Michael Steinberg Fine Art, New York

Acquis directement auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire

Seattle, Mariane Ibrahim, Archival Impulse, 17 septembre - 24 octobre 2015 (un tirage similaire)

New York, 33 Orchard, Archival Impulse (curated by Michael Steinberg),13 novembre - 21 décembre 2014

Tokyo, Sho Contemporary, Distant selves, 20 décembre 2013 - 1er février 2014 (un tirage similaire)

Paris, Galerie Baudoin Lebon, Archival Impulse & Poverty Pornography, 19 septembre - 2 novembre 2013 (un tirage similaire)

Ayana V. Jackson, Archival impulse & poverty pornography, Galerie Baudoin Lebon et Galerie Momo, 2013, p.167 (un tirage similaire reproduit en couleurs).

« Je voulais me battre contre la photographie grâce à la photographie »

“I wanted to fight photography with photography”

Ayana V. Jackson

FR

Ayana V. Jackson est une photographe américaine qui vit entre Paris, New-York et Johannesburg. Elle a été exposée au Studio Museum à Harlem, à la Princeton University Art Museum, ou encore au Museum of Contemporary Photography de Chicago. En 2022, elle fonde une résidence d’artistes contemporains subsahariens, et elle obtient l’année suivante sa première exposition majeure au Smithonian National Museum of African Art. Au cœur de cette exposition, des œuvres tirées de sa série « Archival Impulse », qui est la première de ses tentatives de déconstruction archiviste.

Ayana effectue un grand travail de recherche dans les photographies ethnographiques de la fin du XIX^ème siècle, dont elle tire la composition de ses œuvres : elle est à la fois le modèle, qui pose à la place des sujets, et la photographe de ses clichés ; c’est elle qui intervient à tous les niveaux de sa création artistique. Elle est du côté de l’oppresseur qui scrute et photographie, de la femme noire dont le corps est étudié, sexualisé encore aujourd’hui. Le corps qu’elle représente est à la fois politique et artistique. À la différence des clichés originaux, les corps sont détachés de l’arrière-plan, mis en avant pour confronter le public à une réalité déshumanisante d’études ethnographiques du XIX^ème siècle.

Mais grâce à son art, elle reprend le contrôle sur la narration ; elle invoque ce souvenir historique douloureux, et conjure l’oubli tout en changeant la vision sur ces corps et en les libérant.

EN

Ayana V. Jackson is an American photographer who divides her time between Paris, New York, and Johannesburg. Her work has been exhibited at the Studio Museum in Harlem, the Princeton University Art Museum, and the Museum of Contemporary Photography in Chicago. In 2022, she founded a residency for contemporary sub-Saharan artists, and the following year, she held her first major exhibition at the Smithsonian National Museum of African Art. At the heart of this exhibition were works from her series Archival Impulse, her first attempt at deconstructing the archive.

Ayana undertakes extensive research into ethnographic photographs from the late 19th century, using them as the compositional basis for her works. She is both the model, replacing the original subjects, and the photographer of her images, taking control at every level of her artistic process. She embodies both the oppressor, who scrutinizes and photographs, and the Black woman, whose body has historically been studied and continues to be sexualized today. The body she portrays is both political and artistic. Unlike the original photographs, the bodies in her work are detached from their backgrounds, brought into the foreground to confront the audience with the dehumanizing reality of 19th-century ethnographic studies.

Through her art, however, Jackson reclaims the narrative. She invokes this painful historical memory, defies oblivion, and transforms the perception of these bodies, liberating them and rewriting their stories.