87
No reserve
1965 Dino Berlinetta Speciale par Pininfarina No reserve
Estimation:
€4,000,000 - €8,000,000
Sold :
€4,390,400

Lot details


Sans carte grise
Châssis n° 0840
Moteur n°222 /N1/0834

- Un des prototypes les plus célèbres de l'histoire de l'automobile
- Première Ferrari GT à moteur central
- Unique opportunité d'acquérir un prototype Ferrari
- Voiture intouchée depuis l'origine
- Châssis Ferrari compétition type 585
- Provenance muséale
- Sans réserve

A la fin des années 1950 et au début des années 1960, le nom Dino est apparu avec la naissance d'une large gamme de moteurs Ferrari V6 de compétition, utilisés en Formule 1 et Formule 2, ainsi que dans d'autres types de machines de course. C'est Enzo Ferrari lui-même qui, dans un hommage très personnel, avait décidé d'attribuer à ce V6 le prénom de son fils Alfredo "Dino" Ferrari, décédé très tôt, à l'âge de 24 ans. Jeune ingénieur, Dino Ferrari avait participé à la mise au point de ces moteurs. On peut se demander s'il a réellement assumé la responsabilité technique de leur conception, ce qui correspond probablement à une légende entretenue par son père.

L'implication de Ferrari dans le développement de voitures de tourisme a réellement commencée au début de 1965, lorsqu'Enzo Ferrari a signé avec Gianni Agnelli, qui dirigeait Fiat, un accord au terme duquel il acceptait de fournir les plans du moteur Dino V6 pour une petite production destinée à une Fiat de sport haut de gamme. La raison de cette décision venait d'un nouveau règlement concernant la Formule 2, qui proposait un moteur V6 de 1600 cm3 homologué pour commencer la saison 1967. Cela signifiait qu'un moteur dérivé devait être produit pour au moins 500 exemplaires de voitures de route en 12 mois consécutifs.
La forme des Ferrari Dino 206 GT et 246 GT/GTS à moteur V6 était créée par le carrossier Pininfarina. Sergio Pininfarina et son équipe commençaient à travailler en mars 1965 sur la Berlinetta à moteur central. Le styliste Aldo Brovarone réalisait un premier dessin, qui comportait déjà certaines des caractéristiques de la future Dino de série : un coupé deux places sur un empattement court et offrant une ligne très profilée. Ces travaux débouchaient sur la Dino Berlinetta Speciale en 1965, la Dino Berlinetta GT en 1966, et deux prototypes en 1967. Leonardo Fioravanti (comme directeur de projet), Sergio Pininfarina et Renzo Carli (comme directeurs) ont joué un rôle important dans les choix esthétiques et dans les décisions qui ont amené à la version de série, la Dino 206 GT, première voiture de sport de série à moteur central approuvée par Ferrari. Elle allait servir de base à toute une famille de Ferrari deux places à moteur central, depuis les 308 GTB/GTS et 328 GTB/GTS, en passant même par la F40 (qui reprend exactement la même base d'habitacle que la 308), jusqu'à la 488 GTB/Spider actuelle. Ainsi, pour de nombreuses raisons, la Dino 206 GT est primordiale et essentielle dans l'histoire Ferrari, en plus d'être une des plus belles voitures de sport jamais produites.

Tout a commencé avec la Dino Berlinetta Speciale, fabriquée en un temps record sur un châssis tubulaire de type 585, châssis compétition de 206 P. Ce premier concept car Dino était prêt juste à temps pour l'ouverture du 52e Salon de Paris, en octobre 1965, et il s'appuyait sur le châssis n°0840 provenant du stock de la SEFAC (Scuderia Enzo Ferrari Auto Corse), le département course de Ferrari. Les prises d'air latérales de forme allongée, qui allaient devenir un trait de style caractéristique de cette gamme, servent à refroidir les freins arrière à disque. De la même façon que sur les Dino de course, ces mêmes freins sont accolés à la transmission. La lunette arrière incurvée rejoint les montants arrière du pavillon, dont l'inclinaison ménage la place d'une vitre de custode. Le panneau arrière est percé de nombreuses ouïes contribuant à laisser s'échapper l'air chaud du compartiment moteur. Relativement hauts et larges, les seuils de porte rendent l'accès à bord délicat mais leur origine est purement technique : ils sont dus à la structure de la voiture et à la présence de réservoirs d'essence latéraux compétition, qui mesurent au moins 40 cm de large. Ils sont reliés à deux orifices de remplissage situés sur les ailes avant. Sur la Dino Berlinetta Speciale, la conduite est à droite, ce qui est habituel en matière de sport automobile.
La voiture est rouge, couleur typique de Ferrari et que l'on retrouve à l'intérieur de l'habitacle. Le tableau de bord est noir et les sièges de teinte crème ne sont pas réglables, au contraire du pédalier. Les vitres latérales sont commandées manuellement par des manivelles de portes. La grille de commande de boîte de vitesses est typique de Ferrari et le levier très court est surmonté d'un pommeau rond en aluminium poli. La boîte à fusibles est installée sous le tableau de bord, côté passager. L'instrumentation n'est pas abondante, mais le nécessaire y est, et elle accompagne un volant à trois branches, dont la jante est gainée de cuir. Au centre se trouve un gros compte-tours, flanqué à gauche d'un manomètre de pression d'huile et d'une bouche d'aération, et à droite d'un thermomètre d'eau. La Dino Berlinetta Speciale est dépourvue de système de chauffage ou de dégivrage. L'essuie-glace monobranche est assez court et peu pratique.

Après avoir été présentée à plusieurs occasions, comme au 52e Salon de Paris en octobre 1965, au Salon de Turin en novembre 1965 et au Salon de New York en avril 1966, la Dino Berlinetta Speciale est restée quelque temps à Turin, chez Pininfarina.

Matthias Bartz
Auteur de "Dino Compendium"


Le prototype Dino Berlinetta Speciale Pininfarina numéro de châssis compétition 0840, connaît ainsi un destin éclatant puisqu'il offre toutes les qualités convoitées d'une automobile: exemplaire unique, authenticité absolue, beauté incomparable marquant une étape dans l'histoire du design mais sa provenance également est mythique puisqu'au lendemain de la disparition de Jean-Baptiste Farina (Pinin), l'ACO décida de lui rendre hommage en dédiant son nom à la place située alors au village des 24 Heures du Mans devant le musée. Dans ce contexte et en français, le 19 avril 1967, Sergio Pininfarina répondit à la suggestion de l'ami de son père, le comte Bernard de Lassée, président de la FIVA et conservateur de la collection, d'avoir pour le musée " un objet qui pourrait constituer un souvenir de mon père " en proposant de " donner le premier prototype Dino qui avait été exposé au Salon de Paris 1965 […] voiture particulièrement chère à mon père ". Dans le même courrier il précisait que " la carrosserie de cette voiture est la propriété de notre société tandis que le châssis et les parties mécaniques appartiennent à la maison Ferrari ", de telle sorte que " Monsieur Ferrari a été très aimable et a donné son accord à notre proposition ".
De sa main il ajoute en marge : " Peut-être il serait gentil de votre part d'écrire un mot directement à Monsieur Ferrari ". La voiture fut expédiée par chemin de fer sur wagon réservé et l'inauguration officielle de la place Jean-Baptiste Pininfarina se déroula le samedi 10 juin 1967 à 10h30.

Vendue par l'Automobile Club de l'Ouest, organisateur de la course la plus mythique au Monde, les 24 Heures du Mans, cette Berlinetta Speciale est présentée avec le concours de la société Pininfarina.

La stratégie d'un Musée est de promouvoir sa vitalité afin d'en assurer la pérennité. Le Musée Automobile du Mans doit renforcer sa vocation première et sa spécificité en réunissant les bolides qui ont écrit l'Histoire des 24 Heures, ainsi que les véhicules conçus par les constructeurs de la Sarthe en tête desquels, Léon Bollée et Jean Rondeau. Le public vient exclusivement pour rêver à leur gloire passée et à celle des pilotes qui les ont animés.

Le Président de l'ACO et ses directeurs considèrent le prototype Dino, certes à la beauté époustouflante, mais sans lien avec la nouvelle thématique du musée centrée autour du mythe des 24 Heures du Mans. Le réemploi du produit de sa vente servira à la restauration, à l'embellissement et à l'enrichissement des collections du musée dont il est nécessaire qu'il soit dynamique, évolutif et ambitieux.

Aussi, il s'agit d'une opportunité unique de faire l'acquisition d'un des plus important, sinon le plus important, concept car issu de la collaboration Ferrari/ Pininfarina. Une pièce unique d'histoire du design automobile dont la beauté de la ligne supplante n'importe quel Chef d'œuvre de l'Histoire de l'Art.


État actuel de la voiture
Un examen de la voiture et l'observation de certains éléments (châssis, moteur, pédalier, système de refroidissement) nous permet de conclure qu'elle a été à l'époque réalisée sur une base de Dino 206 P. Opérationnelle à l'époque, elle n'a jamais été utilisée autrement qu'à des fins d'exposition et la mécanique n'est plus fonctionnelle. Notre examen permet d'apporter quelques précisions sur son état actuel.
La voiture est, extérieurement et intérieurement, complète. Le moteur est présent avec tous ses accessoires (carburateurs, allumeurs, bobines d'allumage, échappements, système de refroidissement avec radiateur, vase d'expansion et conduites...), mais il est dépourvu de toutes pièces internes, qu'il s'agisse de la distribution ou de l'équipage mobile. La boîte de vitesses est apparemment vide, avec un levier de vitesses qui semble factice et qui reste verrouillé sur le point mort. L'embrayage est manquant, de même que le volant moteur, mais l'on note la présence du récepteur d'embrayage et des deux arbres de transmission. Les freins semblent complets (étriers, disques avant et arrière, pédalier, double maitre-cylindre, conduites hydrauliques). Les trains roulants sont complets également, avec la crémaillère de direction, les moyeux, triangles, amortisseurs et rotules. Le faisceau électrique est présent, ainsi que la batterie, les feux avant et arrière, et les clignotants. La roue de secours, située au-dessus de la boîte de vitesses, est absente.




Unregistered
Chassis n° 0840
Engine n°222 /N1/0834

- One of the most famous prototypes in automobile history
- First mid-engined Ferrari GT
- Unique opportunity to acquire a prototype Ferrari
- Car untouched from new
- Competition type 585 Ferrari chassis
- Museum provenance
- No reserve

In the late 1950s and early 1960s, the name Dino first appeared on a wide range of Ferrari V6 competition engines, designed for use in Formula 1, Formula 2 and other race series. It was Enzo Ferrari who decided, in a very personal tribute, to name this V6 after his son Alfredo " Dino " Ferrari, who had died at the age of 24 years. As a young engineer, Dino Ferrari had been involved in the development of these engines. It is not clear that he had full responsibility for their design, however. This may have been an elaboration perpetuated by his father.

Ferrari became involved in the development of production cars in early 1965 when Enzo Ferrari signed an agreement with the head of Fiat, Gianni Agnelli. This agreement was to provide the V6 Dino engine design for use in a limited run of a top-of-the-range Fiat sports car. The reason for this collaboration stemmed from new Formula 2 regulations that approved use of a homologated 1600cc V6 engine for the 1967 season. This required the manufacture of at least 500 examples for a road-going car, over 12 consecutive months.

Meanwhile, the V6-powered Dino 206 GT and 246 GT/GTS were styled by the coachbuilder Pininfarina for Ferrari. Sergio Pininfarina and his team started work on the mid-engined Berlinetta in March 1965. Designer Aldo Brovarone created the initial plans that already showed certain characteristics of the future production Dino. It was a two-seater short-wheelbase coupé with a very streamlined body. These ideas resulted in the Dino Berlinetta Speciale in 1965, the Dino Berlinetta GT in 1966, and two prototypes in 1967. The project manager, Leonardo Fioravanti, and directors Sergio Pininfarina and Renzo Carli, were all involved in decisions, including aesthetic choices, that led to the production version, the Dino 206 GT. This was the first mid-engined production sports car approved by Ferrari, and it would serve as a base for the whole family of two-seater mid-engined Ferrari, from the 308 GTB/GTS and 328 GTB/GTS through to the current 488 GTB/Spider, with models in between including the F40 (which used the same passenger compartment base as the 308). For many reasons, the Dino 206 GT forms a key part of Ferrari's history, in addition to being one of the most beautiful sports cars ever built.

The story starts with the Dino Berlinetta Speciale, built in record time on a Type 585 tubular chassis, the 206 P competition chassis. This first Dino concept car was finished just in time for the opening of the 52nd Paris Motor Show, in October 1965. It was built on chassis n°0840 from the stock belonging to Ferrari's competition department SEFAC (Scuderia Enzo Ferrari Auto Corse). The side air-intakes, with their elongated form that became part of the signature style of this range, were inserted to cool the rear disc brakes. As on the competition Dinos, these were inboard brakes. The curved rear window swept round to meet the inclined rear pillars that also shape the quarter-light windows. The rear panel was pierced with vents to allow hot air to escape the engine compartment. Getting in and out of the car was not a simple feat with the relatively high and wide door-sills, designed that way due to the structure of the car and also the presence of two lateral competition fuel tanks that were around 40 cm wide. These tanks were connected to two filling points in the front wings. As a competition car, the Dino Berlinetta Speciale was right-hand drive.
The car was liveried in the traditional Ferrari red, a colour that also appeared in the cockpit. The dashboard was black and the cream seats were not adjustable, unlike the pedals. The side windows were operated manually with door handles. The gear gate was typical of Ferrari with a short lever topped with a round polished aluminium knob. The fuse-box was positioned under the dash on the passenger side. There was a leather rimmed three-spoke wheel fitted and other instrumentation was sparse, with just the necessary dials. A large centrally-positioned rev counter was flanked by an oil pressure gauge and a vent, and there was a water temperature gauge inserted on the right. There was no heating or de-icing system on the car. The short single windscreen wiper was not hugely practical.

Having been exhibited on several occasions, including at the 52th Paris Motor Show in October 1965, the Turin Motor Show in November 1965 and the New York Motor Show in April 1966, the Dino Berlinetta Speciale spent some time in Turin, at Pininfarina.


Matthias Bartz
Author of the "Dino Compendium"


The Dino Berlinetta Speciale Pininfarina prototype with competition chassis 0840, is an important and significant car possessing all the most desirable qualities. It is a unique example, completely genuine and its stunningly beautiful appearance represents a benchmark in the history of design. Its provenance is also remarkable. The day after the death of Jean-Baptiste Farina (Pinin), the Automobile Club de l'Ouest (ACO) decided to pay homage to the man by giving his name to the square in front of the museum in the village at Le Mans 24 Hours. In this context, Sergio Pininfarina replied in French on 19 April 1967 to the suggestion made by the friend of his father, Count Bernard de Lassée, President of FIVA and curator of the collection, that the museum should have " an object that could provide a memory of my father " by offering " to donate the first Dino prototype that had been exhibited at the Paris Motor Show in 1965 […] a car that was particularly dear to my father ". In the same letter he said that " the body of this car is the property of our company while the chassis and mechanical elements belong to Ferrari ", and that " Mr Ferrari has very kindly agreed to our proposal ".
Added in the margin, in his hand : " Perhaps it would be a good idea for you to write a letter to Mr Ferrari directly " The car was transported by rail, on a reserved carriage, and the official inauguration of the Place Jean-Baptiste Pininfarina took place on Saturday 10 June 1967 at 10.30am.

Being sold by the ACO, organiser of the most legendary race in the world, the Le Mans 24 Hours, this Dino Berlinetta Speciale is presented with Pininfarina's cooperation.

To ensure its sustainability, a museum must promote and focus on its strengths. The Automobile du Mans Museum aims to reinforce its original vocation by assembling the machines that have written the story of the 24 Hour Race, along with vehicles designed by the Sarthe constructors headed by Léon Bollée et Jean Rondeau. The public come to the museum in order to dream about the past glories of these cars and the drivers who brought them to life.
The President and directors of the ACO consider the Dino prototype to be a breathtakingly beautiful machine, but without a link to the new theme of the museum focused on the mythical Le Mans 24 Hours. The proceeds from its sale will be used to restore, embellish and enrich the collections of the museum to ensure that it remains dynamic, ambitious and continues to evolve.

Here is a unique opportunity to acquire one of the most important, if not the most important, concept car to come from the collaboration between Ferrari and Pininfarina. A unique piece of automobile design history with styling as beautiful as any masterpiece in the history of art.


Current condition of the car
An inspection of the car and observation of certain elements (chassis, engine, pedals, cooling system) has allowed us to conclude that it was originally built on the base of a Dino 206 P. Functioning at the time, the car has only ever been used for static display and it is no longer mechanically operational. Our examination has clarified certain aspects about its current condition. The interior and exterior of the car are complete. The engine is present with all accessories (carburettors, distributors, ignition coils, exhaust, cooling system with radiator, expansion vessel and lines...), but missing all internal moving components such as rods, pistons and crank. The gearbox case appears to be empty, with what seems to be a dummy gear lever fixed to the neutral position. The clutch is also missing, as is the flywheel, but the clutch receiver is present along with the two arms of the transmission. The brakes appear to be complete (callipers, front and rear discs, pedal, twin master cylinder, hydraulic lines). The running gear is also complete, including the steering rack, hubs, wishbones, shock absorbers and ball joints. The wiring harness is present, as is the battery, front and rear lights and indicators. The spare wheel, which would be situated above the gearbox, is missing.

Photos: Copyright Alexis Boquet

Contacts

Anne-Claire MANDINE
Sale Administrator
Tel. +33 1 42 99 20 73
motorcars@artcurial.com

Absentee bids & telephone bids

Kristina Vrzests
Tel. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions