- Pierre LOTI : L.A.S., s. d. 2 p. in-8. Signée P. Loti. Ayant lancé un écrivain pour le prix de l'Académie, il insiste auprès de M. Prévost pour avoir son soutien : " Il ne voulait pas et j'ai insisté, donc je suis responsable. Je vous en supplie, aidez-moi, dans la mesure du possible. Vous savez combien le livre est supérieur à tous les autres que l'on nous présente. Vous savez combien l'auteur est digne et fier. Ne refusez pas de vous joindre à moi. Cela nous liera, et plus tard je me joindrai à vous quand vous m'appellerez. "
- Laurent TAILHADE: L.A.S., 29 oct. 1905. 3 p. in-8. Tragique lettre : Tailhade n'a plus d'argent et se retourne vers M. Prévost pour que la Société des Gens de Lettres subvienne à ses besoins urgents : " Je prends la liberté de m'adresser à vous, comme les dévots s'adressent au bon dieu, dans un cas désespéré. Peut-être aurez-vous à cœur de m'assister dans une détresse qui, peut-être, a pour origine mon manque de savoir-faire et mon indépendance d'esprit. L'affaire Dreyfus où je crois avoir combattu dans le bon parti ne m'a valu que des coups d'épée et des injures. " Suit une énumération douloureuse sur sa santé, celle de sa femme, sa fille de 2 ans, son loyer, son propriétaire, les refus du directeur de l'Odéon… " Voilà mon cher confrère, dans toute sa plate horreur, l'exposé de ma situation. Je m'abstiendrai de figures pathétiques et d'images attendrissantes qui ne me paraissent dignes ni de vous ni de moi. Vous êtes riche, heureux, influent, vous êtes à bon droit célèbre. Je vous appelle à mon secours. "
- Paul BOURGET. : L.A.S. 5 et P.A.S., vers 1897-1900. 14 p. in-12 et in-16, à en-tête de la propriété " Le Plantier, Costebelle, Hyères ", et " Drummuie House, Golspie, Sutherland. " Petite écriture très serrée. Il répond à M. Prévost sur La France contemporaine : " J'ai le malheur d'être extrêmement pessimiste à ce sujet. […] Notre pays avec ses fonctionnaires innombrables, son despotisme d'Eros, sa centralisation, sa pauvreté de culture, ses préjugés nationaux [?] choque douloureusement en moi tout idéal qui eut été plus satisfait par la France de Louis XII, de François premier et de Montaigne. " Dans une lettre longue de 8 pages, il reprend avec force exemples et chiffres la comptabilité de ses tirages en donnant le titre, les papiers, ce qui devrait lui revenir, ce qui lui revient, ses désaccords et des comparaisons avec Zola, par exemple.
- Valery LARBAUD: L.A.S., 12 juill. 1921., 3 p. in-12. Shoreham Beach, Sussex. Signé Valery Larbaud. Concernant les poésies françaises de A.C. Swinburne écrites en français : " C'est, il me semble, surtout une curiosité littéraire. Ces poésies me font penser aux dessins, soignés et appliqués, d'une enfant de huit ans. Ce sont de bons exercices de prosodie et de grammaire française, qui montrent combien il est difficile à un poète de génie, d'être original dans une langue qui n'est pas la sienne. "
- Joseph DELTEIL : L.A.S., [1925]. 1 p. in-12. Signé Delteil. Il propose à M. Prévost, pour sa revue, des lettres anciennes d'Elimir Bourges, qui pourraient avoir de l'intérêt. Remercie la Revue de France d'avoir été la première à publier une critique de son livre Les Poilus.
- Paul VALERY : L.A.S., 25 fév. 1930. 1 p. in-8. Signée Paul Valéry. Propose un auteur pour la Revue de France.
- William SOMERSET MAUGHAM. L.A.S., 1 p. in-12., à en-tête de la Villa Mauresque, St Jean Cap Ferrat. Signée W.S. Maugham. Remercie M. Prévost de l'envoi de son livre dédicacé : " Vous êtes admirable de fécondité (le don par excellence de l'écrivain né. Je n'ai aucune patience avec ces écrivains constipés), de verve et de jeunesse. "
Provenance :
Bibliothèque Marcel Prévost au château de La Roche (cachets sur certaines lettres).