Paris, en la rue neufve nostre dame à l’enseigne de la corne de cerf: et au palais en la galerie par ou on va a la Chancellerie / par Vincent Sertenas (in fine), Estienne Caveiller, 1539.
2 tomes en un volume in-8, veau marron, décor dans le genre Du Seuil, avec double encadrement à froid, fleurons d’angle dorés et fleuron central à froid, dos à 4 nerfs orné d’un petit fleuron à froid répété (Reliure de l’époque).
Bechtel, 280/F-6 // Brunet, II-1150 // Renouard, ICP, 1411 // Rothschild, I-426.
I. (2f.)-CLXIIIIf. / A-V8, X6 // II. (2f.)-LXIIIIf. / [ ]2, Aa-Hh8 // 27 longues lignes, car. goth. / 95 × 156 mm.
Nouvelle édition ornée d’un titre en rouge et noir pour la première partie.
On sait très peu de choses de Pierre Le Fèvre, alias Pierre Fabri, sinon que ce prêtre et poète rouennais fut curé de Meray, qu’il mourut vers 1520 ou 1540 et qu’il signa ses œuvres de son nom latinisé « Fabri ». Il s’attacha à explorer des formes poétiques nouvelles et singulières, sans pousser aussi loin que Gratien Du Pont l’amour de ces combinaisons extravagantes dont le moindre défaut était de rendre les vers absolument inintelligibles (Picot).
Son œuvre principale est ce traité de rhétorique, paru pour la première fois en 1521 à Rouen et divisé en deux livres. Le premier concerne l’art de composer & faire toutes descriptions en prose: comme oraisons, lettres, missives, epistres, sermons, recitz, collations et requestes, tandis que le second est consacré entièrement à l’art poétique, côme champs royaux, ballades, rondeaulx, virelays, chansons, et forme une sorte d’anthologie avec de nombreux exemples de poèmes tirés des œuvres de Guillaume Alexis, Alain Chartier, Jean Molinet, etc., ainsi que de divers poètes normands de l’époque.
Pour composer son Grand art de pleine rhétorique utile et profitable, Fabri utilisa et compléta un traité de la rime paru anonymement à la fin du XVe siècle et parfois attribué à Jean Molinet. L’adaptation de Fabri connut un grand succès et on compte au moins cinq éditions entre l’originale de 1521 et la nôtre de 1539.
Exemplaire de la bibliothèque des princes d’Oettingen-Wallerstein portant leur cachet sur le titre et, au premier contreplat, une cote manuscrite à l’encre : D/253. Une note manuscrite attribue à cet exemplaire la provenance de Marcus Fugger, dont la bibliothèque composa en partie celle des Oettingen-Wallerstein.
Celle-ci fut partiellement dispersée en quatre ventes en 1933-1935, et cet exemplaire figure dans la quatrième vente (n° 102), mais nous ne pouvons certifier qu’il ait auparavant appartenu à Marcus Fugger.
Reliure tachée avec le dos anciennement restauré et début de fente aux mors. Mouillures angulaires à plusieurs feuillets en début et fin de volume, restauration angulaire au feuillet R8, soulignements à l’encre et quelques annotations au feuillet P6 et au cahier Q.
Provenance :
Princes d’Oettingen-Wallerstein (cachet, IV, 7 mai 1935, n° 102).