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Claude-Guy HALLÉ (1652-1736)
Le Christ apparaissant aux trois Marie
Estimation:
€4,000 - €6,000
Sold :
€5,148

Lot details

Le Christ apparaissant aux trois Marie
Huile sur toile

(Restaurations)

'CHRIST APPEARING TO THE THREE MARIES', OIL ON CANVAS, BY CLAUDE-GUY HALLE

Provenance:

Collection Jacques Thuillier, Paris

Comment:
Cette œuvre inédite que l'on peut dater vers 1685-1690 se place à une période relativement précoce au sein de la longue carrière du peintre d'histoire Claude-Guy Hallé.
La lecture du catalogue raisonné de son œuvre, paru en 1994[1], fait apparaître que la majorité des peintures retrouvées sont postérieures à 1700, alors que l'artiste est déjà âgé de cinquante ans. Tel est en effet le cas de 'L'Adoration des Mages' du Musée des Beaux-arts d'Orléans (signé daté 1701), des deux 'Jeux d'enfants' peints pour la Ménagerie en 1702-1703, du 'Noli me Tangere' commandé pour l'église Saint-Sulpice en 1705 (in situ), du 'May' commandé pour l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés en 1717 (Paris, Musée Carnavalet), de 'L'Annonciation' exécutée la même année pour le chœur de la Cathédrale de Notre-Dame (Louvre) ou encore de 'La Multiplication des Pains', signée datée 1723, et aujourd'hui à l'église d'Yssingeaux.
Inversement, les points de repères permettant de suivre le développement stylistique de Claude-Guy Hallé au cours de la fin du XVIIe siècle font cruellement défaut. On ne peut guère citer que son 'May' de Notre-Dame peint en 1688, le tableau qui lui fut commandé pour l'église de Saint-Riquier deux ans plus tard, et son morceau de réception remis à l'Académie royale en 1682, qui vient d'être identifié au Musée des Beaux-arts de Nancy (Le rétablissement de la religion catholique à Strasbourg).
Il semble bien que la présente composition offre la double originalité d'être un rare tableau de chevalet de l'artiste ainsi qu'un rare témoignage datant de la première partie de sa carrière. On remarque d'abord que le faciès du Christ, avec les trois petits orifices noirs que forment sa bouche et ses yeux comme dépourvus de sourcils, est la partie la plus distinctive du style de Hallé. On s'aperçoit ensuite d'un soin dans l'exécution qui diffère de la production du peintre postérieure à 1700 : bien souvent, ses œuvres prennent alors un caractère esquissé, au point même que les types physiques deviennent parfois difformes ou caricaturaux (voir notamment la réduction du 'May' de 1717). Tel n'est pas le cas ici, et on note que la tentative pour conférer au Christ un mouvement vaguement aérien donne la même impression que la 'Résurrection' de Claude-Guy Hallé, aujourd'hui en dépôt au Musée Boucher de Perthes, à Abbeville, et qui a toutes les chances d'être une œuvre précoce.

La meilleure preuve au sujet de la question de la paternité de l'œuvre, est sans doute l'existence d'un dessin représentant une figure féminine drapée, en position accroupie, selon un point de vue de face, le bras étant dirigé vers le spectateur (Fig. 1 ; N. Willk-Brocard, p. 315, n° 121A, repr.). Non seulement la silhouette qu'elle présente est-elle presque identique, quoiqu'inversée, à celle d'une des trois Maries, mais en plus le dessin s'avère être préparatoire à la figure de Marie-Madeleine dans un tableau d'iconographie semblable : le 'Noli me Tangere' commandé pour l'église de Saint-Sulpice, à Paris.

Nous remercions Monsieur François Marandet pour la rédaction de cette notice.

1 - Nicole Willk-Brocard, 'Une dynastie, Les Hallé', Neuilly-sur-Seine, 1994

Fig. 1 - Etude pour la 'Madeleine', Collection particulière

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