Signé 'Cl.Monet' en bas à gauche
The raging sea at Etretat, pastel, signed, by C. Monet
8.26 x 15.74 in.
Chez Brame, Paris ;
Chez Durand-Ruel, Paris, 1913 ;
Collection du docteur Jacques Soubies à partir de 1917 ;
Sa vente ; Paris, Hôtel Drouot, 14 juin 1928, n° II ;
Chez Maurice Gobin, Paris, 1932 ;
Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, 4 décembre 1947, n° 28 ;
Vente anonyme ; Paris, galerie Charpentier,12 juin 1956, n° 187 ;
Collection Maurice Gobin (1883-1962) ;
Puis par descendance ;
Collection particulière, Ile-de-France
Peintres de la mer, Ligue navale française, Paris, 1917, n° 50
Exhibition of French Art, Royal Academy of Art, Londres, 1932, n° 980
Chefs-d’œuvre de l’art français, Paris, 1937, n° 697
Lettre de Durand-Ruel à Henry Manet citant le pastel en stock (Wildenstein, pièce justificative n° 353, p .219)
Gustave Geffroy, Claude Monet, in L’art et les artistes, 1920, n° 11, p. 61, repr.
Curiosa, Les grandes ventes de juin, collection du Dr Soubies, in Le Gaulois artistique, 26 mai 1928, p. 237, repr.
Léon Werth, Claude Monet, Paris, 1928, éditions G. Crès et Cie, pl. 39
Sabine Cotté, Monet, Paris, 1974, éditions Henri Screpel, fig. 4
Daniel Wildenstein, Claude Monet Catalogue raisonné, Lausanne, Wildenstein Institute, tome V, 1991, p. 158, n° P.20, repr.
Daniel Wildenstein, Monet Catalogue Raisonné – Werkverzeichnis, Cologne, 1996, éditions Taschen, volume II, p. 61, sous le n° 127
James A. Ganz et Richard Kendall, The Unknown Monet Pastels and Drawings, cat. exp., Londres, Royal Academy of Arts, Williamstown, Clark Art Institute, 2007, cité p. 142, note 61
Œuvre en rapport :
Tableau de l’ancienne collection Moreau-Nélaton conservé au musée d’Orsay, Paris, RF 1678, W. 127 (fig. 1)
A l’automne 1868, Claude Monet s’installe à Etretat (il y restera jusqu’au printemps 1869) grâce à l’aide de son mécène havrais, Louis Gaudibert, qui lui verse une petite rente en échange de tableaux. Il écrit à Bazille « Je passe mon temps en plein air sur le galet quand il fait bien gros temps… et naturellement je travaille pendant tout ce temps et je crois que cette année je vais faire des choses sérieuses ».
Cette étude au pastel précède très certainement le tableau Grosse mer à Etretat (musée d’Orsay, fig. 1)1, avec de nombreuses variantes. Monet rajoutera notamment le groupe de figures de marins et de femmes de marins observant de la plage avec inquiétude un bateau aux prises avec les éléments.
Cette prodigieuse étude d’atmosphère montre la dette de Monet envers Boudin, dont on ne présente plus les études au pastel louées par Baudelaire. Monet trouve là sa voie, entre Delacroix et Courbet, se distinguant à la fois du romantisme du premier et du naturalisme plus concret du second. Il précède l’arrivée de ce dernier d’un an, avant la fameuse Vague exposée au Salon de 1870.
Monet montre ici l’écume attaquant de toutes parts la falaise d’aval, avec des fumées d’embruns comme au cœur d’un combat furieux. Monet reviendra régulièrement à Etretat et réalisera une cinquantaine de tableaux sur le site. En 1883, l’identification du site avec Monet est telle que Degas, toujours à la recherche d’un mot d’esprit, écrit à Jacques-Emile Blanche : « Je vous écris de chez Halévy à Etretat. Le temps est beau mais plus Monet que mes yeux ne peuvent supporter ».
1. Claude Monet, Grosse mer à Etretat, huile sur toile, entre 1868 et 1869, 66,2 x 130,50 cm, Paris, musée d’Orsay