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Jean-Auguste-Dominique INGRES (Montauban, 1780 - Paris, 1867)
Portrait de Charles Marcotte d’Argenteuil assis de profil, à mi-corps, en 1811, retouché en 1835
Estimate:
€120,000 - 150,000

Complete Description

Portrait de Charles Marcotte d’Argenteuil assis de profil, à mi-corps, en 1811, retouché en 1835
Crayon noir, estompe

Signé, situé et daté 'Ingres/Rome/1811' en bas à gauche 

Annoté postérieurement par l’artiste 'Portrait de Mr Marcotte d’arg/euil/Directeur Général des/ Eaux et forêts, commandeur de/l’ordre de la Légion d’honneur' en haut à droite et 'Restauré Par l’auteur à Paris 1835' en bas à gauche 

(Quelques froissements du papier et petites bulles d’air)


Portrait of Charles Marcotte d'Argenteuil, black chalk, signed and dated, by J.-A.-D. Ingres

8.66 x 6.30 in.

16 cm x 22 cm
Provenance:

Collection Charles Marcotte d’Argenteuil, jusqu’à son décès en 1864 ;

Puis par descendance ;

Collection Joseph Marcotte, jusqu’à son décès en 1893 ;

Collection Madame Alexandre Legentil, née Marie Marcotte, jusqu’à son décès en 1920 ;

Collection Madame Marcel Pougin de la Maisonneuve, née Elisabeth Marcotte, fille de Joseph Marcotte, jusqu’à son décès en 1939 ;

Puis par descendance ;

Collection Madame Claude Chavane, née Marie-Louise de la Maisonneuve ;

Puis par descendance directe

Exhibitions:

Peut-être Ingres, Ecole des Beaux-Arts, Paris, 1867, n° 373

Peut-être Ingres, Chambre syndicale de la Curiosité et des Beaux-Arts, Paris, 1921, n° 62

Bibliography:

Peut-être Charles Blanc, Ingres, Paris, 1870, p.238

Peut-être Henri Delaborde, Ingres, Paris, 1870, n° 362

Hans Naef, Ingres’ portraits of the Marcotte family, « The Art Bulletin », New York, décembre 1958, pp.336-345, fig.11-12

Daniel Ternois, Les dessins d’Ingres au Musée de Montauban, les portraits, Inventaire général des dessins de musée de province, III, Paris, 1959, sous le n° 119

Hans Naef, Eighteen Portrait Drawings by Ingres, « Master Drawings », IV, 3, New-York, 1966, p.258

Catalogue de l’exposition Ingres e Firenze, Orsanmichele, Florenz, 1968, sous le n° 114

Hans Naef, Die Bildniszeichnungen von J.-A.-D. Ingres, Bern, Bentelli Verlag, 1978, tome IV, n°64, reproduit p.123

Comment:

Un calque d’après ce dessin est conservé au musée de Montauban (voir G.Vigne, Dessins d’Ingres/Catalogue raisonné des dessins du musée de Montauban, Paris, 1995, ed. Gallimard-RMN, n° 2717, repr. p.490).

 

Dessiné en 1811 à Rome, un an après leur rencontre et la première commande d’un portrait, ce dessin témoigne particulièrement de l’amitié fervente qui lia Ingres et Marcotte à la lecture de cette annotation de la main de l’artiste : « Restauré par l’auteur à Paris 1835 ». 25 ans après leur première rencontre, les deux hommes sont plus liés que jamais. Leur affection réciproque ne sera démentie que par la mort de Charles Marcotte en 1864, 54 ans après leur première rencontre : « Il est peu d’exemples d’une amitié plus longue et plus vive », sera-t-il souligné dans l’éloge funèbre de Charles Marcotte le 20 février 1864.

L’artiste, qui fit un calque de son dessin pour conserver l’effigie de son ami par devers lui, contrecolla le papier fin sur un doublage. Nous émettons l’hypothèse que, considérant sans doute le dessin un peu pâle, Ingres repris à l’estompe le visage de Charles Marcotte afin qu’il se lise mieux. La technique de l’estompe sur les portraits de cette série d’amis représentés en profil romain, ne se retrouve sur aucun autre de ces « médaillons » exécutés par Ingres en 1810/1811.

Lorsque Marcotte quitte Rome en 1812 pour un nouveau poste en Allemagne, il emporte avec lui les effigies dessinées par Ingres de deux de ses confrères de l’Administration impériale en Italie, Charles-Joseph-Laurent Cordier et Hippolyte-François Devillers (Naef 76 et 77), représentés comme lui en profil romain, allusion transparente à leur situation de proconsuls français. Ce triumvirat forme une galerie portative, qui s’enrichira en 1822 de l’autoportrait d’Ingres (Naef 265). Au fil des ans, une vingtaine de portraits familiaux viennent enrichir sa galerie affective et font de cet ensemble un unicum artistique magistral.

Ce besoin de s’entourer de représentations de ses proches pour se les remémorer régulièrement marque une affection très sensible. Au travers de ses dessins, Marcotte vit quotidiennement avec les gens qu’il aime ou qu’il a aimé. Plus de soixante ans de correspondance et 120 lettres d’Ingres vont témoigner de cette amitié exceptionnelle, faite d’affection mutuelle, de respect, de soutien matériel et moral. Ingres affiche son soutien lors du mariage de son ami en lui donnant son portrait ainsi que celui de sa femme, Marcotte lui renverra la pareille en lui présentant Delphine Ramel vingt deux ans plus tard.

Outre notre dessin, on connaît deux autres portraits dessinés : l’un devant le paysage du Vatican en 1811 (Naef 65, musée du Louvre), l’autre l’immortalisant peu après le mariage de Charles en 1828 (vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, de Maigret, le 24 mars 2010, n°1, adjugé 650 000€), pour faire pendant au portrait de sa femme que nous présentons ici. Le portrait peint par Ingres en 1810 est maintenant conservé à la National Gallery de Washington.


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