Lors de son séjour en Italie, Théodore Géricault réside plusieurs mois à Rome où il assiste au célèbre Carnaval, semaine exceptionnelle de fêtes précédant le Carême. Point culminant des festivités, la traditionnelle course de chevaux libres est une source d'inspiration unique pour le peintre qui peut satisfaire son goût pour la célébration du cheval. A cette occasion, une douzaine d'étalons de sang arabe sont présentés par leurs palefreniers, Piazza del Popolo sur le lieu du départ appelé " la mossa ", du nom de la loge tapissée où prennent place les notables. Les chevaux s'élancent ensuite le long du corso, artère principale transformée en arène jusqu'à la Piazza di Venezia pour cet événement.
Géricault réalise sur le vif plusieurs dessins dont le nôtre qui est une étude préliminaire pour le groupe de droite du tableau de " la Mossa " (Fig.1) daté de 1817 et actuellement conservé au Walters Art Gallery à Baltimore (Bazin, t.IV, n°1343). On connaît également deux autres études pour le même motif conservées dans des collections privées (Bazin, n°1349, 1352). Il parvient parfaitement à exprimer l'extrême excitation du cheval que le palefrenier à l'arrière peine à retenir. W. Whitney pointe la superbe intensité graphique de ce dessin : " Quel autre artiste français travaillant en 1817, excepté Ingres et peut-être Prud'hon, aurait pu exécuter un dessin de cette qualité ? " (voir Withney, opus cité supra, p.131, fig.172. repr.).

Fig.1 @ Courtesy of the Walters Art Gallery of Baltimore