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1938 Bentley 4 1/4 L Coupé Vanvooren
1938 Bentley 4 1/4 L Coupé Vanvooren
Estimation :
275 000 € - 350 000 €
Vendu:
278 400 €

Détails du lot


Titre de circulation US, dédouané en UE
Châssis n° B-132-LS
Moteur n° F-4-BH
Carrosserie Vanvooren n° 2914

- Collection Volante
- Carrosserie unique et élégante, modèle de grand luxe
- Superbe présentation, sellerie d'origine
- Commandée neuve par Lucie Vogt

Cette voiture a été commandée le 18 octobre 1937 par l'intermédiaire de la Franco-Britannic, à Paris, par Lucie Vogt. Née en 1911, cette jeune femme appartenait à une richissime famille d'industriels, son grand-père possédant les mines de potassium "Kali Sainte-Thérèse" qui prendront ensuite le nom de 'Mines domaniales des potasses d'Alsace". Très tôt, elle était attirée par l'automobile et obtenait son permis de conduire dès l'âge de 18 ans, ce qui était rare pour une femme. De nombreuses voitures se sont succédées dans la famille, principalement Bugatti, et Lucie Vogt en a elle-même possédé plusieurs. Mais en 1936, une 57 S Atalante (châssis 57472) lui ayant procuré des soucis techniques, elle a décidé de changer de marque et s'est tournée vers Bentley, commandant auprès de la Franco-Britannic automobile à Paris, le meilleur modèle de la gamme, une 41/4 Litre, pour le confier à Vanvooren. Ce n'était pas son premier contact avec ce carrossier, ayant utilisé en 1932 une Bugatti 5 litres roadster dont il avait réalisé la sublime robe. Elle a cette fois demandé un coupé qui avait la particularité de comporter un toit ouvrant et d'être dépourvu de vitres de custode pour éviter, disait-elle, que ses chiens soient effrayés par la circulation.

Après avoir été testée le 4 novembre 1937, la voiture terminée était expédiée le 30 décembre à Paris et livrée en février 1938 à Lucie Vogt, 35 avenue du Général Sarrail, dans le 16e arrondissement. Elle était alors immatriculée 4740 RL 5. La guerre éclatait malheureusement peu de temps après et la famille réussissait à dissimuler la voiture, qui était vendue en 1945 à Maurice Baumgartner, industriel résidant à Lausanne, en Suisse (immatriculation VD 22607). Il la gardait cinq ans et la cédait le 30 décembre 1950 au professeur Alfred Tissières, chimiste lausannois (immatriculation VD 28467), avant que la voiture ne traverse l'Atlantique pour les États-Unis après avoir été achetée le 17 octobre 1957 par Russell H. Peck, de Cambridge, dans le Massachusetts. Ce coupé Bentley passait ensuite entre les mains d'Eric M. Gelotte (Sandwich, Massachusetts, 1960-2004), avant d'être superbement restauré en carrosserie. On la retrouve ensuite dans diverses collections américaines importantes dont la Blakhawk Collection en Californie, avant de rejoindre en août 2012 la Volante Collection. Notre collectionneur, grand amateur et connaisseur de carrosserie Vanvooren, pistait cette voiture depuis plusieurs années car elle présente des spécifications et une provenance unique.

Aujourd'hui, ce superbe coupé Bentley se présente dans un très bel état de restauration, l'habitacle affichant encore sa sellerie bleue d'origine, superbement patinée qui vient d'être patiemment nettoyée et traitée par une spécialiste. C'est une voiture rarissime puisqu'il s'agit d'un des cinq exemplaires de ce type de carrosserie réalisés par Vanvooren sur châssis Bentley, moteur 3,5 litres et 4,25 Litres, chaque voiture étant véritablement unique. Ainsi, elle allie une grande élégance à une mécanique raffinée, son six-cylindres 4,25 litres étant issu du moteur des Rolls-Royce 25/30 dont la cylindrée avait été augmentée pour le rendre plus souple et plus puissant. Elle était produite dans les usines Rolls de Derby, ce qui lui vaut son surnom de "Derby Bentley".
Accompagnée de son "Bentley instructions manual" original, elle représente un modèle de classicisme et de luxe discret, rehaussé d'une touche véritablement sportive qui ne devrait pas laisser les amateurs insensibles.

Les voitures de la collection Volante ont été très soigneusement suivies et conservées mais nous rappelons qu'il s'agit de voitures de musée qui n'ont que peu roulé ces dernières années et qui nécessiteront par conséquent une révision d'usage.



US title, EU customs cleared
Chassis n° B-132-LS
Engine n° F-4-BH
Vanvooren body n° 2914

- Volante collection
- Unique and elegant coachwork, highly luxurious model
- Superb presentation, original upholstery
- Ordered new by Lucie Vogt

This car was ordered on 18 October 1937 through the intermediary Franco-Britannic in Paris, by Lucie Vogt. Born in 1911, this young woman came from a wealthy family of industrialists. Her grandfather owned the " Kali Sainte-Thérèse " potassium mines later known as the " Mines domaniales des potasses d'Alsace ". She took an interest in automobiles from a very early age and obtained her driving licence at the age of 18, which was unusual for a woman at that time. Numerous different cars passed through the family, principally Bugatti, of which Lucie owned several herself. However, in 1936, a 57 S Atalante (chassis 57472) gave her a few mechanical problems and she decided to switch her allegiance to a different marque, turning towards Bentley instead. She put in an order through Franco-Britannic Automobile in Paris, for the top model in the range, a 41/4 Litre and entrusted it to Vanvooren. This was not her first contact with the coachbuilder, having driven a 5-litre Bugatti roadster in 1932, with delightful Vanvooren coachwork. This time she asked for a coupé with a sunroof, and with no rear quarterlights so that, she said, her dogs wouldn't be frightened by the traffic.

The completed car was tested on 4 November 1937, and transported to Paris on 30 December. It was delivered to Lucie Vogt, living at 35 avenue du Général Sarrail, in the 16th arrondissement, in February 1938, registered 4740 RL 5. Unfortunately war broke out shortly afterwards, and the family managed to hide the car away, before selling it in 1945 to Maurice Baumgartner, an industrialist living in Lausanne, Switzerland (registration VD 22607). He kept the car for five years, and sold it on 30 December 1950 to Professor Alfred Tissières, a chemist from Lausanne (registration VD 28467). The car then crossed the Atlantic, having been sold on 17 October 1957 to Russell H. Peck, of Cambridge, Massachusetts. It later passed to Eric M. Gelotte (Sandwich, Massachusetts, 1960-2004), at which point it benefitted from a high quality cosmetic restoration. The car spent time in various important US collections, including the Blackhawk Collection in California, before joining the Volante Collection in August 2012. Our collector, a serious Vanvooren enthusiast and expert, had been on the trail of this car for several years, attracted by its unique features and provenance.

Today, this superb Bentley coupé is presented in beautifully restored condition. The interior retains its original blue upholstery, which displays a superb patina, having been painstakingly cleaned and treated by a specialist.
This is a very rare car, being one of just five examples with this type of body built by Vanvooren, on Bentley chassis with 3.5-litre and 4.25-litre engines. Each one of the five cars is unique. Elegant and mechanically sophisticated, its 4.25-litre six-cylinder engine is derived from a Rolls-Royce 25/30 that was increased in size to provide more power and versatility. It was built in the Rolls-Royce factory in Derby, and consequently became known as the " Derby Bentley ".
Accompanied by its original Bentley instructions manual, this is a classic and discreetly luxurious model, with a sporty feel, that will not go unnoticed by enthusiasts.

The cars in the Volante collection have been extremely well looked after and conserved. However, it must be stressed that these are museum exhibits that have not been driven much in recent years, and will therefore require a routine inspection and service before use.


Photos © Fotozumbrunn / Unger


Martin Waltz & " The Volante Collection "

Né dans une famille d'amateurs d'art et entrepreneurs dans l'industrie automobile, il n'est pas surprenant que Martin Waltz ait développé dès son plus jeune âge une passion pour les automobiles anciennes. Pendant ses études de médecine, il ne parvenait pas à résister à une limousine Mercedes 220 noire de 1956 à vendre sur le parking de l'université, et commençait ainsi à acheter des automobiles et les entretenir lui-même. Sa passion s'orientait rapidement vers les voitures d'avant-guerre et sa fascination pour Vanvooren prenait naissance lors de la découverte d'une épave d'Hispano-Suiza, en Suisse, dans une arrière-cour. Il faisait l'acquisition de la voiture et se lançait dans une remise en état, surpris par la qualité de la carrosserie. Il s'étonnait également du peu d'informations disponibles sur Vanvooren et commençait ses propres recherches. En l'espace de huit ans, avec l'aide d'autres collectionneurs, de musée, d'historiens et d'archivistes de clubs, il créait un registre et des archives Vanvooren. Au cours de ces démarches, il avait l'occasion de croiser de nombreuses voitures carrossées par Vanvooren. En toute logique, il finissait par en acheter un certain nombre, constituant la plus importante collection du monde consacrée aux voitures de ce carrossier, avec neuf véhicules équipés d'une carrosserie Vanvooren (une voiture hippomobile et huit automobiles), de neuf marques différentes : Panhard & Levassor, Voisin, Alvis, Hispano-Suiza, Bentley, Bugatti, Rolls-Royce, Delahaye et Vanvooren.

Au début des années 2000, Martin Waltz possédait 40 voitures disséminées sur plusieurs sites, au sud de l'Allemagne. Il a commencé à réfléchir à la façon d'exposer sa collection dans le but d'illustrer l'art du style automobile. Finalement, en 2015, il ouvrait un musée abritant 45 voitures dont la moitié dataient de la période d'avant-guerre. Ce musée, dénommé "Volante", a attiré des milliers de visiteurs au cours de ces deux dernières années.

Avec le projet "Volante", Martin Waltz a pu mettre en avant l'intérêt qu'il portait aux savoir-faire anciens. Des années avant que la Fiva lance la "Charte de Turin", il s'attachait déjà à préserver le plus possible les composants et matériaux d'origine de ses voitures. Pour trouver l'équilibre entre le souci de préserver la voiture et celui de la faire rouler, il investissait presque un million d'euros dans la restauration de ses automobiles Vanvooren, n'ayant de cesse de trouver et d'améliorer les techniques permettant de respecter l'état d'origine et la conformité historique. Au fil des ans, il a constitué un réseau de spécialistes pour la préservation de ses voitures, et la qualité de leurs travaux est impressionnante.

Aujourd'hui, son musée attire des évènements qui réclament une surface plus importante. Par conséquent, Martin Waltz a pris la décision difficile de se séparer de sa collection de voitures carrossées par Vanvooren, ce qui va donner à de nouveaux amateurs l'opportunité, après une révision d'usage due à leur condition de voiture de musée, de développer leur propre appréciation de ce carrossier français très particulier. Martin Waltz lui-même va continuer à archiver et répertorier, tout en ayant un projet de livre sur le sujet.



Born into an art-loving family of entrepreneurs involved in the automobile industry, it is no surprise that Martin Waltz developed a love of old cars from a very young age. While studying medicine, he was unable to resist the black 1956 Mercedes-Benz 220 limousine spotted for sale in the university car park, and so began to buy and maintain cars himself. He soon developed a special attachment to pre-war designs, and his particular fascination for Vanvooren began when he discovered the ruins of a Hispano-Suiza in a back yard in Switzerland. He bought the car and began to restore it, astonished by the quality of the coachwork. He was also surprised to discover that there was very little information available about Vanvooren, and started to do his own research. Within eight years, with the help of owners, museums, historians and club archivists, he created a Vanvooren register and archive. During this period, he came into contact with a host of special Vanvooren-bodied cars. It is no surprise that he went on to buy many of them, which is how the biggest collection of cars by this coachbuilder, anywhere in the world, came into existence: 9 vehicles with Vanvooren coachwork (one carriage and eight cars), from 9 different manufacturers: Panhard et Levassor, Voisin, Alvis, Hispano-Suiza, Bentley, Bugatti, Rolls-Royce, Delahaye and Vanvooren.

By the 2000s Waltz owned over 40 cars, kept in different locations in south-west Germany. He began to think about how to display his collection in order to illustrate the art of automotive design. Eventually, in 2015 he opened a museum that housed 45 cars, half of which date from the pre-war period. The exhibition in the museum, called VOLANTE, has attracted thousands of visitors over the last couple of years.

With the VOLANTE project, Waltz was able to showcase his special interest in old craftsmanship. Years before the FIVA launched the Charta of Turin, he worked as a pioneer in preserving as much as possible of the original material and parts of his cars. To provide the balancing act between originality and roadworthiness Waltz invested nearly 1 million euros in restoring his Vanvooren cars, always trying to find and improving the best ways back to originality and historical correctness. Over the years he created a network of specialists for the preservation of his cars, and the quality of their work is impressive.
Today, his museum space is attracting large-scale events that require more room. Consequently, Waltz has taken the difficult decision to part with his collection of Vanvooren-bodied cars, which will provide an opportunity, after a routine inspection and service due to their museum condition, for new owners to develop their own appreciation for this very special French coachbuilder. Waltz himself will continue to manage the archive and register, and has plans to write a book…

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Administrateur des ventes
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