Partie d’un Coran en plusieurs volumes. Manuscrit arabe sur papier de 129 feuillets (et trois pages de garde), texte dans une belle graphie maghribi mabsut noire de 9 lignes, encadré par un jadval rouge et bleu, marqueurs polychromes de séparation de versets, titres de sourates en coufique jaune décoré d’une palmette dans la marge, ou en thuluth ou maghribi, nombreux commentaires marginaux, colophon en thuluth dans un cartouche enluminé, notes de propriétaires sur la page de garde, dans une reliure à rabat en cuir rouge doré, doublures de papier marbré, second feuillet avec grande déchirure. Deux notes apposées sur la page de garde donnent l’une, le nom d’un ancien propriétaire Muhammad b. al-Hasan Sasi al-Salwa et la date de la Nuit du Destin du mois de ramadan 1349 H/Janvier 1931. La seconde inscription, dans la même main, indique que ce coran est daté rabi‘ (II ?) 1043 H/septembre 1643.
Dim. : 29 x 21,1 cm (feuillets) ; 21,5 x 15,2 cm (surface écrite)
Textes : sourate 29, verset 46 à sourate 45, verset 37
Ce coran témoigne du remarquable conservatisme formel qui caractérise une partie de la production manuscrite au Maghreb sous les dynasties saadienne et alawite. Ces manuscrits continuent d’emprunter leurs codes graphiques aux modèles médiévaux, préservant ainsi des traditions visuelles anciennes. Notre coran se distingue par l’usage d’une graphie maghribi de grand module, fréquemment nommée mabsut, emblématique de la production coranique médiévale. Sa mise en page rappelle également les décors des manuscrits du XIIIe siècle, notamment par l’usage des rosettes enluminées trilobées comme marqueurs de séparation des versets. La vocalisation polychrome reprend également un système hérité de la période médiévale, avec les voyelles notées en rouge et les signes orthoépiques en bleu. Seules les hamzat al-wasl et hamzat al-qat‘ sont notées sous forme de points verts et jaunes, suivant une tradition bien établie. Bien que l’or ne soit pas employé, remplacé par un pigment jaune soutenu, la richesse des motifs enluminées, la précision de la vocalisation ainsi que la beauté de la calligraphie, suggèrent que ce manuscrit a été produit à grand coût.