Châssis n° 220825 DN
Si l'image de Jaguar est fondée à partir de 1948 sur les spectaculaires types sport XK 120/140/150, la production principale de Coventry privilégie toujours les berlines rapides et confortables proposées sous deux formes depuis 1935. Après 1945, la production d'une grande berline à moteur six cylindres reprit avec les Mark V et, fin 1950, les Mark VII propulsées par le moteur " double arbre " des XK comme les Mark VIII et IX qui suivirent. Ces voitures construites sur des châssis séparés relevaient, sauf pour la motorisation et les freins, d'une technologie, voire d'un style d'avant-guerre.
Mais depuis 1955, la relève était assurée par une nouvelle berline compacte, la " 2.4 Litre Saloon ", première monocoque de la marque à l'étude depuis longtemps. Dans l'esprit de William Lyons, fondateur de Jaguar, il s'agissait de créer une seconde ligne de berlines plus petites et plus légères, susceptibles d'être vendues à un prix abordable tout en offrant une qualité technique de haut niveau, un style raffiné et des finitions de luxe. Après l'abandon d'un XK à quatre cylindres, le moteur choisi fut donc le groupe XK à six cylindres et deux ACT réduit à 2,4 litres par diminution de la course. Ses 112 ch (contre 160 pour le 3,4 litres) suffisaient à propulser la 2.4 à 160 km/h malgré ses 1 400 kg avec un comportement dynamique assez sportif à l'époque. À l'évidence, le constructeur avait prévu d'en produire une version plus musclée simplement en la dotant du moteur 3,4 litres des types sport, ce qui fut fait en 1957 avec les nécessaires adaptations complémentaires (dont les freins à disque). La petite berline Jaguar frôlait alors le seuil magique des 200 km/h. Restait à employer le moteur XK 3,8 litres et ses 220 ch, pas beaucoup plus puissant, mais plus " coupleux " afin d'obtenir davantage de souplesse pour une conduite décontractée (marché américain oblige) et des accélérations bien plus brillantes en conduite sportive.
Cette introduction du groupe 3,8 litres (en plus des 2.4 et 3.4 toujours disponibles) s'effectua sur un nouveau modèle, la berline Mark II de 1959, marquée par un nouveau style encore plus élégant et plus moderne, essentiellement caractérisé par un amincissement de tous les montants de pavillon et un agrandissement corrélatif des surfaces vitrées. À une élégance déjà classique, la Mark II ajoutait la clarté, la pureté des lignes et le dynamisme d'un dessin parvenu à maturité. Le succès sanctionnera ces choix : plus 90 000 unités de la berline quatre portes la plus rapide du monde seront produites jusqu'en 1967. Sans parler des innombrables succès en compétition (routes et circuits), dont le Tour de France automobile avec Bernard Consten, qui prouvèrent que la Mark II méritait amplement son titre de " Sports Saloon ".
Vendue neuve par l'importateur français Garage Delecroix à Paris, cette Jaguar Mark II 3.8 de 1962 est donc une rare française d'origine.
De couleur gris foncé métallisé avec un bel intérieur rouge,
elle se présente en bon état à tous points de vue suite à d'importants travaux de restauration effectués en 1997 et 1998, puis en 2002 en ce qui concerne la réfection de la mécanique. Un important dossier de factures donne le détail des travaux effectués notamment pour un total de plus 20000 euros chez GT Services à Yermenonville (28130).
Carte grise française
If, after 1948, Jaguar's image was based on the spectacular XK 120/140/150 sports cars, mainline production in Coventry still concentrated on the rapid, comfortable saloons that had been proposed in two versions since 1935. After 1945, production of a large saloon with a six-cylinder engine resumed, first with the Mark V then, at the end of 1950, with the Mark VII, powered by the XK's 'twin camshaft' engine (as were the Mark VIII/ Mark IX which followed). Except for their brakes and motorization, these cars - built on separate chassis - harked back to pre-war style and technology.
Then, in 1955, came the new, compact 2.4-litre Saloon, Jaguar's first monocoque for years. To founder William Lyons, a second range of smaller, lighter saloons was needed, priced affordably while offering high-level technical quality, stylistic refinement and luxury finish. After a four-cylinder XK had been abandoned, a six-cylinder, 2.4-litre XK engine was chosen. Its 112bhp (as against 160bhp for the 3.4-litre) propelled it to 100mph despite a weight of 1400kg, and its dynamic handling was considered pretty sporty at the time. Jaguar clearly meant to produce a more robust version by fitting it with a 3.4-litre sports engine, as was done in 1957 with the necessary alterations (including disc brakes). This small Jaguar saloon promptly nudged a magic 125mph. It remained to make use of the XK 3.8-litre engine with its 220bhp - not a great deal more powerful, but more 'torquey', making for smoother, more relaxed driving (American market oblige) and far sharper acceleration.
The introduction of the 3.8-litre group (in addition to the still-available 2.4 and 3.4) was carried out on a new model: the 1959 Mark II saloon, which had a new, more modern and even more elegant style, typified chiefly by thinner roof supports and correspondingly larger windows. The Mark II added lightness and linear purity to Jaguar's classic design, and proved immensely successful: over 90,000 of the world's fastest four-door saloons had been produced by 1967, and the car enjoyed great success in competition (on both road and circuit), including victory in the Tour de France Automobile with Bernard Consten - suggesting that the Mark II more than deserved its title of Sports Saloon.
Sold new in by French importers Garage Delecroix in Paris, this 1962 Jaguar Mark II 3.8 is one of the few of French origin. It is coloured metallic dark grey with a fine red interior and, after major restoration in 1997/8 and (for the mechanics) in 2002, is in fine condition from every point of view. A bulging file of invoices gives details of the work carried out, for over €20,000, by GT Services in Yermenonville, near Chartres.
French registration "carte grise"