Natif de Maubeuge, Nicolas Régnier étudie la peinture à Anvers auprès d'Abraham Janssens avant de devenir l'élève de Bartolomeo Manfredi à Rome, qui l'initie davantage au langage caravagesque. Dès 1626, il se rend à Venise où il restera jusqu'à la fin de sa vie et se laissera séduire par la veine colorée et sensuelle des peintres. La Sibylle phrygienne que nous présentons témoigne de son goût pour la peinture émilienne et de sa dette à l'égard de Guido Reni. Une Sibylle persique, aux dimensions et au cadrage similaire, tenant une tablette avec une inscription latine, doit être rapprochée de celle que nous présentons1. Toutes deux appartenaient sans doute à une même suite.
Nous remercions Annick Lemoine d'avoir examiné ce tableau le 14 septembre 2022. Elle le date des années 1640-1650, une période où l'artiste travaillait en collaboration avec son atelier.
1. Voir A. Lemoine, 'Nicolas Régnier ca. 1588-1667', Paris, 2007, p. 313, n°156.