C'est dans la grande tradition du portrait de gentilhomme selon laquelle, depuis Giorgione, l'harmonie générale doit refléter l'assurance du modèle, que Cals peint ce portrait. Inspiré par l'exemple d'Ingres dont il a pu voir au Salon les portraits du comte de Pastoret (1826) ou du comte Molé (1834), Cals joue subtilement sur la posture, montrant le corps de trois quarts tandis que le visage, peint avec une grande acuité psychologique, regarde de face et avec calme le spectateur. La position des mains croisées, peu courante dans le portrait, pourrait avoir été inspirée par l'attitude d'Edouard V dans 'Les Enfants d'Edouard' de Delaroche (Salon de 1831, Paris, musée du Louvre).
Notre tableau appartient à la première période de l'artiste, celle qui précède la rencontre avec le comte Doria, qui lui offre l'hospitalité au château d'Orrouy dans l'Oise. Dès lors, Cals s'adonnera à la peinture de paysage, devenant l'un des plus brillants peintres pré-impressionnistes.