à leur tour. Ce sont encore les précieuses leçons que vous m’avez données tout le long de mon enfance à ce propos et à propos de tout ce qui s’y rapporte. C’est aussi la pensée qui ne me quitte pas de rester, même ici, digne de vous et de ma bien chère Maman ; digne de l’estime de mes vaillants et glorieux frères. C’est, enfin, l’orgueil raisonné et profond d’appartenir dans le passé et dans l’avenir à l’admirable armée française contre qui rien ne peut prévaloir, modèle impérissable de courage, de science du combat et de volonté de vaincre »…
LNC, i, p. 416-417.
On joint une L. A. S. à sa mère, 26 juillet 1918 (carte postale, 1 p. in-12 avec adresse au dos). Il écrit à sa « bien chère Maman » et l’informe qu’il « n’y a rien de nouveau ici ni pour moi ni pour personne et aucun de mes camarades, même les plus anciens prisonniers, ne sont partis ni sur le point de partir. J’y trouve une justification de mon scepticisme – fait d’une longue expérience de la captivité et de l’ennemi »…