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Pays-Bas méridionaux, vers 1550-1575 (Entourage de Cornelis Floris de Vriendt)
La Charité
Estimation :
12 000 - 15 000 €

Description complète

La Charité
Groupe en albâtre

Hauteur : 39 cm


Repose sur une base en albâtre du début du XVIIe siècle à motif de deux angelots entourant un cartouche ajouré

Hauteur totale : 53 cm

(Manques et accidents)


Allegory of Charity, alabaster, Southern Netherlands, c. 1550-1575

H. : 15.35 in.

Provenance :

Collection particulière, France

Bibliographie :

Bibliographie en rapport :

Aleksandra Lipinskà, Moving Sculptures. Southern Netherlandish Alabasters from the 16th and the 17th century in Central and Northern Europe, Leyde, Boston, 2015

Kristoffer Neville, “Cornelis Floris and the “Floris School” Authorship and reception around the Baltic, 1550-1600”, Netherlandish Sculpture of the 16th century, Netherlands yearbook for History of Art n° 67, Leyde, Boston, 2017, p. 308-337

Franciszek Skibinski, Willem van den Blocke, a sculptor from the low countries in the Baltic region, Turnhout, 2020

Ian Wardropper, European Sculpture, 1400–1900, in the Metropolitan Museum of Art, New York, 2011, p. 77–79, no 24 ( consulté en ligne le 24 février 2025)

Commentaire :

Œuvres en rapport :

Lambert Zutman (Liège 1510 – Francfort 1567) d’après Lambert Lombard (Liège 1506- Liège 1566), Charité, estampe au burin, 23,1 x 18,3 cm, vers 1550, gravure inversée, MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève, n° d’inv. E 2017-0944 ;

Suiveur de Frans Floris (Anvers,1516-1570), Les vertus théologales, Foi, Espérance et Charité, vers 1570-1599, huile sur panneau, 116 x 148 cm, Kingston Lacy Estate, Dorset, n° d’inv. NT 1257112

Attribué à Claudius Floris, cercle de Jacques du Broeucq, La Charité, vers 1536-1547/48 albâtre avec traces de dorure, H. : 54 cm, Metropolitan Museum of New York, n° d’inv. 65110

Cornelis Floris, Epitaphe pour Dorothea de Danemark, 1548-1549, albâtre, pierre noire et rouge, anciennement dans la cathédrale de Königsberg, aujourd’hui en partie au musée Puskin, Moscou

Cornelis Floris et atelier, Tombeau d’Adolf von Schauenburg, vers 1557-61, cathédrale de Cologne



Ce groupe délicatement sculpté en albâtre représente l’une des trois vertus théologales, la Charité, sous les traits d’une mère aimante assise et entourée de trois petits enfants potelés. Ce sujet a trouvé dans la cité d’Anvers du XVIe siècle un foyer de diffusion très actif, tant par l’intermédiaire de l’atelier de peinture le plus populaire dirigé par le peintre Frans Floris (1516–1570) que par celui de son frère sculpteur et architecte, Cornelis Floris (1514-1575). Dans cette période fort troublée de Contre-Réforme, le sujet met en valeur la vertu chrétienne des princes et riches prélats. Les Vertus, sujets allégoriques à forte portée morale, trouvent leurs places dans les décors peints mais aussi sculptés dans l’albâtre. Sous formes de reliefs ou de statues, elles encadrent les tombes ou surplombent les épitaphes.

 

L'industrie de la sculpture sur albâtre est d’abord née à Malines au début du XVIe siècle à l'arrivée d'un groupe d’artistes menés par Conrad Meit de Worms (1485-1550/51) et Jean Mone de Metz (vers 1485-1554) employés par la gouvernante des Pays-Bas et tante de l’Empereur Charles Quint, Marguerite d'Autriche. L’instabilité politique et religieuse du milieu du siècle a incité de nombreux « Cleynsteckers » malinois - ces créateurs de reliefs et de statuettes en albâtre - à rejoindre Anvers devenue l’un des principaux centres de production et de distribution d’objets d’art dans le Nord de l’Europe. Un grand nombre de ces artistes a rejoint l’atelier de Cornelis Floris. D’autres se sont inspirés des différents modèles gravés diffusés par la famille Floris pour leurs productions exécutées partout en Europe centrale et du nord. Leurs œuvres ont pris aussi la forme de statuettes de petit format, véritables objets d’art prisés par les collectionneurs et intégrés dans les « Kunstkammer » princiers.


Notre artiste s’est, semble-t-il, en partie inspiré de la Charité de Lambert Lombard, maître de Frans Floris, connue par une gravure datée de 1550 réalisée par son beau-frère Lambert Suavius. On y retrouve en effet cette attachante composition de l’enfant debout sur les genoux de sa mère s’accrochant à son cou pour l’embrasser. L’autre jeune garçon, debout dans une attitude en fort contrapposto et le visage levé vers sa mère, rappelle, quant à lui, la figure bien campée du putto accompagnant la Charité attribuée à Claudius Floris (mort en 1548), l’oncle de Frans et Cornelis, et conservée de nos jours au Metropolitan Museum de New York (n°inv.65110). Notre artiste formé à Malines ou à Anvers a parfaitement assimilé la manière anversoise des Floris en associant le matériau de luxe exploité dans la région à la leçon maniériste importée d’Italie. L’assise de la Charité, solide et animée de drapés à l’antique, ainsi que les traits menus et les yeux ourlés de la femme rapprochent stylistiquement notre groupe de la représentation de la Mort accompagnant le tombeau d’Adolf von Schauenburg exécuté vers 1557-61 par Cornelis Floris et son atelier dans la cathédrale de Cologne. 

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