3 pp. in-4 sur papier bleu.
Belle défense de Garibaldi après l’arrestation de Cattabens son aide de camp
Un article destiné à L’Indipendente et publié le 20 mai 1862.
En mai 1862, alors que Garibaldi se trouve près de la frontière autrichienne, des volontaires tentent d’entrer dans les provinces encore tenues par les Autrichiens et sont arrêtés par l’armée régulière italienne. Sur le moment l’affaire apparaît confuse, mais Dumas apporte un soutien sans faille à Garibaldi.
Son passeport ayant été retrouvé dans les mains d’un voleur, Cattabens est arrêté comme son complice. L’arrestation fut faite de nuit et sans grands égards pour lui, et Dumas rappelle la présomption d’innocence :
Nous ne demandons pas plus d’égards pour le major Cattabens que pour les autres prévenus – mais qu’on ne l’oublie pas, être prévenu n’est pas être coupable. […] Jusqu’à la prononciation du jugement, nous ne dirons pas « Il est innocent – mais il doit être innocent ».
Quant à l’arrestation des volontaires, à notre avis une imprudence a été commise, c’était de les conduire à Brescia, c’est-à -dire à l’une des villes les plus enthousiastes de la haute Italie, la vue des prisonniers dont le seul crime est d’avoir pêché par trop d’ardeur a exaspéré les patriotes brescians. De là le malheur que nous déplorons plus que personne, attendu que plus que personne nous sommes convaincus que ce serait une grande erreur d’espérer quelque chose en ce moment d’un mouvement à main armée contre l’Autriche.
Quant à la dépêche insérée dans les journaux du 18 au soir, dépêche dans laquelle Garibaldi récusait toute responsabilité à l’endroit de la tentative sur le Tyrol italien et la rejetterait sur l’ardeur imprudente de quelques jeunes gens, nous avons peine à y croire. Garibaldi avec son caractère généreux est bien plutôt homme à réclamer la responsabilité d’un acte dont il n’aurait pas eu connaissance qu’à dénier la responsabilité d’un acte qu’il aurait non seulement connu, mais dirigé.
Le patriotisme de Garibaldi peut s’égarer. Sa loyauté jamais.
Bel article qui montre le soutien indéfectible de Dumas envers Garibaldi.