Huile, technique mixte, collage d'objets divers et photographies sur toile (tryptique)
Signées, titrées et datées au dos
OIL, MIXED MEDIA AND COLLAGE OF OBJECTS AND PHOTOGRAPHS ON CANVAS ; SIGNED, TITLED AND DATED
421 cm x 210 cm
Provenance:
Contemporary Fine Arts, CFA, Berlin Galerie Daniel Templon, Paris Collection particulière, Paris
Comment:
Peinture, sculpture, installation, performance, scénographie : depuis la fin des années 90, Jonathan Meese développe une oeuvre prolifique. Enfant terrible de la scène allemande, il déclare que « l’art doit méchamment tout défoncer » et n’aime rien tant que la provocation. Convaincu du pouvoir idéologique de l’Art, il s’attaque aux mythologies de toutes sortes – avec une prédilection pour le « délire allemand », dont il passe les symboles au rouleau compresseur. Mélange détonnant de références historiques et d’emprunts à la pop-culture, son univers baroque déborde d’une énergie chaotique et absurde qui fait se côtoyer Richard Wagner, Adolf Hitler, Pasolini ou encore Scarlett Johansson.
Dans cette toile de 2006, l’artiste s’est représenté en « Dieu populaire Ammeese », lui qui a déjà été « Dr Phantomeese » et aussi « Meesaint Just II ». Ce gigantesque triptyque fonctionne sur le mode de l’accumulation de motifs et de matières. Il regorge de têtes de mort et d’inscriptions rageuses, d’autoportraits photographiques et de coulées solidifiées de matière colorée.
À l’instar des inquiétantes « chambres au trésor » (Wunderkammern) que Meese réalise à la même époque, cette grande fresque épique donne l’impression de pénétrer dans la chambre d’un adolescent un peu fou, qui aurait collectionné de manière compulsive des centaines d’images et d’objets de toute sorte.
Aussi irrévérencieuse et inclassable qu’elle soit, la pratique de Jonathan Meese montre toutefois d’évidentes affinités avec celle des membres de l’expressionnisme allemand ou du groupe Cobra. Devant l’inversion burlesque et dionysiaque du monde qu’opère son travail, on est alors saisi par cette réjouissante certitude que l’Art, dans sa dimension contestataire et révolutionnaire, se porte toujours aussi bien.