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Louis Finson (1580 - 1617)
La Madeleine en extase
Estimate:
€30,000 - €40,000
Sold :
€73,720

Complete Description

La Madeleine en extase
Toile

Signée et datée 'LODOVICUS / FINSONIUS / FECIT./ ANO. 1613' en bas à droite
(Restaurations)

Dans un cadre en tilleul sculpté et doré, travail français du XVIIe siècle

'MARY MAGDALENE IN ECSTASY', OIL ON CANVAS, SIGNED AND DATED, BY L. FINSON

Provenance:

Probablement collection Michel Borrilly, prieur et coseigneur de Ventabren, Aix-en-Provence, au XVIIe siècle ;
Collection de Madame Ravanas, Aix-en-Provence, en 1846 ;
Par descendance à M. Poulle, premier président de la cour d'Aix-en-Provence, décédé en 1877 ;
Collection particulière, Saint-Rémy-de-Provence ;
Vente anonyme ; Bourg-en-Bresse, 12 avril 1987 ;
Collection particulière, Provence

Exhibitions:

'Exposition des Beaux-Arts', Marseille, 1861, p. 71, n° 345, son étiquette au verso

Bibliography:

Probablement P.-J. de Haitze, 'Les curiosités les plus remarquables de la ville d'Aix', Aix-en-Provence, 1679, p. 61
Philippe de Chennevières, 'Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l'ancienne France', Paris, 1847, I, p. 16-17
Alfred Michiels, 'L'art flamand dans l'Est et le Midi de la France', Paris, 1877, p. 464
Probablement "Inventaire du cabinet de feu Monsieur l'abbé de Bourilly d'Aix-en-Provence", publié par E. Bonnaffé, "Un dossier de catalogues inédits", in Gazette des Beaux-Arts, XVIII, 1878, p. 424
Probablement Philippe Tamizey de Larroque, 'Les correspondants de Peiresc. XVIII. Boniface Borilly', Aix-en-Provence, 1890, p. 59
Livia Styns, "Une "Marie-Madeleine" du musée des Beaux-Arts de Poitiers inspirée de Finsonius", in 'Dibutade. Fascicule spécial du bulletin des amis des muséesde Poitiers', II, 1955, p. 5, n° 4
Didier Bodart, 'Louis Finson (Bruges, avant 1580 - Amsterdam, 1617)', Bruxelles, 1970, p. 96, fig. 11
Benedict Nicholson, 'Caravaggism in Europe', Oxford, 1979, p. 107
'Figures de la passion', cat. exp. Paris, musée de la musique, 2001-2002, p. 104, mentionné dans la notice du n°14 (comme daté de 1615)
'Caravaggio e l'Europa : il movimento caravaggesco internazionale da Caravaggio a Mattia Preti', cat. exp. Milan, Palazzo Reale, 2005-2006, mentionné dans la notice du n° VI.2
Didier Bodart, "Louis Finson (Bruges, 1585 - Amsterdam, 1617) et Naples", in 'Les Cahiers d'Histoire de l'Art', 2007, p. 29
'L'Âge d'Or de la Peinture à Naples, de Ribera à Giordano', cat. exp. Montpellier, 2015, p.99, mentionné dans la notice du n° 7

Comment:
Caravage ! Nous pensons bien sûr immédiatement à ce génie qui révolutionna la peinture autour de 1600 à la vue de notre tableau. La signature et la date sont pourtant parfaitement explicites : Louis Finson peignit cette Madeleine en extase en 1613. Il s'agit d'une œuvre intéressante à plus d'un titre ; tout d'abord parce que l'artiste s'inspira d'un original perdu de Caravage pour la peindre et ensuite parce que la date de 1613 est si proche du décès de Caravage (1610) que nous ne pouvons nous empêcher de penser que Louis Finson rencontra probablement à Rome le maître du clair-obscur.
L'attitude extatique de cette Madeleine est vibrante et d'une rare intensité. Elle anticipe d'environ 40 ans la Sainte Thérèse en extase que Bernin réalisa pour la chapelle Cornaro à Santa Maria della Vittoria à Rome en 1652. Le même abandon s'empare de chaque partie du corps et du visage de la sainte repentante d'une part et de ceux de sainte Thérèse d'autre part.

La vie et la carrière de Louis Finson sont une suite de pérégrinations, expliquant le caractère parfois insaisissable de son œuvre. Natif de Bruges, il part pour l'Italie et passe sans doute à Rome avant de résider à Naples entre 1604 et 1612 en compagnie du peintre Abraham Vinck, ami du Caravage. Entre 1613 et 1615, il vit et travaille en Provence où la nouveauté de son style lui procure de nombreuses commandes à Marseille, Aix-en-Provence, Arles ou encore Montpellier. Enfin, après un bref passage à Paris, il s'installe à Amsterdam où il meurt en 1617.
Notre tableau, daté de 1613, est caractéristique de l'introduction en Provence du Caravagisme dans les premières années suivant la mort du Caravage. Il nous séduit par sa simplicité et par l'intensité des sentiments qui nous envahissent lorsque nous l'admirons.
Le cardinal de Bérulle (1575-1629), fondateur en France de la Société de l'Oratoire en 1611, décrit ainsi l'extase de Madeleine : " J'y vois un amour crucifiant, car Jésus s'unit à elle, mais comme crucifié […], un amour ravissant par la vue de Jésus, non plus crucifié, mais glorifié. Amour qui la consomme, qui la ravit et la tire du Désert au Ciel (1). "

1. Cardinal Pierre de Bérulle, Elévation à Jésus-Christ Notre Seigneur sur la conduite de son esprit et de sa Grâce vers sainte Madeleine, Paris, 1627, p. 177

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