DELAHAYE
135 MS cabriolet Chapron
1939
N° de série : 60155
Moteur :N° 103 488 84, type 12S 103, 6 cylindres en ligne placé à l'avant, longitudinal
Alésage-course : 84 mm x 107 mm
Cylindrée : 3 557 cm3
Distribution : soupapes en tête actionnées par tiges et culbuteurs depuis un arbre à cames latéral
Alimentation : 3 carburateurs verticaux Solex inversés
Taux de compression : 8.4 à 1
Puissance maximale : 130 ch à 4 200 tr/mn
Boîte de vitesses : Cotal électromagnétique
Direction : boîtier à vis et écrou régulé, volant à droite
Châssis : surbaissé à longerons " Bloc tube " et traverses en tôle d'acier emboutie soudés à une plate-forme centrale
Carrosserie : cabriolet 4 places par Chapron n°62
Empattement : 2 950 mm
Voie avant : 1 380 mm
Voie arrière : 1 485 mm
Suspension avant : roues indépendantes, ressort à lames transversal, bras transversaux et obliques, amortisseurs Houdaille.
Suspension arrière : pont rigide, ressorts à lames semi-elliptiques, amortisseurs à leviers Houdaille
Poids du châssis nu : 935 kg
Freins : autoserreurs à câbles sur les 4 roues, tambours de 357,5 mm de diamètre
Vitesse maximum : 160 km/h
En 1933, Delahaye présente au Salon de Paris la nouvelle série dite " Super luxe " qui désigne en fait deux types de voitures : le type 134 à quatre cylindres et le type 138 à six cylindres. La direction technique de la marque est toujours assurée par Amédée Varlet mais celui-ci ayant dépassé les soixante-dix ans prend de plus en plus de recul et c'est Jean François qui dirige le bureau d'étude du département voitures de tourisme. Le moteur 103 six cylindres et le châssis 138 à roues avant indépendantes sont développés et utilisés aussi bien pour les voitures de tourisme, de sport et de compétition pure. En 1934, au Salon de Paris, la marque présente le 138 Sport semi-surbaissé et en 1935 le nouveau type 135 surbaissé qui, s'il hérite du type 138 Sport la suspension avant à roues indépendantes, innove en ce qui concerne la conception du châssis qui fait dorénavant partie d'un ensemble homogène et n'est plus seulement le support de la mécanique. Il s'agit d'un caisson central s'intégrant à des longerons de profil évolutif de
plus en plus minces à leurs extrémités. Ce caisson est fermé latéralement par les longerons eux-mêmes, de type Bloc tube (en U fermé par une tôle soudée) et transversalement par des traverses en tôle emboutie formant, avec le plancher nervuré et le tunnel de transmission, un ensemble soudé électriquement. Le surbaissement général est complété par l'utilisation de ressorts arrière longs et plats et d'un ressort transversal à l'avant de faible flèche.
Le prototype, châssis n° 44456 est aussi désigné par l'usine 135 M. Son empattement est de 2 950 mm et les nouvelles 18 CV type 135 Sport normal et Coupe des Alpes utilisent le même châssis.
Delahaye propose à la clientèle à partir du Salon de Paris 1935 deux familles de 135. La première à moteur 18 CV 3,2 litres : le type 135 Sport normal à un carburateur et 95 ch réels; les type 135 Coupe des Alpes à trois carburateurs et 110 ch réels ;
la deuxième à moteur 3,5 litres (20 CV) : le 135 N (Normal) à un carburateur et 110 ch, le type 135 Compétition à trois carburateurs et 120 ch et le type 135 Spécial à châssis raccourci et allégé.
Tout se présente donc bien pour Delahaye à l'orée de 1936 avec une participation à succès dans le Rallye de Monte Carlo et des débouchés à l'exportation, en particulier sur le difficile marché anglais pour lequel le Comte Heyden est concessionnaire de la marque.
Au Salon d'octobre 1936, à Paris, les séries 135 ne sont guère améliorées sinon par le montage des nouveaux carburateurs Solex et le montage de la boîte Cotal en option.
De splendides carrosseries attirent la presse et le public de connaisseurs sur les stands de Figoni, Guilloré, Saoutchik, mais le stand Delahaye présente surtout des modèles de série dont le cabriolet quatre places Chapron qui va devenir la spécialité du grand carrossier lequel vient d'augmenter sa capacité de production.
En 1937, Joseph Paul et Pouderoux enlèvent le Paris-Nice Automobile devant Bugatti, Delage et Talbot. Au Salon, Chapron expose un cabriolet hors série en exécution grand luxe.
L'année 1938, dans un contexte international pour le moins tendu, apporte à Delahaye un surcroît d'activité dans le domaine des véhicules militaires, ce qui n'empêche pas qu'au Salon de Paris 1938, le dernier avant la guerre, mais personne ne s'en doute, fleurissent les superbes carrosseries des modèles haut de gamme.
La gamme 135, année modèle 39, est améliorée sur le plan du châssis recevant un double tablier pare-feu rigidifiant l'ensemble et intégrant dans sa partie supérieure les batteries.
Les châssis destinés à recevoir des carrosseries ouvertes bénéficient de renforts en U soudés, à l'avant. Le moteur hérite un bloc-cylindres plus large, 160 mm au plan de joint de culasse au lieu de 155 mm.
Les nouvelles séries 3,5 litres (20 CV) reçoivent le suffixe M (modifié). Elles reçoivent deux types de moteur, le 135 M Compétition à culasse en fonte et le type 135 M Spécial ou MS à culasse en alliage léger, taux de compression 8,4 à 1, arbre à cames spécial et trois carburateurs verticaux. La puissance passe alors à 130 ch à 4 200 tr/mn. A noter qu'il s'agit de la seule version livrée d'origine avec des roues Rudge à fixation centrale.
Ces châssis font le bonheur de la carrosserie française, alors à son apogée. Chapron excelle particulièrement dans l'exercice du cabriolet 4 places avec capote à trois positions : fermée, Mylord et ouverte, caractérisée par une suprême élégance et
dont la voiture présentée ici est l'un des plus beaux exemples.
La voiture présentée est un magnifique exemple de la maîtrise de Chapron sur le châssis 135 MS, en particulier dans sa version la plus recherchée, le cabriolet quatre places. Cette Delahaye appartient au même collectionneur depuis près de dix ans. Il l'acquit auprès de Monsieur Lasson qui la détenait depuis 1996. Elle fit dans ces années l'objet d'une restauration complète de haut niveau comme en atteste l'état actuel de l'ensemble du véhicule. Près de 20 000 euros on été dépensés entre 2001 et 2009 afin de refaire le radiateur, la boîte de vitesses Cotal, l'embrayage, le moteur, les roues à rayons en inox…(il est à noter que quatre pneumatiques à flancs blancs neufs ont été montés). Son propriétaire nous indique que la mécanique est en rodage, mais un essai prolongé à fait honneur à sa réputation de fiabilité, d'endurance et de performance. C'est une automobile très soignée et entretenue pour prendre la route à chaque instant et quelle que soit la distance à parcourir. Elle a participé à un grand nombre de rallye dont les 48 heures de Troyes, les Alpes Retro, le Mont Ventoux…bref une automobile comme nous les aimons, en perpétuel mouvement. Cet archétype de l'âge d'or de l'automobile française, est le résultat d'une parfaite alchimie entre les talents de Delahaye et ceux de Chapron, exercés sur la plus désirable version et dans sa carrosserie la plus élégante. Elle a en particulier eu l'honneur d'être reproduite (planche XVIII) dans l'incontournable ouvrage de référence : " Delahaye le grand livre " par Dorizon, Peigney et Dauliac.
Carte grise Française
140/ 200 000 euros
Nous tenons tout particulièrement à remercier Jean-Pierre Dauliac pour sa précieuse mémoire ainsi que Jean Paul Tissot responsable des archives du club Delahaye pour nous avoir confirmé l'authenticité de ce Chapron connu de longue date par le club malgré l'absence de 60155 dans les registres du carrossier.
Bibiographie : Delahaye le grand livre (Dorizon, Peigney Dauliac) pl XVIII, Ed. EPA
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This 1939 Delahaye 135 MS DHC is a superb example of the Chapron's mastery and style as applied on the 135 MS chassis particularly on its best and most sought after variant, the four seat cabriolet or DHC. This Delahaye belongs for more than 10 years to the present owner who bought it from M. Lasson who owned it from 1996. It had been the subject of a high level restoration process as proven by its present throughout condition. About 20 000 euros had been spent between 2001 and 2009 for the overhauling of the radiator, the Cotal gearbox, the clutch, the engine and the wire wheels (stainless steel) on which four new whitewall tyres had been fitted. We were advised by the owner that the mechanical parts have to be run in but a long road test has ascertained the car's reputation for good performance, endurance and reliability. This car has always been well tuned and maintained to be ready to be driven everywhere on any distance. It had been entered in numerous rallies and among them the 48 Hours of Troyes, Alpes Rétro, the Mont Ventoux, etc. In short it's a car as we like them absolutely driveable and always ready to go. This archetypal French sports car of the golden age results of the perfect blending of the Delahaye engineering excellence and the Chapron styling at its best exerted on the most desirable and handsome version of the 135. (This car is pictured in the reference book "Delahaye le grand livre " Plate XVIII bottom.)
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