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Hippolyte BELLANGÉ (1800-1866)
La reddition du fort d'Aboukir
Estimation:
€30,000 - €50,000
Sold :
€53,880

Lot details

La reddition du fort d'Aboukir
Huile sur toile

Signée et datée 'H. Bellangé . 1824.' en bas à gauche
Sans cadre

'THE SURRENDER OF ABOUKIR FORT', OIL ON PANEL, SIGNED AND DATED, BY H. BELLANGE

Provenance:

Acquis par les actuels propriétaires dans les années 1970 ;
Collection particulière, Paris

Exhibitions:

Salon de 1824, Paris, n° 84

Bibliography:

Augustin Jal, 'L'artiste et le philosophe: entretiens critiques sur le Salon de 1824', Paris, 1824, p. 405
Pierre-Ange Vieillard, 'Salon de 1824. Revue', Paris, 1825, p. 16
'Lettres de Mr. Philippe Jacques Bekaert, écrites pendant son voyage en France et en Italie dans les années de 1824 et 1825', Gand, 1825, p. 17
Charles Gabet, 'Dictionnaire des artistes de l'Ecole française au XIXe siècle', Paris, 1831, p. 41
Jules Adeline, 'Hippolyte Bellangé et son œuvre', Paris, 1880, p. 101, n° 5

Comment:
Episode important de la campagne d'Egypte, la bataille d'Aboukir se déroula le 25 juin 1799 et opposa l'armée française placée sous les ordres du général Napoléon Bonaparte aux Ottomans alliés des Britanniques dirigés par Mustapha Pacha. Elle fut le théâtre d'un événement singulier : sortis du fort après une première tentative d'assaut des Français, les Ottomans se mirent à couper les têtes des soldats français morts sous leurs murs. Cette action déclencha une véritable furia parmi les rangs de l'armée française qui se rua sur ses ennemis et les mit en déroute. Les survivants turcs se réfugièrent dans le fort d'Aboukir dont la famine et la maladie les firent sortir quelques jours après pour " venir s'offrir à toute la vengeance d'un vainqueur irrité. Le fils du pacha et le kiaya vinrent à la tête de celle bande de spectres effroyables, qui, jetant leurs armes dont ils n'avaient plus la force de se servir, venaient se courber devant les Français dans l'attente du coup qui devait les frapper. Mais les Français, au contraire, prodiguèrent à ces malheureuses victimes d'une obstination mal entendue, tous les secours en vivres et rafraichissements que réclamait leur état déplorable1. "
Daté de 1824 et exposé au Salon de la même année, la Reddition du fort d'Aboukir d'Hippolyte Bellangé fut réalisé sous la Restauration, bien après l'épisode qu'il retrace et la chute du Premier Empire. Le choix de représenter l'épisode de la reddition d'Aboukir plutôt que celui de la bataille permettait de célébrer une victoire nationale et les vertus immuables de l'armée française - la clémence et la générosité - sans toutefois exalter les personnalités de l'Empire comme Bonaparte et Murat. Le livret du Salon de 1824 indique la mention " Victoires et Conquêtes " sous la description de l'œuvre, indiquant certainement que le tableau était destiné à être gravé dans le cadre d'un recueil historique. Au cours de la Restauration, puis de la Monarchie de Juillet, les souverains s'attachèrent en effet à glorifier le passé national, tant lointain que proche. Ce phénomène fut particulièrement important pendant le règne de Louis-Philippe qui inaugura en 1837 le musée de l'histoire de France au sein du château de Versailles dédié " A toutes les gloires de la France " et dont l'ambition était d'offrir au public un panorama complet de notre passé, allant de Clovis à son propre avènement.
Elève d'Antoine-Jean Gros, Hippolyte Bellangé s'illustra avec brio dans la peinture de batailles et particulièrement dans la représentation des campagnes napoléoniennes (l'aquarelle présentée dans cette vente sous le n° 114 en témoigne). Afin de rendre fidèlement la topographie de la presqu'île d'Aboukir, il s'est inspiré du tableau du peintre militaire Louis-François Lejeune conservé au château de Versailles et dont l'esquisse fut exposée au Salon de 1804. Bellangé a observé avec attention l'art de Gros et présente à son tour un grand sens de la narration et de la théâtralité. Le contraste est ici saisissant entre cet agréable paysage aux cieux cléments où la terre se détache sur une mer calme et la vision de ces Ottomans émaciés et affaiblis qui ne sont pas sans rappeler les Pestiférés de Jaffa.

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