4 pp. in-4 sur papier vergé bleu.
Défense de Garibaldi au sujet de la répression des partisans des Bourbons
Le 7 septembre 1860, Garibaldi s’empare de Naples. François II se réfugie à Rome et avec la complicité de la curie romaine, tente de susciter la révolte dans ses anciens États. Des milliers de partisans des Bourbons, opposés au nouveau régime, furent fusillés. Une « commission de brigandage » – car on appelait brigands les partisans de l’ancien régime – fut instituée. Dumas dans d’autres articles reviendra sur ce qu’était le brigandage dans l’Italie du Sud.
Dumas ne nie pas la réalité des exécutions mais en rend responsable le roi déchu :
Le chiffre 7000 est-il officiel. Nous n’en savons rien. Mais nous l’admettons. Eh bien nous répondons à l’aumônier et à l’observateur Romain, on n’en a point fusillé assez puisqu’il en reste encore.
Il y a un choix curieux dans tout cela, c’est l’ineptie des journaux cléricaux qui fournissent des arguments contre eux-mêmes.
Mais messieurs de la Camarilla pontificale, êtes-vous tellement en arrière de la science que vous ne sachiez pas que la fièvre n’est pas une maladie mais simplement le symptôme d’une maladie […]
C’est vous qui êtes la maladie.
Le brigandage n’en est que le symptôme.
Et la preuve c’est que le brigandage n’existe que lorsqu’existe la réaction.
Ce n’est donc ni à Victor Emmanuel ni à l’armée italienne qu’il faut imputer vos 7000 fusillés c’est à François II qui entretient la guerre civile sans avoir le courage d’y prendre part et à Sa Sainteté qui lui donne un asile.
Et ce n’est point seulement, entendez-vous bien Souverain Pontife et roi déchu, ce n’est point seulement de ces 7000 fusillés dont vous serez responsables devant Dieu, mais ceux des assassinats, des pillages, des incendies, des mutilations, des tortures commis par ces 7000 fusillés avant qu’ils n’eussent le prix de leurs crimes.
Mais ceux qui crieront véritablement vengeance contre vous, ceux que vous ne nommez point parce que vous nous les nommez, ceux que vous ne comptez point parce que le nombre vous effraie, ce sont ces braves soldats de l’armée italienne qui viennent de tous les points de l’Italie sceller l’unité italienne en répandant pour elle leur sang sur cette stérile terre du brigandage, où rien ne pousse que les tombeaux.
Intéressant manuscrit d’un article sans doute inédit en français.