Important ensemble de manuscrits et d'épreuves avant impression des Journaliers.
228 ff. autographes et 4416 ff. tapuscrits avec corrections (dont : 85 ff. ms. in-4, 143 ff. ms. in-8 ; 2 ff. d'épreuves in-folio, 4415 ff. tap. In-4).
A l'automne de sa vie, Jouhandeau commence ce qui sera son plus grand ouvrage : de 1957 - il a 69 ans - à 1974, il compose ces Journaliers qui sont comme le récit de ses jours ordinaires. La trame autobiographique apparaît plus ou moins nettement selon les 28 volumes (publiés de 1962 à 1981) : il parle, dans Le gourdin d'Elise notamment, des persécutions de sa terrible épouse ; de leur filleule Céline et de ses frasques ; de ses amis, morts ou vivants (Max Jacob, Leiris, Paulhan, Guitry, Nimier, Cocteau), de ses lectures, de ses rares voyages, de ses amours et de ses bêtes, et de son fils adoptif qui illumine ses dernières années. Il revient aussi sur ses thèmes de prédilection, tel que le bonheur de vivre et d'être soi-même, ses rapports avec la religion.
L'écriture élégante et classique de l'auteur sera saluée par la critique. Pour une grande partie des 28 volumes publiés, ce lot comporte des tapuscrits, un peu moins souvent des manuscrits (ceux-ci pour les Journaliers III, XVI et XXV) :
L'ensemble, particulièrement volumineux, est exceptionnel. Voici le détail par volume :
I. Journaliers, 1957-1959.
- Tapuscrit, 32 et 30 ff. in-4.
III. Littérature confidentielle, 1959.
- Manuscrit autographe corrigé. 13 ff. in-8, papier quadrillé, certains écrits recto-verso.
V. Le Bien du Mal, 1960
- Tapuscrit avec corrections autographes, 103 ff. in-4 et 1 f. manuscrit in-4. Dans une chemise annotée par l'auteur.
VI. Être inimitable, 1960.
- 3 tapuscrits avec corrections autographes, 92, 110 et 13 ff. in-4. Chemises titrées par l'auteur.
- Epreuves avec corrections manuscrites de quelques passages, 2 grands f. in-folio.
VIII. Que la vie est une fête, 1961.
- Tapuscrits corrigé par l'auteur, 208 et 191 ff. in-4.
IX. Que l'amour est un, 1962.
- 3 tapuscrits différents, avec corrections autographes de 88 + 117 + 122 ff. in-4, sous chemises annotées, + 1 f manuscrit.
X. Le Gourdin d'Elise, 1962.
- 2 tapuscrits différents, avec corrections autographes, de 102, 101 ff. in-4, avec 1 f. manuscrit, sous chemises titrées.
XI. La Vertu dépaysée, 1962.
- 3 tapuscrits, avec corrections autographes, de 175, 111 et 95 ff. in-4, sous chemises titrées.
XII. Nouveau testament, 1963.
6 tapuscrits corrigés de 120, 119, 111, 114, 115 et 114 ff. in-4. Corrections autographes. Chemises titrées par l'auteur.
XVI. Aux cent actes divers, 1964.
- Manuscrit. Notes préparatoires, environ 130 ff. in-8, plusieurs hachurées.
- 2 tapuscrits avec corrections autographes, 110 et 110 ff. in-4, avec 1 f. manuscrit.
XVII. Gémonies, 1964.
- Tapuscrit, 4 ff., avec 1 f. manuscrit pour la mise en page de la couverture du volume.
XX. Jeux de miroirs, 1965.
- Le plus volumineux ensemble de cette série comprend 10 tapuscrits avec corrections autographes de 46, 30, 67, 54, 57, 69, 67, 65, 66 et 394 ff. in-4. Ce dernier semble être celui de la totalité du texte, avec corrections de typographe et indications de mise en page. Chemises titrées par l'auteur.
XXII. Parousie, 1967.
Tapuscrits corrigés de 68, 64, 120, 152, 163 et 53 ff. Chemises titrées par l'auteur.
XXIV. Une gifle de bonheur, 1969
- 3 tapuscrits avec corrections autographes, 80, 87 et 51 ff. Chemises titrées par l'auteur.
XXV. La mort d'Elise, 1970
- Manuscrits a.s. d'Élise écrivain, 48 et 32 ff. in-4, papier quadrillé, reliés en deux cahiers par une cordelette. Entièrement manuscrit.
XXVIII. Souffrir et être mépriseé
- 3 tapuscrits, 81, 81 et 60 ff. in-4.
Joints :
- 33 ff. tapuscrites jointes (Journalier pas identifié).
- 4 chemises rouges, titrées par l'écrivain (pour les Journaliers II, XXII et XXIII).
Note. Marcel JOUHANDEAU
Un si vaste ensemble de manuscrits de Marcel Jouhandeau est très rare sur le marché. De la volonté même de Marcel Jouhandeau, c'est à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet que sont conservés la majorité de ses manuscrits : en 1969, l'auteur a lui-même donné à l'institution des manuscrits encore en sa possession, auxquels s'ajoutent Les Journaliers qui seront versés à la bibliothèque au fur et à mesure de leur publication. Ce don est complété en 1981 par le don de Marc Jouhandeau, petit-fils de l'auteur. Enfin, en 1979, eut lieu une vente de la succession Marcel et Elise Jouhandeau (Drouot, octobre 1979).
Aussi, il est rare qu'un ensemble important de manuscrits apparaisse sur le marché. Un bibliophile passionné parvint pourtant à rassembler, en scrutant au long des années les catalogues de librairie et en se fournissant à la vente de 1979 ainsi qu'à une autre vente importante en 1989, de très nombreux manuscrits et tapuscrits que nous présentons ici, en plus d'un bel ensemble d'éditions originales, souvent en grands papiers réimposés.
Ces manuscrits nous permettent de découvrir les phases successives du travail de Jouhandeau, qui avait pour pratique, on le devine aisément en feuilletant ces archives volumineuses, de d'abord jeter quelques mots, une pensée, quelques répliques de dialogues, une maxime, sur des feuillets qu'il regroupait par thématique, puis de choisir des passages dans ces notes, de les agencer, modifier, corriger pour arriver à un texte relativement continu, écrit souvent à l'encre violette, pour ensuite dicter le résultat à une secrétaire (Céline, au début des années 60). Le tapuscrit est à nouveau corrigé, parfois remanié. De tout ce travail, Jouhandeau a conservé les différents jets.
B.P.
(Voir aussi éditions originales, lots 239-241.)