Volontés du Général pour ses obsèques.
Ce manuscrit, numéroté en tête « Ex. N° 3 », est accompagné de son enveloppe : « Pour mes obsèques. C.G. Fait le 16 janvier 1952 ».
De Gaulle rédigea ce « testament » en trois exemplaires : le n° 1 était destiné à Georges Pompidou, son directeur de cabinet, le n° 2 pour sa fille Élisabeth, et le n° 3 pour son fils Philippe.
« Je veux que mes obsèques aient lieu à Colombey-les- Deux-Eglises. Si je meurs ailleurs, il faudra transporter mon corps chez moi, sans la moindre cérémonie publique.
Ma tombe sera celle où repose déjà ma fille Anne et où, un jour, reposera ma femme. Inscription : Charles de Gaulle (1890-…). Rien d’autre.
La cérémonie sera réglée par mon fils, ma fille, mon gendre, ma belle-fille, aidés par mon Cabinet, de telle sorte qu’elle soit extrêmement simple. Je ne veux pas d’obsèques nationales. Ni président, ni ministres, ni bureaux d’assemblées, ni corps constitués. Seules, les Armées françaises pourront participer officiellement, en tant que telles ; mais leur participation devra être de dimensions très modestes, sans musiques, ni fanfares, ni sonneries.
Aucun discours ne devra être prononcé, ni à l’Église, ni ailleurs. Pas d’oraison funèbre au Parlement. Aucun emplacement réservé pendant la cérémonie, sinon à ma famille, à mes Compagnons membres de l’ordre de la Libération, au Conseil Municipal de Colombey. Les hommes et les femmes de France et d’autres pays du monde, pourront, s’ils le désirent, faire à ma mémoire l’honneur d’accompagner mon corps jusque sa dernière demeure. Mais c’est dans le silence que je souhaite qu’il y soit conduit. Je déclare refuser d’avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu’elle soit française ou étrangère. Si l’une quelconque m’était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés. »
LNC, II, p. 1056.
BnF, Charles de Gaulle, n° 500.
On joint une reproduction de l’exemplaire n° 1.