Achèvement du premier volume des Mémoires de guerre.
5 janvier. Vœux « pour toi, pour ta chère Henriette, pour vos trois magnifiques petits garçons. Nous ne vous avons pas oubliés, Henriette et toi, dans vos anniversaires de naissance et de mariage ». Mariage de son neveu Olivier de Gaulle à Saint-Pierre-Manneville : « Il faisait froid sur la route et à l’église, mais bon et sympathique à la maison. […] La jeune mariée est gentille. Il y avait une bonne partie de la famille de notre côté. Le régime a fini par élire pour son président celui qui le représente le mieux [René Coty] : un inconnu sans relief et rassurant pour les bourgeois qui veulent dormir »…
3 février. « D’après ce que tu m’as écrit, je sais à quel point ta flottille et toi-même êtes mis à contribution. S’il devait arriver que tu fusses désigné pour embarquer sur un porte-avions, avec l’Indochine comme destination, fais-le-moi savoir dès que tu t’en douteras.
Il me semble que la majoration d’ancienneté, attribuée aux anciens des Forces Françaises Libres, doit te rapprocher – déjà ! – de ton 4e galon. J’achève mon premier volume de Mémoires. Ç’aura été un énorme travail. Il se termine par Bir-Hakeim, c’est-à -dire en Juin 42. Je n’ai pas encore arrêté le titre. Il en faut un, car c’est une phase très caractéristique par rapport aux deux suivantes : Alger et Paris. Pour ce premier volume je pense à L’Appel. Le titre Les tronçons du glaive est celui d’un roman de Paul Margueritte qui se rapporte à 1870. J’ai pu, naguère, utiliser l’expression. Mais je ne puis prendre le titre. Quant à Au fond de l’abîme, il est, en effet, assez désespéré : c’était l’état d’esprit de la masse française, alors. Mais il est vrai que ce n’était pas le nôtre »…
LNC, II, p. 1138 et 1143.