Notre tableau illustre la plus belle période de production de l’artiste qui est au sommet de son art dans les années 1890 et 1900. A. de Lostalot résume dans L’Illustration en 1892 que « (…) les portraits de Monsieur Jacques Blanche sont d’une rare élégance, discret de facture et de sentiments intime ». L’élégance de notre modèle, paré de son col de dentelle blanche et ceint d’une écharpe de soie vermillon est envoûtante. L’artiste élance son modèle dans une pose pleine de dynamisme et renforce cette impression de vivacité par ce fond brossé qui tient plus des chefs d’œuvre de Jacques-Louis David lors de sa période révolutionnaire que des fonds utilisés par ses amis impressionnistes. La simple robe noire accentue l’intensité psychologie que l’on peut lire sur le visage du modèle faisant de notre toile bien plus qu’un portrait mondain. Jean-Louis Vaudoyer écrivait en 1924 « On ne se contentera pas, plus tard, de regarder les tableaux de Jacques-Emile Blanche ; on les consultera, comme on consulte ceux de Stevens, de Manet, de Berthe Morisot. Ils commenteront, ils confirmeront les mémoires et les livres ; ils perpétueront ce qui n’est plus »1.
Nous pouvons comparer notre portrait de femme dont l’identité reste mystérieuse à ce jour à l’émouvant portrait que l’artiste réalisa de son épouse Rose vers 18952. L’on y retrouve le même élan et la même élégance contenue, enfin le même fond brossé si séduisant.

1 - Extrait d’une préface de Jean-Louis Vaudoyer pour le catalogue de l’exposition Peintures, pastels et lithographies de Jacques-Emile Blanche, « - 28 mars 1924, Paris, Galerie Charpentier
2 - Jane Roberts, Jacques-Emile Blanche, Paris, 2012, repr. p.111.

Nous remercions Madame Jane Roberts de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ce tableau après un examen de visu. Ce tableau sera inclus sous le n° 926 dans le catalogue raisonné de l'artiste qu'elle prépare actuellement. Un certificat en date du 28 septembre 2012 sera remis à l'acquéreur.