Châssis n° 1283GT
Moteur n°1283GT
Internal n°0326D
- Provenance unique et fantastique
- Modèle mythique, matching numbers, phares carénés
- Grande rareté, un des 47 exemplaires, la 22e construite
- La California de Roger Vadim
- Ancienne collection Jean-Claude Bajol
C'est cette même voiture, qui a fait tourner les têtes entre les mains d'un des play-boys les plus célèbres de la Côte, que nous avons le plaisir de présenter ici.
Avec la 250, le destin de Ferrari va changer. De constructeur marginal, il va prendre une dimension industrielle et acquérir l'aura mondiale qu'on lui connaît aujourd'hui. Autour du fameux V12 3 litres, dont les qualités de puissance et de souplesse ne sont plus à démontrer, naissent deux familles d'automobiles : des Ferrari exclusivement destinées à la piste, et d'autres plutôt réservées à un usage routier et offrant donc un confort et un équipement dont étaient jusque là dépourvues les voitures de la marque. La branche course donnera naissance à des légendes sur roues comme les Testa Rossa, berlinettes Tour de France, 250 GTO ou 250 LM alors que la famille des voitures de route produira de merveilleux coupés ou cabriolets que se disputeront stars, sportifs de haut niveau et gros industriels. Mais ce qui caractérise aussi le constructeur de Maranello, ce sont les "passerelles" constantes qui relient les deux familles, et qui fait que les voitures de route ne sont jamais très loin de la piste... Le spyder 250 GT California est le fruit de ce mariage idéal. En effet, alors que le cabriolet 250 GT Pinin Farina est directement dérivé du coupé grand tourisme, le spyder California s'appuie sur les berlinettes destinées à la compétition. A tel point d'ailleurs que, sur un dessin magistral de Pinin Farina, il est carrossé chez Scaglietti, à qui Ferrari confie la réalisation de ses voitures de compétition. Le spyder reprend le même châssis de 2,60 m d'empattement que la berlinette Tour de France, son moteur offre des caractéristiques comparables et sa forme adopte le décrochement d'aile arrière caractéristique de la version fermée. Comme il est moins systématiquement orienté compétition, il accuse sur la balance quelques dizaines de kilos de plus que son homologue, mais reste malgré tout plus léger que le cabriolet. D'ailleurs, certains modèles plus spécialement préparés pour les joies du chronomètre vont se distinguer sur circuits : ainsi, Ginther et Hively terminent premiers de la catégorie Grand Tourisme et neuvièmes au classement général des 12 Heures de Sebring 1959 et Grossman et Tavano décrochent la cinquième place aux 24 Heures du Mans de la même année, au volant d'un spyder engagé par l'écurie du NART de l'enthousiaste Luigi Chinetti. Ledit Chinetti n'est d'ailleurs certainement pas étranger à l'appellation "California" du spyder 250 GT : d'origine milanaise, ami intime d'Enzo Ferrari, il participe largement et efficacement à la diffusion de Ferrari en Amérique du Nord, qui devient pour le constructeur italien un marché avec lequel le modèle va connaître une évolution parallèle à celle des versions compétition et un grand succès commercial auprès des plus exigeants amateurs fortunés. En tout, quarante sept exemplaires sont vendus en moins de deux ans dont curieusement 6 seulement en Californie. En réalité deux California de plus sont sorties des ateliers de Scaglietti à la même époque, un coupé " Boano " et un cabriolet Pinin Farina, rhabillés à la suite d'accidents. Et il convient bien sûr de ne pas oublier les 52 exemplaires sur châssis court qui ont pris la suite entre 1960 et 1962. Modèle exclusif et performant, le spyder California garde une place à part dans la production Ferrari, car il réalise une synthèse inégalé entre les qualités des modèles de piste et ceux de route, les deux voies sur lesquelles Ferrari a appuyé son succès planétaire. De plus les carrosseries cabriolet de la marque sont particulièrement rares dans la production Ferrari, ce qui explique son succès grandissant au fil des décennies faisant aujourd'hui de la California la plus chère des Ferrari routières.
Sortie d'usine le 11 avril 1959, il s'agit de la 22e Ferrari California produite, prototype inclus. Peinte d'un vernis gris argent, elle est dotée d'une sellerie en cuir noir, d'une capote de toile noire, d'un hard-top et de phares carénés qui ont été préférés à l'option très récente des phares droits. Le Pubblico Registro de Modène indique que 1283GT a reçu sa première immatriculation, MO 51012, le 15 avril 1959 au nom de Franco Mattioli, domicilié à Sassuolo, commune voisine de Maranello. Manifestement, ce n'est pas ce jeune Emilien de 25 ans qui a payé les 5 millions et demi de lires portés à l'acte, mais il a dû agir comme prête-nom pour le compte de Roger Plemiannikow, alias Roger Vadim. Avec l'actrice danoise Annette Stroyberg, sa seconde épouse, ils roulent à peu près six ans, jusqu'en 1965, avec cette Ferrari sans changer les plaques italiennes. Vadim fait toutefois remplacer les freins à tambours par des disques en 1959, à l'usine, qui monte alors des freins Amadori, qui équipaient désormais les modèles produits fin 59. Puis il commande la nouvelle California à châssis court. Celle qui porte le numéro de châssis 2175GT lui est livrée début 1961 chez l'importateur Ferrari en Suisse, le garage Montchoisy, à Genève. Selon Marcel Massini, la California "longue" est revendue en 1965 par le même Garage Montchoisy à Georges Lang, un transporteur d'Annecy. La voiture est alors immatriculée dans le département de Haute-Savoie, 10 FY 74 et, entretemps, elle est devenue rouge Bordeaux. En 1967, Lang acquiert une Lamborghini Miura chez Atomic Garage, à Lyon, à qui il laisse la California en reprise. Un ami du vendeur se souvient bien l'y avoir vue en vente à 7.000 F, puis en 1973 dans un garage voisin du Pont-de-la-Caille, sur la route Annecy-Genève.
Elle est retrouvée en 1993 et vendue à un grand marchand américain qui la fait transporter à Amsterdam pour l'exporter mais Jean Guikas la rachète alors qu'elle se trouve encore en douane et la ramène à Marseille où il la garde jusqu'en 1997. Lorsque Jean-Claude Bajol se rend compte qu'il s'agit en fait de la voiture de Vadim dont il rêvait depuis tant d'années, il fait immédiatement un chèque au négociant. Il entreprend alors une restauration complète à Modène jusque dans le moindre détail, y compris les cuirs refait par Luppi avec du cuir d'époque Ferrari. Bajol avait lui-même bien connu Roger Vadim lorsqu'il l'apercevait dans les rues de Paris au volant de la voiture de la vente. Bajol racontait d'ailleurs qu'il avait roulé avec Vadim en vue de lui acheter, mais à l'époque ses multiples tentatives restèrent vaines. Quarante ans après, il a pu réaliser son rêve pour la garer aux côtés de sa 250 TDF et des innombrables voitures de sa collection présentées ici.
Cette Ferrari exceptionnelle combine tous les ingrédients qui font d'une une automobile une Œuvre d'Art: marque mythique, modèle rarissime, mécanique puissante et raffinée, matching numbers, dessin de toute beauté avec les très exclusifs et désirables phares carénés, signé d'un grand carrossier, utilisation facile, été comme hiver avec le hard-top d'usine et offrant d'enviables sensations de conduite, excellent état et, la qualité qui fait toute la différence, histoire suivie et provenance fascinante. Une rarissime opportunité.
Carte grise française
- Unique and extraordinary provenance
- Mythical model, matching numbers, covered headlights
- Extremely rare, one of 47 examples, the 22nt built
- The Roger Vadim's California
- factory hard-top
- former Jean-Claude Bajol collection
We are delighted to present here the very car that turned heads while in the hands of one of the most famous playboys from the South of France.
Ferrari's destiny was changed by the 250. Starting as a small-scale constructor, it took on an industrial dimension and gained the international reputation that it enjoys today. Centred on the famous V12 3-litre engine, which had nothing further to prove, two Ferrari families were born: one destined exclusively for the track and the other, offering a level of comfort and equipment missing until that point, for the road. The racing line gave birth to such legendary cars as the Testa Rossa, Tour de France berlinetta, 250 GTO and the 250 LM. Meanwhile stars, tycoons and amateur enthusiasts fought over the road-going line which produced splendid coupés and cabriolets. A constant characteristic of Maranello was the strong link between these two groups, which meant that the road-going cars were never far from the race track...The 250 GT California Spyder is the child of this perfect marriage. Indeed, while the 250 GT cabriolet by Pinin Farina is derived from the GT coupé, the California Spyder is drawn from the competition berlinettas. So much so that the brilliant design by Pinin Farina was bodied by Scaglietti who built all competition cars for Ferrari. The Spyder used the same chassis with 2.6m wheelbase as the Tour de France, had a comparable engine and featured the same rear wing styling as the closed version. Being geared less towards racing, it was a little heavier than its counterpart, but still lighter than the cabriolet. Also, there were certain models, specially prepared with a stopwatch in mind, that distinguished themselves on the circuit : Ginther and Hively finished first in the GT category and ninth overall in the 1959 Sebring 12 Hour race, and Grossman and Tavano took fifth place in the Le Mans 24 Hour race the same year, at the wheel of a spyder from the NART team belonging to enthusiast Luigi Chinetti. The aforementioned Chinettii was involved in the " California " title of the 250 GT Spyder : originally from Milan and a close friend of Enzo Ferrari, he was largely responsible for the widespread and efficient distribution of Ferrari throughout North America. This became an important market for the model that evolved alongside the competition versions, and enjoyed great commercial success with demanding wealthy amateur drivers. In all, forty-seven examples were sold in under two years, with surprisingly just six going to California. Two further Californias left the Scaglietti workshop at that time, a " Boano " coupé and a Pinin Farina cabriolet, both rebodied after accidents. And one must not forget the 52 short-chassis examples which followed on between 1960 and 1962. An exclusive and high-performance model, the California Spyder holds a special place in the history of Ferrari, as it embodies an unrivalled fusion of qualities for road and track, the two paths on which Ferrari built its global success. The open versions of this marque are particularly rare, which explains the growing success across the decades of the California, the most expensive road-going Ferrari today.
Leaving the factory on 11 April 1959, this was the 22nd Ferrari California to be built, including the prototype. Finished in lacquered silver grey, with black leather interior, black fabric hood, a hard-top and the preferred optional covered headlights. The Pubblico Registro in Modena indicates that 1283GT was first registered on 15 April 1959 as MO 51012, to Franco Mattioli from Sassuolo, the neighbouring district to Maranello. Clearly, this 25-year old youngster did not pay the five and a half million lira needed to complete the transaction. He was simply the frontman for a certain Roger Plemiannikow, alias Roger Vadim. Accompanied by his second wife, the Danish actress Annette Stroyberg, Vadim drove this Ferrari for nearly six years without changing its Italian plates. In 1959 he returned the car to the factory to have the drum brakes replaced with the Amadori disc brakes that were standard on models produced from that year. He then ordered the new short-chassis California model, and chassis number 2175GT was delivered to him at the start of 1961 by the garage Montchoisy, the Swiss Ferrari importer based in Geneva. According to Marcel Massini, the " long " California was re-sold in 1965 by the same garage Montchoisy to Georges Lang, a shipper from Annecy. The car was registered in the Haute-Savoie department, 10 FY 74, and was repainted Bordeaux red. In 1967, Lang acquired a Lamborghini Miura from the Atomic Garage in Lyon, trading in the California at the same time. A friend of the vendor remembers seeing the car for sale for 7,000 F, and later in 1973 in a neighbouring garage in Pont-de-la-Caille, on the road from Annecy to Geneva.
It was rediscovered in 1993 and sold to an important American dealer who had it transported to Amsterdam for export. However, Jean Guikas, on discovering the car at the docks, bought it and took it to Marseille where he kept it until 1997. When Jean-Claude Bajol realised that this was the actual car owned by Vadim that he had dreamed about for so many years, he wrote a cheque to the dealer immediately. He undertook a nut and bolt restoration of the car which was carried out in Modena, so thorough that it even included replacing the Luppi leather upholstery with period Ferrari leather. Bajol recollected driving with Vadim with an eye to buying the car, but his many attempts at that time failed. Forty years later, he finally fulfilled this dream, and was able to park the car alongside his 250 TdF, 512 BBLM and other cars from his collection that will also be offered in the sale.
This exceptional Ferrari contains all the ingredients that make up a work of art: a mythical marque, powerful and highly developed engine, matching numbers, beautiful styling with desirable covered headlights, designed by a major coachbuilder, easy to use in summer or winter with its factory hard-top, unrivalled driving sensations, superb condition and, the part that makes all the difference, a continuous and fascinating provenance. A very rare opportunity.
French title