De Gaulle suit avec intérêt la carrière de son fils et les études de son petit-fils.
28 février. « Mon bien cher Philippe, Sache que ta Maman et moi avons été très heureux de vous revoir tous. Nous pensons à toi qui, en ce moment, dois naviguer et qui, bientôt sans doute, partiras au loin. Nous pensons à Henriette qui va rester seule avec les enfants, dure épreuve pour sa jeunesse. […] Nous pensons, enfin, à vos trois garçons dont vous pouvez être fiers. […]
Dans le courant de la semaine prochaine je serai opéré de la cataracte pour mon autre œil. N’en parle pas. Quant à moi, je garderai le secret autant que ce sera possible. […] Sans cette sorte d’opération, je serais, à l’heure actuelle, un aveugle »…
5 septembre. « D’après ce que tu m’écris, il n’est pas certain que la Marine ait hâte de te voir entrer à l’École de guerre navale. Si tel est le cas, je le regrette. Mais je pense qu’il ne faut pas lui forcer la main (je parle pour moi). Comme elle t’a inscrit au tableau, elle pourrait, – dans la personne de tes chefs, – trouver mauvais qu’on fasse maintenant pression sur elle, de l’extérieur, pour autre chose. […] Mon avis est que, pour le moment, il ne faut pas la contraindre. Sans doute attend-elle pour te donner une nouvelle affectation, que tu sois promu Capitaine de corvette.
Bien entendu, il s’agit pour toi, moins que jamais, de renoncer à l’École de guerre. Au contraire, c’est le moment de travailler, en vue de l’examen futur, autant que tu pourras et quelle que doive être la date.
Pour les études du petit Charles, l’année qui commence sera décisive. C’est celle où il démarrera ou ne démarrera pas. Comme tu ne peux pas t’occuper de lui à ce point de vue d’une manière régulière, je puis te dire, par expérience, que la qualité du collège où il sera va être d’autant plus importante. […] Dis-moi quelle est, au point de vue des dépenses, la différence entre le meilleur collège possible (ce doit être celui des Maristes) et une autre solution plus “commode” (transports compris). Cette différence je te l’offre, ainsi qu’à ton cher petit garçon »…
LNC, II, p. 1180 et 1192.