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Italie, XVIIIe siècle
Le Pseudo-Sénèque
Estimate:
€30,000 - €50,000

Complete Description

Italie, XVIIIe siècle
Le Pseudo-Sénèque

Buste en porphyre, Breccia Africana, Verde Antico et marbre blanc

Reposant sur un piédouche

H : 57 cm (22 ½ in.)

H. (totale) : 72 cm (28 ¼ in.)

l. : 58 cm (22 ¾ in.)


Provenance :

Ancienne collection privée française ;

Vente à Paris, Hôtel Drouot, le 31 mai 2013, lot 155 (€ 87 000 € marteau).


Bibliographie comparative :

P. Malgouyres et al., Porphyre: la pierre pourpre des Ptolemées aux Bonaparte, Paris, 2003.


A carved porphyry, Breccia Africana, Verde Antico and white marble bust of Pseudo-Seneca, Italian, 18th century


*Information aux acheteurs :

Lot en provenance hors CEE : aux commissions et taxes indiquées aux conditions générales d'achat, il convient d'ajouter la TVA à l'import (5,5% du prix d'adjudication).

*Information to the buyers :

Lot from outside the EEC : an import tax (5,5 % of the hammer price) will be due, in addition to the commissions and taxes indicated in the general conditions of purchase.


Le porphyre impérial est apprécié depuis l’Antiquité pour sa dureté remarquable et sa couleur pourpre lustrée, qui ressemble beaucoup à celle d’un pigment particulièrement coûteux mis au point par les Phéniciens, connu aujourd’hui sous le nom de teinture tyrienne. Plusieurs sources littéraires de l’Antiquité font état de la prédilection d’Alexandre le Grand pour cette couleur, de sa coutume de porter des robes pourpres et de décorer ses palais de porphyre. Les héritiers de son trône en Égypte, les Ptolémées, auraient perpétué cette tradition, mais ce n’est qu’avec les empereurs romains Néron et Vespasien, vers la fin du premier siècle de notre ère, que l’association du porphyre avec le pouvoir séculier et religieux s’est imposée dans la civilisation occidentale. C’est à Rome, siège de l’Empire, que des siècles plus tard, d’anciennes statues, dalles, colonnes et récipients en porphyre ont été déterrés, à la suite du regain d’intérêt de la Renaissance pour l’art et l’architecture classiques.

 

Le puissant symbolisme du porphyre, avec sa forte connotation impériale, a donc pris une signification supplémentaire, en tant qu’emblème de l’érudition des cours de la Renaissance, de leur fascination pour l’antiquité et de leur aspiration à égaler la splendeur de la Rome antique. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le porphyre était avidement collectionné par des personnages puissants tels que les grands ducs de Toscane des Médicis, les cardinaux français Richelieu (1585-1642) et Mazarin (1602-1661), et Louis XIV (1638-1715), qui disposait d’un agent d’achat à Rome pour ses acquisitions.

 

L’intérêt pour le porphyre était tel qu’il incita les artistes à redécouvrir l’art de le sculpter, une pratique pour laquelle d’anciennes colonnes romaines et d’autres fragments étaient utilisés, Mons Porphyrites en Égypte étant devenu inaccessible, ce qui augmenta encore la rareté et la valeur des œuvres réalisées dans ce matériau. La présence à Rome de personnalités influentes telles que le cardinal de Richelieu a introduit à Paris le goût pour le porphyre magnifiquement sculpté, qui a sans doute atteint son apogée sous le règne du Roi-Soleil Louis XIV. Dans sa résidence de Versailles, la galerie des Glaces abrite aujourd’hui encore l’une des plus extraordinaires collections d’objets en porphyre, comprenant à la fois des vases et des bustes.

 

Notre buste est illustré dans le dernier livre de Dario Del Buffalo et nous le remercions pour la confirmation de la date du buste (Porphyry Red Imperial Porphyry. Power and Religion, Turin, 2018, p. 235, H 137).

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