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COCTEAU, Jean
" Nous étions deux nous étions trois " (Les marins de Groix)
Estimation:
€3,000 - €4,000
Sold :
€3,825

Lot details

" Nous étions deux nous étions trois " (Les marins de Groix)

Suite de 4 dessins au crayon, avec un manuscrit autographe également illustré d'un croquis original. Chacun des dessins au recto d'un f., le manuscrit au recto de 2 ff. ; soit au total 6 ff. de format identique 20, 5 x 12, 5 cm, placés côte à côte dans un même encadrement sous verre.

Quatre portraits de fusiliers-marins, dont un devant un hangar avec avion orné de cocardes, l'autre devant l'inscription " nebo ". Il s'agit là d'une réminiscence d'un épisode personnel durant la Première Guerre mondiale :
" Je n'aurais pas dû m'y rendre, à cette guerre de 14, parce que ma santé me l'interdisait. Je m'y suis rendu en fraude, avec des convois de la Croix-Rouge. Et puis je me suis glissé, j'étais en Belgique, à Koksijde-Ville [près de Nieuport].
Je me suis glissé à Koksijde-Bains parmi les fusiliers-marins, on m'a oublié. Les fusiliers-marins m'ont adopté, j'ai porté leur uniforme et j'ai fini par croire que j'étais fusilier-marin. Un jour l'amiral m'a proposé pour la croix de guerre ; et découverte du pot-aux-roses " (Cocteau, Entretiens avec André Fraigneau, 1965).
Le lendemain de son départ, presque tous ses camarades étaient tués au cours d'une attaque.

Cocteau a évoqué la mémoire de ces fusiliers-marins dans le roman Thomas l'imposteur (1923) et dans le poème " Adieu aux fusiliers-marins " (Poésie. 1916-1923, 1924). Il a dédié la suite poétique " Discours du grand sommeil ", dans laquelle figure " Adieu aux fusiliers-marins ", à un officier de ce corps, Jean Le Roy, qui apparaît également sous le nom de Roy dans Thomas l'imposteur.

Avec une transcription de mémoire de la chanson populaire " Les marins de Groix " :
" Nous étions deux nous étions trois (bis)
Nous étions 3 marins de Groix

Mon tradéri tra la la la
--------- ---- lè èère

Mon matelot le mousse et moi
Tous tristes sans savoir pourquoi.

Le vent du nord vint à souffler
Mais il trouva à qui parler.

Jean-Pierre dis-je au matelot
Je prends la barre monte en haut...

Oui monte en haut et prends trois ris.
Un coup de mer l'aura surpris

Je n'ai revu que son chapeau
Flottant tout seul au milieu de l'eau

Que son chapeau et son sabot.
Plaignez le pauvre matelot... "
Le croquis ajouté par Cocteau sur son manuscrit représente les flots avec un sabot et un béret de matelot flottant à la suface, avec comme légende autographe une répétition du dernier vers de la chanson.

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