Châssis n° 4755
Moteur n° 30573
Présentée uniquement en châssis à Turin en 1965, la P400 de Lamborghini captiva les visiteurs, professionnels ou non, par sa compacité et son architecture à moteur V12 central arrière transversal d'une modernité telle que maints " connaisseurs " la virent sur le champ comme l'arme absolue avec laquelle Ferruccio Lamborghini allait pouvoir régler ses supposés comptes avec Enzo Ferrari. La surprise fut d'autant plus grande lorsque Lamborghini affirma et répéta qu'en aucun cas il ne s'agissait d'un châssis destiné à la compétition et qu'une petite série de routières serait produite en raison de la demande. Le pari fut tenu en mars 1966 au Salon de Genève. Habillée par Marcello Gandini sous la signature de Bertone, la nouvelle Miura éleva d'un cran la notion de supercar en passant instantanément du statut de concept car à celui de chef-d'œuvre automobile. Comme il se doit, une telle machine capable d'un tel niveau de performance réclamait quelques développements et mises au point en faveur précisément de sa vocation routière. Des améliorations introduites de 1967 à la fin de 1968 menèrent progressivement à la version P400 S (spinto, poussé) dont les principales spécifications concernaient le moteur (nouvelle loi de distribution), les freins (à disques ventilés sur la S dite série 2), l'intérieur (nouveau style et glaces électriques), les transmissions (nouveaux joints homocinétiques) et les amortisseurs (des Koni plus efficaces). Déjà considérée comme la routière la plus rapide du monde, la Miura S confirma cette réputation. Elle avait aussi le mérite de n'avoir pas pris trop de poids :10 pour cent environ face à un gain de 20 ch en puissance et de 1 m/kg en couple.
Cette Miura P400 S sortie d'usine le 9 octobre 1970 avec des freins à disque ventilés fut livrée neuve en Allemagne et immatriculée le 4 novembre. Peinte en Arancio (orange) avec intérieur en cuir noir, elle n'a jamais changé de finition. Elle passa ensuite aux mains d'un amateur français qui la cèda en 2002 à un autre collectionneur français qui décida de la restaurer totalement dans l'intention de l'utiliser couramment. La Miura fut alors reconstruite depuis le châssis, traité par Thiagar près de Bordeaux, et la carrosserie fut confiée aux Ets Lecoq. La mécanique fut refaite par les spécialistes de Lamborghini Automobili à Stuttgart et les culasses furent adaptées à l'utilisation du carburant sans plomb. La sellerie fut superbement refaite comme à l'origine. Les points d'ancrage des suspensions avant furent abaissés pour l'amélioration de la tenue de cap et la réduction de la sensibilité au vent au bénéfice de l'agrément de conduite. L'échappement d'origine fit place à un système en inox fabriqué sur mesures. Des brides isolantes en résine ont été montées entre les carburateurs et la tubulure d'admission pour réduire la transmission de chaleur. Le moteur a été équipé d'un carter d'huile cloisonné et d'un système d'allumage électronique avec convertisseur de tension pour donner une étincelle maximale à tous les régimes. Les réglages du châssis et des suspensions ont été effectués par le spécialiste bien connu Edmond Ciclet. En 2003, cette Miura S a participé à l'usine de Sant'Agata Bolognese à la célébration du 40e anniversaire d'Automobili Lamborghini. Au total, plus de 180 000 euros ont été dépensés pour la fiabiliser et raffiner son fonctionnement. Son essai a en effet confirmé son grand agrément de conduite issu d'un comportement rigoureux et précis, d'une maniabilité rare à ce niveau de performance et d'une souplesse jamais prise en défaut. Affichant 101 000 km au compteur, elle est accompagnée de sa carte grise française normale et d'un dossier de photos et de factures de restauration.
Presented with chassis only in Turin in 1965, the Lamborghini P400 fascinated professionals and car lovers alike with its compactness and central transversal V12-engine architecture, so thoroughly modern that many "connoisseurs" saw it as the key weapon that Ferruccio Lamborghini could use to settle his supposed scores with Enzo Ferrari. The surprise was all the more great when Lamborghini asserted on more than one occasion that this was not a chassis intended for a competition vehicle and that a brief series of road vehicles would be produced to meet demand. The bet was taken up in March 1966, at the Geneva Fair. Designed by Marcello Gandini with the signature of Bertone, the new Miura immediately created the concept of "supercar", by passing instantly from a mere "concept car" to a masterpiece of a vehicle. Of course such a machine, capable of such a performance level, needed a few developments and adjustments to optimise its "road vehicle" status. Improvements made between late 1967 and 1968 led progressively to the version known as the P400 S (spinto, meaning advanced), the main specifications of which related to the engine (new distribution principles), the brakes (with discs and ventilated on the so-called "series 2" S), the interior (new style and electrically powered windows), the gears (new constant-velocity joints) and the shock-absorbers (more effective Konis). Already ranked as the world's fastest car, the Miura S lived up to this reputation. It also had the reputation of not being too much heavier: only 10% more with an increase of 20 hp power and 1 m/kg in torque.
This Miura P400 S left the factory on 9 October 1970 with ventilated disc breaks, and was delivered new in Germany and registered on 4 November. Painted in Arancio (orange) with a black leather interior, its finish has never been changed. It then went to a French collector, who transferred it in 2002 to another French collector, who decided to restore it completely with a view to using it regularly. The Miura was thus reconstructed from chassis upwards, treated by Thiagar near Bordeaux, and the bodywork was trusted to Ets Lecoq. The mechanics were overhauled by specialists at Lamborghini Automobili of Stuttgart, and the cylinder heads were adapted to use unleaded petrol. The seating was superbly restored to its original standard. The front suspension anchor points were lowered to improve the heading strength and reduce wind sensitivity, thus making the driving a more enjoyable experience. The original exhaust was replaced with a made-to-measure stainless steel system. Insulating resin strips were mounted between the carburettors and the inlet tubing to reduce heat transmission. The engine was equipped with a partitioned oil pan and electric lighting system with voltage converter, to allow maximum sparking in all regimes. The chassis and suspension were adjusted by the well-known specialist Edmond Ciclet. In 2003, this Miura S featured at the d'Automobili Lamborghini 40th anniversary celebration at the Sant'Agata Bolognese factory. A total of over €180,000 euros has been spent on improving this car and increasing its reliability. When tested, it proved a most enjoyable driving experience with quick and accurate responses, an ease of handling rarely found in cars with this performance level, and a faultless flexibility. Showing 101,000 km (62,750 miles) on the clock, it still bears its standard French carte grise and a file of restoration photographs and invoices.