Parfois appelés " portraits en tableau ", les portraits au sein desquels s'insère un autre portrait peint se multiplient au XVIIe siècle. Cette mise en abîme pouvait prendre plusieurs formes : allégorie, commémoration d'un défunt, célébration de fiançailles, représentation de l'artiste dans son atelier…, le modèle du portrait inséré regardant presque toujours le spectateur1, comme c'est le cas ici. Si les traits de la reine Anne d'Autriche semblent bien reconnaissables dans leur cadre ovale, notre miniature sur cuivre conserve une part de mystère, son auteur et le modèle principal n'ayant pu être identifiés. Jean-Claude Boyer nous a signalé un petit portrait de femme sur cuivre tenant dans ses mains le portrait ovale d'un homme qui semble être notre modèle², que nous pouvons également reconnaître dans le portrait dit de Montfleury conservé dans les collections de la Comédie française. La préciosité du support cuivre a permis à l'artiste de traiter avec beaucoup de minutie et de délicatesse les moindres détails de cette miniature, broderies, dentelles et bijoux.
Nous remercions Monsieur Jean-Claude Boyer pour son aide à la rédaction de cette notice.

1. Voir à ce sujet E. Coquery, " Le " portrait en tableau " ", in cat. exp. 'Visages du Grand Siècle', Nantes-Toulouse, 1997-1998, p. 120-134.
2. Autrefois chez Frédérick Chanoit, Paris, comme entourage de Frans I van Mieiris.