Paris, Arnoul et Charles les Angeliers frères, 1540.
2 tomes en un volume in-4, maroquin rouge, triple filet doré en encadrement, dos à 5 nerfs joliment orné, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIe siècle).
Bechtel, 327/G-183 // Brunet, III-1978 et VII-1136 // Renouard, ICP, V-1814
// Runnals, 1b // USTC, 40038.
I. (10f.)-CXCVIIf.-(1f.) / ã6, ê4, a4, b-z8, ク8, aa6, bb4 // II. (8f.)-CCLIf. –(1f.) /
[ ]4, ê4, a-z4, aa-zz4, aaa-rrr4 / 46 ou 47 lignes sur 2 colonnes, car. goth.
/ 153 × 216 mm.
Seconde édition de l’un des plus célèbres mystères médiévaux.
Cette pièce fut composée en majeure partie par Simon Gréban, moine et poète manceau mort vers 1475, qui fut également secrétaire du comte du Maine Charles d’Anjou et qui donna avec son frère Arnoul, lui-même poète et organiste de Notre-Dame, ses lettres de noblesse au genre médiéval du mystère. Le roi René d’Anjou, frère du comte du Maine, commanda à Simon Gréban vers 1460 ce mystère auquel Arnoul prêta également la main et qui est probablement le plus important du genre :
63.000 vers divisés en neuf livres, et près de 500 personnages. On y trouve beaucoup de renseignements sur l’époque: les vers humoristiques, voire gaillards, y abondent, plus évocateurs de la vie quotidienne que de la liturgie (Bechtel).
Jouée de nombreuses fois, cette évocation de la vie des apôtres et de leurs voyages connut un grand succès lors d’une représentation à Bourges en 1536, ce qui conduisit un libraire de la ville, Guillaume Alabat, à la faire imprimer pour la première fois en 1538. Les Angeliers, à Paris, donnèrent cette seconde édition deux ans plus tard en 1540, avec le texte exactement conforme à celui de l’originale, à l’exception de quelques lapsus et variantes d’orthographe, puis une troisième augmentée en 1541. La page de titre du premier volume est en rouge et noir, et les deux pages de titre portent chacune quatre gravures : en bandeaux verticaux de part et d’autre, saint Pierre et saint Paul, et au centre la marque des Angeliers ainsi que les armes de Guillaume Alabat avec sa devise Spes mea Deus. Chaque volume porte également la grande marque des Angeliers
au recto du dernier feuillet.
Les deux volumes se trouvent « placés » dans une reliure du XVIIe siècle qui a subi quelques transformations. Le premier plat semble rapporté et il porte la marque d’un enfoncement ovale, non centré, un peu décalé sur la droite. Les gardes sont sans doute d’origine, l’une d’elles portant une inscription ancienne et les décharges du gras de la peau correspondant, mais le corps d’ouvrage semble avoir été replacé. Nous pensons que la reliure est d’origine mais qu’elle a été endommagée et restaurée.
Marges courtes atteignant parfois les titres courants et les marginalia imprimés, restauration au feuillet ê2 et tache brune dans la marge intérieure de 35 feuillets (a2 à e8) au premier volume, galerie de vers dans la marge intérieure des feuillets k2 à aa2 avec perte de quelques lettres aux marginalia du second volume.