S. l., Samedi Saint [21 avril 1905] (pour la lettre à Colette), [15 septembre 1916.]
4 p. in-12 et 3 p. in-12.
Dans sa lettre à Colette, qui vient de publier Sept dialogues de bêtes, Louÿs se récrimine : « Aujourd’hui jour de jeûne, dites-moi ce que je vous ai fait. Cela ne vous suffit pas de me “priver de dédicace” et de ne pas m’expliquer pourquoi. Je dépéris parce que je n’ai pas votre livre. Je ne dépéris pas assez, à votre goût. Vous mettez du raffinement dans vos supplices et […] vous me mettez de force sous les yeux de ce matin un article… mais un article. Eh bien je n’en ai lu que vingt lignes de votre article et je me suis arrêté. […] Elles sont trop bien les vingt premières lignes de votre article. C’est décourageant. »
L’article en question est la Lettre de Claudine, signée « Colette Willy », parue dans la revue Le Damier, dont le second numéro contenait un article en l’honneur de Colette.
Dans la lettre vraisemblablement adressée à son frère, Pierre Louÿs relate « Un jugement de Colette Willis », à propos d’une brouille et d’une réconciliation qu’il eût avec une jeune fille qui « était venue s’installer chez [lui] pour quatre ou cinq jours, avec trois malles et une valise. » Il voulait « avoir son avis de femme et d’excellente romancière. » Sa conclusion est tranchante : « Pierre Louÿs, c’est 18 et 15 ans, cette histoire là… je veux dire : vous avez 18 ans et votre amie en a 15. »
Précieux documents sur la relation entre Pierre Louÿs et Colette.
Petite déchirure sans manque à la lettre à son frère.