À propos de l’échange de prisonniers, et lettre codée dans la perspective d’une nouvelle évasion.
20 juin. Il est sans nouvelle de ses parents. « J’espère que notre cher Pierre se remet vite et bien de son accident en service commandé. Pour moi je suis rempli d’espoir et de confiance au point de vue général et à mon point de vue particulier »…
30 juin. Dans cette lettre codée, le capitaine demande à ses parents des effets personnels truqués dans la perspective d’une future évasion : « je me vois obligé de vous demander, ma bien chère Maman, une vareuse et un pantalon exactement pareils à ceux que vous m’avez envoyés au mois d’avril de La Belle Jardinière. Cela me servira de réserve pour les quelques mois qui viennent. » Il évoque une fois de plus ces hypothétiques échanges de prisonniers : « Vous avez l’air d’avoir quelque confiance dans les échanges. Tout ce que je puis vous dire, c’est qu’ils ne sont pas commencés et qu’il n’est aucunement question qu’ils commencent »…Il termine en codant sa lettre par des soulignements : « Nous voilà encore revenus aux longs jours où nous vivons surtout dans la cour. Du moins ici l’air est-il bon à cause de l’altitude. Je le respire donc, et au point de vue physique, c’est la meilleure manière que j’ai de m’aider. En cela, croyez-moi de toute façon je suis résolu à arriver en France un jour en bon état. Pour y réussir, j’économise mes moyens comme un failli. Quant à ma carrière, il sera temps encore de prendre parti »…
LNC, I, p. 414 à 416.