Manuscrit arabe de format horizontal sur papier de 104 pages, texte en maghribi noir de 17 lignes, titres et phrases importantes en maghribi rose et bleu, encadré par un double filet noir, frontispice et finispice de titre dans une belle graphie en maghribi mabsut noir, rose et bleu, présence du calque ayant servi à tracer le finispice. Dans une reliure en papier.
Dim. : 22 x 28 cm (reliure) ; 16,5 x 9,5 cm (surface écrite)
Composé en Tunisie au début du XVe siècle, Le Jardin parfumé pour le plaisir des cœurs compte parmi les ouvrages les plus célèbres de la littérature érotique arabe. Longtemps resté dans l’ombre, al-Rawd al-‘atir connaît au XIXe siècle une large diffusion grâce à ses traductions en langues européennes, notamment en français dès 1886. Ce regain d’intérêt s’inscrit dans un contexte particulier : lors de la conquête de l’Algérie dans les années 1830, les Français découvrent dans les bibliothèques privées de nombreux manuscrits jusque-là inconnus en Europe, dont al-Rawd al-‘atir. Cette découverte suscite un tel engouement parmi les arabisants qu’elle donne lieu à une intense production de copies et à de nombreuses tentatives de traduction. C’est dans ce contexte qu’il convient de situer notre manuscrit, dont la mise en page prévoit des moitiés de pages laissées vierges en regard du texte arabe, destinées sans doute à recevoir une traduction française. Ce type de manuscrit, associant texte original et traduction en vis-à-vis, demeure rare et se caractérise souvent par une réalisation hésitante, à l’image de l’exemplaire conservé à la BnF (Arabe 6477). Notre manuscrit s’en distingue cependant par la qualité de sa graphie, la précision de sa mise en page et l’élégance de ses pages de frontispice et de finispice. À signaler également, le passage en vente d’un exemplaire d’une des premières traductions françaises, réalisée par le baron Auguste Regnault, chez Christie’s Paris en décembre 2006 (14-15 décembre, no 395), ainsi que d’un autre exemplaire proposé par la maison De Baecque en décembre 2023 (5 décembre, no 223).