Copie d'un ancien titre de circulation suédois
Châssis n° 15114
Moteur n° 333174
Carrosserie Vanvooren n°2837
- Collection Volante
- Prestigieuse provenance
- Modèle unique et de haute lignée
- Travaux de restauration et préservation de très haute qualité
- Ex-Raoul Dautry, Ministre des Armées
Raoul Dautry n'est pas n'importe qui. Ce haut fonctionnaire, polytechnicien, a participé en 1914 au plan de circulation des trains permettant aux armées de se rendre sur le front de l'Est, avant d'occuper des fonctions importantes dans l'administration des chemins de fer. Par conséquent, quand Léon Blum fait appel à lui en 1937 pour prendre la direction d'Hispano-Suiza, il est intéressé par son expérience des transports et de la guerre : il s'agit en effet d'adapter les usines à la production d'armement, en vue du conflit qui est en train de couver. Ainsi, les ateliers de la prestigieuse marque française cessent bientôt de produire des automobiles, au profit de matériel beaucoup moins pacifique. Mais auparavant, Raoul Dautry prend soin d'acquérir une des dernières voitures fabriquées, une K6 dont le châssis quitte la ligne de production le 9 juillet 1937 pour être envoyé chez Vanvooren, à Courbevoie. Là , il est équipé d'un type de carrosserie qui est une des spécialités de cette maison, une berline sans montant central. A l'époque, Vanvooren fait partie des carrossiers les plus sollicités par Hispano car, sur un total de 204 exemplaires de K6, 98 ont été habillés par lui.
Raoul Dautry fut ministre du gouvernement du Général de Gaulle en 1944 et deviendra en 1948 administrateur général du commissariat à l'énergie atomique (CEA). Pendant la guerre la voiture fut cachée par son chauffeur. En 1953 la voiture est vendue au colonel Lazare de l'Armée de l'air et, en 1959, à M. Garino, concessionnaire Hispano-Suiza à Paris. Il la cède à son tour en 1961 à un homme d'affaires suédois, Sven A. Hanson, basé à Stockholm. La voiture reste en Suède et passe en 1966 entre les mains de Christian Kugelberg, puis en 1975 de Per Svenfelt. Elle est stockée à partir de 1980 au Musée " Laganland Bilmuseum ", à côté de Ljungby, Småland, et vendue en 1983 au collectionneur suisse Jakob "Jack" Metz, qui réside aux États-Unis et qui la laisse en exposition au musée pendant 30 ans.
En 2010, après deux ans de négociation, le propriétaire de la Volante Collection parvient à acheter cette K6 peu ordinaire. Grand spécialiste de Vanvooren, il décide de ramener cette voiture à la vie. Elle était confiée à l'excellent atelier "René Grosse Restaurierungen" près de Berlin, qui cherchait à préserver au maximum tous les éléments d'origine, peinture comprise. Les différentes couches sont analysées pour retrouver celle d'origine et la carrosserie est ensuite restaurée en utilisant exclusivement des techniques d'époque, sans outillage moderne ni mastic. La structure bois est réparée sans démontage, in situ, centimètre par centimètre. La même philosophie est appliquée à l'habitacle, dont la sellerie est elle aussi réparée en préservant le cuir d'origine. Cette façon de procéder, minutieuse et laborieuse, a permis de préserver plus de 90% des pièces et matériaux d'origine constituant cette belle automobile.
Sur le plan technique, le fait que le carburateur ait été remplacé par un élément Mercedes des années 1950 amène le propriétaire à adopter la "conversion Cattaneo", souvent effectuée à l'époque. Pilote automobile et mécanicien, Cattaneo avait trouvé le moyen de remédier aux problèmes de démarrage à chaud de la voiture avec une pipe d'admission à deux carburateurs. C'est ainsi que le six-cylindres est équipé aujourd'hui, grâce à l'intervention du grand spécialiste français Eric Limpalaer. Cette mécanique 5,2 litres à soupapes en tête de 140 ch permettait à la voiture un fonctionnement souple et rapide.
Après plus de cinq années de restauration et plus de 250.000 € dépensés, cette belle Hispano a été logiquement récompensée en 2017 dans le Concours d'Elégance Suisse en recevant le 2ème prix dans sa classe. Avec sa belle carrosserie sans montant, cette K6 est particulièrement séduisante par son étonnante provenance et par sa présentation d'origine absolument exceptionnelle.
Les voitures de la collection Volante ont été très soigneusement suivies et conservées mais nous rappelons qu'il s'agit de voitures de musée qui n'ont que peu roulé ces dernières années et qui nécessiteront par conséquent une révision d'usage.
Copy of an old Swedish registration
Chassis n° 15114
Engine n° 333174
Vanvooren body n°2837
- Volante collection
- Prestigious provenance
- Unique and luxurious model
- Restored and preserved to a very high standard
- Ex-Raoul Dautry, Armaments Minister
Raoul Dautry was a distinguished individual. A senior civil servant, who graduated as an engineer from the École Polytechnique, he set up a railway routing system in 1914 that gave the armed forces access to the Eastern front. He later held a number of important posts in the railway business. Consequently, Léon Blum approached him in 1937 about taking over the running of Hispano Suiza. He was interested in Dautry's experience in transport and war, as there was an urgent need to adapt the factories to the production of arms, with the impending conflict. And so the workshops of this prestigious French marque were soon to cease the production of automobiles, in order to build something much less peaceful. Before this happened, however, Raoul Dautry made sure that he acquired one of the last cars to be built, a K6, whose chassis left the production line on 9 July 1937 to be sent to Vanvooren, in Courbevoie. Once there, it was fitted with a type of body that was a speciality of this business, a pillarless saloon. At that time, Vanvooren was one of Hispano's main coachbuilders, with 98 of 204 K6s built bodied by them.
In 1944, Raoul Dautry was a government minister for Général de Gaulle and he went on to become director general of the CEA (French Atomic Energy Commission) in 1948. During the war the car was kept hidden by his driver, and in 1953 it was sold to a Colonel Lazare from the air force. It changed hands again in 1959, selling to the Parisian Hispano-Suiza dealer, Mr Garino. In turn he sold it to a Swedish businessman based in Stockholm, Sven A Hanson, in 1961. The car remained in Sweden, and was bought by Christian Kugelberg in 1966, and Per Svenfelt in 1975. From 1980 it was stored at the " Laganland Bilmuseum ", near Ljungby, Småland, before selling to the Swiss collector Jakob " Jack " Metz, in 1983. He lived in the US and kept the car on display in the museum for 30 years.
In 2010, following two years of negotiation, the owner of the Volante Collection acquired this unusual K6. A major Vanvooren specialist, he decided to bring this car back to life and entrusted the excellent workshop "René Grosse Restaurierungen" next to Berlin with the job, in a way that would retain as much as possible of the original elements, including the paintwork. The different layers of paint were analysed to find the original colour, and the body was then restored using only period techniques, without the use of modern machinery or mastic. The wooden structure was restored without being dismantled, in situ, centimetre by centimetre. The same philosophy was applied to the passenger compartment, and the original leather upholstery was repaired and retained. These painstaking and laborious methods allowed more than 90% of the original parts and materials to be preserved on this handsome automobile.
On the mechanical side, the fact that the carburettor had been replaced by a Mercedes part during the 1950s persuaded the owner to adopt the " Cattaneo conversion " that was often carried out in period. A racing driver and mechanic, Cattaneo had found the way to remedy a car's warm start problems with an air intake fitted to twin carburettors. This is what is fitted to the six-cylinder engine today, a task carried out by renowned French specialist Eric Limpalaer. The 5.2-litre OHV 140 bhp engine allows the car to run smoothly and swiftly.
Following a five-year restoration costing over 250 000 €, this stunning Hispano was justly rewarded in 2017, winning 2nd in class in the Swiss Concours d'Elégance. With its handsome pillarless body presented in exceptionally original condition, this K6 has special appeal.
The cars in the Volante collection have been extremely well looked after and conserved. However, it must be stressed that these are museum exhibits that have not been driven much in recent years, and will therefore require a routine inspection and service before use.
Photos © Fotozumbrunn / Unger
Martin Waltz & " The Volante Collection "
Né dans une famille d'amateurs d'art et entrepreneurs dans l'industrie automobile, il n'est pas surprenant que Martin Waltz ait développé dès son plus jeune âge une passion pour les automobiles anciennes. Pendant ses études de médecine, il ne parvenait pas à résister à une limousine Mercedes 220 noire de 1956 à vendre sur le parking de l'université, et commençait ainsi à acheter des automobiles et les entretenir lui-même. Sa passion s'orientait rapidement vers les voitures d'avant-guerre et sa fascination pour Vanvooren prenait naissance lors de la découverte d'une épave d'Hispano-Suiza, en Suisse, dans une arrière-cour. Il faisait l'acquisition de la voiture et se lançait dans une remise en état, surpris par la qualité de la carrosserie. Il s'étonnait également du peu d'informations disponibles sur Vanvooren et commençait ses propres recherches. En l'espace de huit ans, avec l'aide d'autres collectionneurs, de musée, d'historiens et d'archivistes de clubs, il créait un registre et des archives Vanvooren. Au cours de ces démarches, il avait l'occasion de croiser de nombreuses voitures carrossées par Vanvooren. En toute logique, il finissait par en acheter un certain nombre, constituant la plus importante collection du monde consacrée aux voitures de ce carrossier, avec neuf véhicules équipés d'une carrosserie Vanvooren (une voiture hippomobile et huit automobiles), de neuf marques différentes : Panhard & Levassor, Voisin, Alvis, Hispano-Suiza, Bentley, Bugatti, Rolls-Royce, Delahaye et Vanvooren.
Au début des années 2000, Martin Waltz possédait 40 voitures disséminées sur plusieurs sites, au sud de l'Allemagne. Il a commencé à réfléchir à la façon d'exposer sa collection dans le but d'illustrer l'art du style automobile. Finalement, en 2015, il ouvrait un musée abritant 45 voitures dont la moitié dataient de la période d'avant-guerre. Ce musée, dénommé "Volante", a attiré des milliers de visiteurs au cours de ces deux dernières années.
Avec le projet "Volante", Martin Waltz a pu mettre en avant l'intérêt qu'il portait aux savoir-faire anciens. Des années avant que la Fiva lance la "Charte de Turin", il s'attachait déjà à préserver le plus possible les composants et matériaux d'origine de ses voitures. Pour trouver l'équilibre entre le souci de préserver la voiture et celui de la faire rouler, il investissait presque un million d'euros dans la restauration de ses automobiles Vanvooren, n'ayant de cesse de trouver et d'améliorer les techniques permettant de respecter l'état d'origine et la conformité historique. Au fil des ans, il a constitué un réseau de spécialistes pour la préservation de ses voitures, et la qualité de leurs travaux est impressionnante.
Aujourd'hui, son musée attire des évènements qui réclament une surface plus importante. Par conséquent, Martin Waltz a pris la décision difficile de se séparer de sa collection de voitures carrossées par Vanvooren, ce qui va donner à de nouveaux amateurs l'opportunité, après une révision d'usage due à leur condition de voiture de musée, de développer leur propre appréciation de ce carrossier français très particulier. Martin Waltz lui-même va continuer à archiver et répertorier, tout en ayant un projet de livre sur le sujet.
Born into an art-loving family of entrepreneurs involved in the automobile industry, it is no surprise that Martin Waltz developed a love of old cars from a very young age. While studying medicine, he was unable to resist the black 1956 Mercedes-Benz 220 limousine spotted for sale in the university car park, and so began to buy and maintain cars himself. He soon developed a special attachment to pre-war designs, and his particular fascination for Vanvooren began when he discovered the ruins of a Hispano-Suiza in a back yard in Switzerland. He bought the car and began to restore it, astonished by the quality of the coachwork. He was also surprised to discover that there was very little information available about Vanvooren, and started to do his own research. Within eight years, with the help of owners, museums, historians and club archivists, he created a Vanvooren register and archive. During this period, he came into contact with a host of special Vanvooren-bodied cars. It is no surprise that he went on to buy many of them, which is how the biggest collection of cars by this coachbuilder, anywhere in the world, came into existence: 9 vehicles with Vanvooren coachwork (one carriage and eight cars), from 9 different manufacturers: Panhard et Levassor, Voisin, Alvis, Hispano-Suiza, Bentley, Bugatti, Rolls-Royce, Delahaye and Vanvooren.
By the 2000s Waltz owned over 40 cars, kept in different locations in south-west Germany. He began to think about how to display his collection in order to illustrate the art of automotive design. Eventually, in 2015 he opened a museum that housed 45 cars, half of which date from the pre-war period. The exhibition in the museum, called VOLANTE, has attracted thousands of visitors over the last couple of years.
With the VOLANTE project, Waltz was able to showcase his special interest in old craftsmanship. Years before the FIVA launched the Charta of Turin, he worked as a pioneer in preserving as much as possible of the original material and parts of his cars. To provide the balancing act between originality and roadworthiness Waltz invested nearly 1 million euros in restoring his Vanvooren cars, always trying to find and improving the best ways back to originality and historical correctness. Over the years he created a network of specialists for the preservation of his cars, and the quality of their work is impressive.
Today, his museum space is attracting large-scale events that require more room. Consequently, Waltz has taken the difficult decision to part with his collection of Vanvooren-bodied cars, which will provide an opportunity, after a routine inspection and service due to their museum condition, for new owners to develop their own appreciation for this very special French coachbuilder. Waltz himself will continue to manage the archive and register, and has plans to write a book…