Troyes, Nicolas Le Rouge pour Jean Petit, On les vend a Paris en la rue sainct Jaques a lenseigne du Loup Devant les Maturins, 21 avril 1530.
2 tomes en un volume in-folio, basane acajou, triple filet doré, dos à 5 nerfs orné de doubles filets dorés, roulette intérieure, tranches dorées (Koehler).
Bechtel, 290/F-96 // Brunet, II-1258 // Renouard, n° 904 // Renouard, ICP, 2091 // Tchemerzine-Scheler, III-245 // USTC, 75918.
I. (2f.)-CXXXVIf. (avec des erreurs de foliotation) / A8, B-Y6, Z4 // II. (4f. dont un blanc)-CCXLIVf. (mal numérotés CCXLIII, erreurs de foliotation) / aa4, AA-YY6, AAA-SSS6, TTT4 // 27 longues lignes sur 2 colonnes, car. goth.
// 203 × 275 mm.
Troisième édition de cette histoire des grands hommes, souvent considérée comme un roman de chevalerie.
Guillaume Fillastre, nommé par son seul prénom sur le titre de ce volume, fut abbé de Saint-Bertin avant d’être nommé évêque de Verdun à la demande de son protecteur Philippe III le Bon, duc de Bourgogne. En conflit avec la noblesse, la bourgeoisie et même le chapitre de cette ville au sujet de l’étendue de son pouvoir temporel et pour des raisons fiscales, il échangea son évêché contre celui de Toul où il connut les mêmes déboires, au point de devoir se réfugier à Bruxelles et d’en appeler au pape qui lui donna raison. Il accepta ensuite un nouvel échange de diocèse avec celui de Tournai, où il s’éteignit en 1473. Il fut, de 1461 à sa mort en 1473, chancelier de l’Ordre de la Toison d’or tout juste créé par Philippe le Bon.
Si sa Thoison d’or, recueil très touffu mêlant histoires et mythologie (Bechtel), s’ouvre sur l’histoire de Jason et des argonautes, l’auteur dérive rapidement vers un exposé des vertus des grands hommes de l’Antiquité, pour en venir à traiter des rois de France et de leurs hauts faits, prenant également des exemples de bon gouvernement dans les figures bibliques. Resté amer et déçu de la nature humaine suite à sa propre expérience, Fillastre s’attacha à bâtir une œuvre littéraire fournissant sans ordre et sans chronologie des exemples de bonté, de piété, de justice, de pardon, de probité, bref de toutes les qualités qui font la noblesse d’un chevalier (Bechtel).
La Thoison d’or parut pour la première fois chez Regnault en 1516 et fut réimprimée dès l’année suivante chez Bonnemère pour le même Regnault.
Cette édition, la troisième, fut imprimée en 1530 à Troyes par Nicolas Le Rouge pour le libraire parisien Jean Petit. Quelques exemplaires existent à l’adresse de Poncet le Preux.
L’ouvrage est illustré d’un titre gravé en rouge et noir dans un grand encadrement architectural avec L grotesque et marque de Jean Petit, et de 12 bois (en réalité 6 bois, certains répétés), dont l’Auteur ecrivant le texte (répété au titre du second volume), Jason face au dragon et des scènes bibliques ou historiques. De très nombreuses lettrines xylographiques, grandes et petites, issues de plusieurs alphabets distincts, illustrent également le texte. Parmi les 33 grandes lettrines (7 répétées), certaines appartiennent notamment à une suite à sujets animaliers.
Exemplaire très frais, bien complet du titre du second volume qui manque souvent et dont un fac-similé a été fait dans les années 1930.
Frottements à la reliure avec restauration en bas du dos, manques aux coins et dos passé. Fine restauration en pied du titre, tache d’encre marginale à un feuillet.
Provenance :
Léon Cailhava (21-31 octobre 1845, n° 858) ; d’après une annotation manuscrite, vente D.S. non identifiée en 1853 ; Joseph Renard (ex-libris, 21-30 mars 1881, n° 1576).