Carte grise française
Châssis n° 90063
Moteur n°85180
- Histoire exceptionnelle, même propriétaire depuis 1963
- Restauration extrêmement soignée
- Superbe intérieur d'époque
- Modèle rare, racé et élégant
"Lorsque je vis cette voiture pour la première fois, en 1963, ce fut un coup de foudre !" a écrit l'actuel propriétaire de cette voiture dans un livret qui lui est consacré. "J'ai été saisi par sa beauté. Elle était garée le long d'un trottoir, dans une rue de Puteaux, et correspondait tout à fait à ce que je cherchais depuis longtemps. Aussitôt, je me suis adressé au garage d'en face, où d'autres voitures étaient stationnées. Un homme vint à ma rencontre, grand et fort, environ la soixantaine. C'était Georges Grignard, le célèbre coureur automobile. "Oui, elle est à vendre," m'a-t-il répondu quand je lui ai posé la question. J'ignorais à cet instant qu'une longue aventure allait commencer..."
En fait, l'aventure a débuté trois ans auparavant. En 1960, alors au service militaire en Algérie, notre collectionneur est sollicité par des amis du contingent, libérés et rentrant en France, pour acheter leur voiture pour la modique somme d'un franc symbolique. Il s'agit d'une Talbot T120 limousine, imposante machine dotée de strapontins et d'une glace de séparation chauffeur. "Je me suis servi de cette voiture pendant plusieurs mois et fut conquis par la puissance, le confort, la tenue de route et la boîte Wilson qui permettait de changer les vitesses aussi vite que sur une moto," précise-t-il A la veille de rentrer en France, il cède à son tour la voiture à un autre militaire, pour le même franc symbolique, mais il est pris par la passion de la marque et, une fois dans l'Hexagone, se met en quête d'une voiture identique. Il découvre une magnifique berline T26 ayant été utilisée par le président de la République Vincent Auriol mais qui souffre d'un piston grillé. N'ayant pas les moyens de la réparer, il s'en détourne à regret et c'est quelque temps plus tard que, à Puteaux, il tombe en arrêt devant la T150 C évoquée plus haut. Elle est en dépôt-vente chez Georges Grignard, connu pour ses exploits de pilote au volant d'Amilcar, Delahaye et Talbot, des années 20 jusqu'à 1956, quand il a raccroché son casque. En 1959, à la suite du rachat de Talbot par Simca et de l'arrêt de la marque, il a racheté un stock de pièces qu'il commercialise au sein de son garage de Puteaux.
C'est donc là que notre collectionneur découvre la T150 C, modèle particulièrement intéressant puisque le "C" traduit la présence d'un moteur "compétition" réservé aux Lago Spécial. Conçu par Walter Becchia, ce 6-cylindres 4 litres culbuté comporte une culasse en alliage à soupapes en tête et chambres de combustion hémisphériques et, alimenté par trois carburateurs Zenith Stromberg, il développe 150 ch, chiffre particulièrement élevé pour l'époque. L'autre particularité technique de ce modèle est sa boîte Wilson présélective à quatre rapports et engrenages épicycloïdaux. Enfin, son élégante carrosserie cabriolet 4 places est un modèle usine, comme la plupart des Talbot de cette époque. La voiture exposée chez Georges Grignard est donc extrêmement séduisante, mais chère : "La négociation a duré plusieurs mois car le prix était trop élevé pour mes possibilités. Finalement j'ai obtenu l'accord du propriétaire, malgré l'offre d'achat d'un producteur de films qui voulait découper la caisse pour poser une caméra sur le châssis." On en frémit rétrospectivement...
Ravi de son achat, notre collectionneur décide d'emmener la voiture en Charente, chez ses parents, où elle sera à l'abri. Accompagné de son beau-frère, il effectue le voyage par la route : "500 km en 8 heures ; pointe de vitesse, chronomètre en main, 160 km/h. Sa tenue de route est exceptionnelle et, dans les virages serrés, elle chasse en même temps sur les quatre roues en dérapages contrôlés du fait de la bonne répartition des poids entre les roues (boîte de vitesses séparée du moteur et passagers au centre du châssis). Mais l'embrayage patinait et la carrosserie était très fatiguée, pour ne pas dire branlante," conclut-il, comprenant alors qu'une restauration s'impose. N'ayant pas les moyens de faire appel à une entreprise spécialisée, il cherche un local en région parisienne pour effectuer lui-même les travaux. Sans succès, le découragement lui suggère parfois de vendre la voiture... Mais enfin, en 1988, un de ses amis lui parle de la CAAPY (Collection de l'Aventure Automobile à Poissy), qui dispose de locaux et d'un atelier à Carrières-sous-Poissy. Il s'ensuit une restauration qui va durer plusieurs années, avec l'aide précieuse des membres de l'association sans lesquels tout cela n'aurait pas été possible. Extrêmement complète, cette remise en état concerne tous les aspects de la voiture : châssis, boiseries, carrosserie, mécanique, électricité, accessoires, aménagement intérieur... Pour la couleur de carrosserie, notre passionné ne parvient pas à se satisfaire des essais de bleu : "Soit la couleur était trop sombre et me paraissait noire, soit elle était claire et me rappelait une voiture d'enfant en plastique." Il va donc opter pour un rouge foncé qui sied à merveille à cette carrosserie sportive.
Le dossier qui accompagne la voiture décrit par le menu les différentes étapes, un temps perturbé par la fermeture du musée et le déménagement des locaux de la CAAPY, au début des années 2000. Le soin apporté à la restauration est impressionnant. Enfin, en 2007, les travaux arrivent à leur terme et la voiture peut être exposée à Rétromobile 2008 sur le stand de l'association.
L'histoire de cette voiture est exceptionnelle. Achetée par l'intermédiaire d'un ancien pilote Talbot, elle est restée entre les mêmes mains depuis 1963 et a fait l'objet d'une restauration menée par une équipe de passionnés, avec les conseils des membres avisés de l'association consacrée à la marque. Aujourd'hui dans un bel état, équipée de sa mécanique et de sa sellerie d'origine, affichant une forme racée que souligne la pointe effilée des ailes arrière, cette Talbot Lago Spécial T150 C est prête à partir en voyage avec son nouveau propriétaire ou à s'exposer dans les évènements historiques les plus en vue.
MERCI DE NOTER QUE LA VOITURE EST VENDUE SANS CONTROLE TECHNIQUE.
French title
Chassis n° 90063
- Exceptional history, one owner since 1963
- Extremely meticulous restoration
- Superb period interior
- Rare model, streamlined and elegant
"When I saw this car for the first time in 1963, it was love at first sight! " wrote the current owner in a booklet dedicated to the car. " I was struck by its beauty. It was parked along a pavement, on a street in Puteaux, and was exactly what I had been searching for, for a very long time. I went straight to the garage opposite, where there were other cars parked. A man came out to meet me, tall and strong, about sixty. It was Georges Grignard, the famous racing driver. " Yes, it's for sale ", he replied to my question. I didn't know then that this would be the beginning of a long adventure… "
In fact, the adventure had started three years earlier. In 1960, while on military service in Algeria, our collector was asked by friends who had just finished their service and were returning to France, to buy their car for the modest, token sum of one franc. This was a Talbot T120 limousine, an imposing machine equipped with fold-down seats and driver's separation window. " I used this car for several months and was impressed by its power, comfort and handling as well as the Wilson gearbox that allowed you to change gears as swiftly as on a motorbike, " he recalled. The day before returning to France, he passed the car on to another soldier, again for a token one franc. By then, however, he had developed a passion for the marque and once back home, he set about looking for an identical car. He discovered a magnificent T26 saloon that had been used by the president of the Republic, Vincent Auriol, but which had a burnt piston. Not having the means to repair it, he regretfully turned it down, and it was a little while later, in Puteaux, that he came to a halt in front of the T150 C mentioned above. The car was on consignment with Georges Grignard, famous for his racing exploits in Amilcars, Delahayes and Talbots, that dated from the 1920s through to 1956, when he hung up his helmet. In 1959, when Simca took over Talbot and the marque was discontinued, he bought a stock of spare parts and sold these from his garage in Puteaux.
It was here that our collector discovered the T150 C, a particularly interesting model as the " C " indicated the presence of a " competition " engine reserved for Lago Specials. Designed by Walter Becchia, this 6-cylinder, 4-litre pushrod engine had an alloy cylinder head with overhead valves and hemispherical combustion chambers, fed by three Zenith Stromberg carburettors. It produced 150 bhp, a high figure for this period. The other special technical feature of this model was the four-speed Wilson preselector gearbox with epicyclic gears. Finally, the elegant 4-seater cabriolet coachwork was a factory model, as were most Talbots of this period. The car on view with Georges Grignard was therefore extremely appealing, but expensive: " The negotiation lasted several months as the price was more than I could afford. I finally obtained the agreement of the owner, in spite of an offer from a film producer who wanted to cut out a section of bodywork to fit a camera on the chassis. " We shudder at the thought today…
Delighted with his purchase, our collector decided to take the car to his parents in Charente, where it could be stored safely. Accompanied by his brother-in-law, he made the journey by road: " 500 km in 8 hours; top speed, stopwatch in hand, 160 km/h. The handling is exceptional and in tight corners, it drives on all four wheels in controlled skids, with good weight distribution between the wheels (gearbox separated from the engine, and passengers in the centre of the chassis). But the clutch slips and the coachwork is very tired, not to say falling apart, " he concluded, understanding that a restoration was necessary. Not having the means to call on a specialised business, he searched for someone local in the Paris area who could carry out the work. Having no luck, his discouragement sometimes led him to think about selling…Finally, however, in 1988, one of his friends told him about CAAPY (Collection de l'Aventure Automobile à Poissy), that had premises and a workshop at Carrières-sous-Poissy. The restoration that followed took several years, with the invaluable help of members of the association without whom none of this would have been possible. Extremely comprehensive, this restoration project covered every aspect of the car: chassis, wood trim, coachwork, engine, wiring, accessories, interior layout… For the body colour, our enthusiast was not satisfied with the tests of various blues: " Either the colour was too dark and looked black to me, or it was too light and reminded me of a plastic toy car. " He therefore opted for a dark red that suits the sporty bodywork perfectly.
The file with the car describes every stage of the work in minute detail, with a period of disruption in the early 2000s caused by the closure of the museum and relocation of the CAAPY premises. The attention to detail in this restoration is very impressive. The work was finally completed in 2007 and the car was displayed on the association's stand at Retromobile 2008.
The history of this car is exceptional. Acquired through a former Talbot driver, it has been in the same hands since 1963 and has been the subject of a restoration carried out by a team of enthusiasts, with the help and advice of knowledgeable members of the marque association. Presented today in superb condition, equipped with its original engine and upholstery, this Talbot Lago Special T150 C, the tapered rear wings accentuating its streamlined form, is ready to set off on a journey with its new owner, or to be displayed at the best historic events.
PLEASE NOTE THAT THE CAR IS SOLD WITHOUT TECHNICAL INSPECTION.
Photos © Xavier de Nombel