Poignée en bois ; croisière en fer ; lame à arête médiane, poinçonnée au talon
« LE VENGEUR DE 1870 » ; sans fourreau B.E.
L. : 28,5 cm
Accompagné de sa lettre de remise (3 p. manuscrites) de Miss Rose Graham au général de Gaulle le 26 juin 1940.
En-tête « 12 Ladbroke Gardens W.1 » avec annotation au crayon « R(ecu) 4-7-40 »
« A Monsieur le Général de Gaulle,
Je vous prie d’accepter ce poignard (d’un turco), qui est inscrit le Vengeur de 1870. C’est un souvenir de la guerre de 1914-1918. Je vous l’offre en vous témoignant mon espoir et ma confiance que vous serez le Vengeur de 1940. Madame ma mère et moi, nous aimons tellement la France, et ses villes des provinces, où nous avons voyagé si heureusement et nous sommes désolées des malheurs de nos amis et alliés. […] »
La missive est signée « Miss Rose Graham C.B.E. »
Historique :
Extraordinaire symbole de la clairvoyance des soutiens de la 1ère heure du général de Gaulle, ce poignard démontre que déjà, dans les heures de la défaite de juin 1940, le général est encouragé en plus des autorités britanniques par des anonymes et des intellectuels dans sa volonté de combattre et de venger la défaite.
Le fait qu’il ait été conservé par le général montre aussi son profond attachement à ces premiers soutiens.
La femme qui rédige cette missive est loin d’être une anonyme comme nous le montre son titre « C.B.E. » (« Commander of the Most Excellent Order of the British Empire ») mentionné à la fin de la missive : il s’agit de l’historienne Rose Graham (1875-1963), spécialiste de l’histoire des églises, et qui avec sa mère Jane, a parcouru la France pour ses recherches.
Docteur en lettres en 1929, elle devint également présidente de la British Archaeological Association en 1945.
Provenance :
- Charles de Gaulle (1890-1970)
- Puis l’amiral Philippe de Gaulle (1921-2024)
- Puis descendance