Sans carte grise
Châssis n° 57579
Moteur n° 417
- Histoire peu banale
- Seule survivante connue d'une ancienne version "berline Gangloff profilée"
- Modèle prestigieux
Ce châssis 57579 est assemblé dans le courant du mois d'août 1937. Il va bientôt être réservé pour une affectation spéciale : " W ", nom de code pour " Wiederkehr " qui est l'ancienne raison sociale de la carrosserie Gangloff.
Le Registre d'Acheminement de l'usine Bugatti nous indique que " le 8 septembre 1937, le châssis 57579/moteur 417 est convoyé par la route, piloté par l'employé Paul, chez Gangloff à Colmar " pour être carrossé. La mention " Salon " est consignée sur ce document, indiquant au moins la volonté de l'usine de terminer la voiture pour le Salon d'octobre 1937 à Paris. Il est impossible de savoir si la voiture a été exposée au Salon, ou en démonstration devant le Grand Palais. Le Registre de ventes mensuelles de l'usine note : " 8 septembre 1937, châssis 57579 - Colmar Stock ". Une seconde mention du véhicule est faite dans le Registre d'acheminement à la date du 17 novembre 1937 : " 57579-417 C.I route Peigues ". Cette information confirme que le véhicule est une " Conduite Intérieure " (berline 4 portes) et par conséquent une réalisation de Gangloff car Bugatti ne construit aucune C.I ou berline en 1937.
Le Registre des factures mensuelles de l'usine indique : " Le 24 mars 1938, la Bugatti châssis 57579/417 Berline, est vendue à Moreau-Lanez, au prix de 70.000 ff. " Il est noté que le véhicule est " Ex Démonstration M. Peigues ".
Le Registre d'acheminement indique, à la même date, que le véhicule est parti par la route, livré à " Moreau et Cie ". Ce nom, " R. Moreau-Auto Garage ", correspond au concessionnaire Bugatti installé 27 avenue Gallieni à Sainte-Savine, banlieue de Troyes, dans l'Aube. Il est aussi dès les années 1920 agent Fiat, George Irat, La Buire et Mathis et vendra quelques Bugatti, surtout aux industriels de la bonneterie troyenne. " Lanez " est le nom du client, un industriel aubois, directeur du moulin de Dienville, près de Brienne-le-Château.
Jean Lanez (1897- 1944)
Jean Lanez est né à Bellevue (Seine-et-Oise) le 10 juillet 1897. Son père est un des administrateurs du " Bon Marché ". Brillant élève du lycée Stanislas, Jean Lanez se trouve en Angleterre quand éclate la guerre de 1914. Il regagne Paris et, trichant sur son âge, parvient à s'engager à l7 ans au 26e Bataillon de chasseurs à pied, à Vincennes. Dès le 22 septembre 1914 il est au front. Le 15 juillet 1915, il devient le plus jeune sous-lieutenant de l'armée française. Breveté pilote le 12 septembre 1917, il est affecté comme lieutenant commandant de l'escadrille S.P.A.D 87. Il abat sept avions ennemis, tous homologués et termine la guerre avec cinq citations, trois blessures et la Légion d'honneur, à 21 ans ! A 25 ans, il est appelé à diriger les Ets de meunerie Brisson-Dauthel, à Dienville près de Brienne-le-Château, et se fixe dans l'Aube. Dès 1922, il seconde M. Brisson à la direction, puis acquiert une grande maison bourgeoise, " le château de Dienville ", dont le parc s'étend au sud vers le moulin. En 1934 sont construits des silos modernes. L'année suivante, Jean Lanez commence la construction du moulin actuel et des chambres à farines. En 1939, les moulins de Dienville font partie des usines les plus modernes de France, avec une voie ferrée qui y pénètre pour le chargement. L'usine est pionnière dans l'exportation des farines vers l'Égypte et les pays voisins.
A la déclaration de guerre, refusant d'être affecté privilégié dans les moulins, Jean Lanez combat à nouveau. Il s'engage dans la Résistance et le Commandant Montcalm le charge d'organiser le ravitaillement des réfractaires dans son secteur. Chef du secteur Piney-Brienne de l'armée secrète, il est arrêté le 12 janvier 1944 alors qu'il se rend à son travail. Mis au secret pendant 40 jours à la prison de Troyes, rue Hennequin, il est transféré à Chalons le 7 avril, puis Compiègne avant d'être emmené en Allemagne, à Auschwitz et Buchenwald. Jean Lanez retrouve son compagnon de combat Jean Hoppenot au camp de Flossenburg où ils sont affectés aux plus durs travaux de terrassement, ayant refusé de travailler dans une usine d'armement. Ils arrivent bientôt au dernier degré d'épuisement, et Jean Lanez s'éteint le 15 janvier 1945 après avoir été matraqué brutalement quelques jours plus tôt. Il laisse une veuve, un fils Claude et deux filles Jacqueline et Françoise.
(D'après Souvenirs familiaux , l'ouvrage d'André Beury et Le Petit Troyen du 20 juin 1945).
Revente à Paris en 1946 et abandon à Montrouge vers 1955
La Bugatti "Conduite Intérieure Profilée" est revendue officiellement un an après le décès de Jean Lanez, et elle est immatriculée à la préfecture de la Seine le 11 juillet 1946 sous le numéro 3135 RP 3. Son propriétaire, inconnu, la conserve deux ans. Le 2 juillet 1948 la berline Gangloff est cédée à un second amateur parisien, avant d'être mutée dans le département de Seine-et-Oise, préfecture de Versailles, le 21 avril 1949. Son nouveau propriétaire est un dénommé Jacques Dupont, domicilié rue Pasteur à Étang-la-Ville, et la nouvelle plaque porte le numéro 4817 YD 1.
Deux ans plus tard, la voiture retourne en banlieue parisienne. Elle est vendue le 24 mai 1951 à Georges de Changy, ingénieur domicilié 43 rue Paul Vaillant-Couturier à Clamart, et reçoit la plaque 4723 AG 75. Jean-Baptiste Lefebvre, ami du propriétaire de la Bugatti et lui-même ingénieur et bugattiste, se souvenait de la voiture, de couleur noire, qu'il utilisa en 1955. La plaque d'immatriculation parisienne se trouve toujours sur le véhicule 63 ans plus tard car le dernier propriétaire n'a jamais pris le temps de changer les plaques minéralogiques.
Quatre ans après son achat, l'ingénieur parisien se sépare de sa Bugatti qui trouve le chemin du garage de Pierre Proust, 41 rue Racine à Montrouge. Le 26 juillet 1955, la voiture est officiellement mise au nom de Pierre Proust. Dans cet antre dédié à Bugatti, Henri Novo officie depuis plusieurs années et, dans la même ville de Montrouge, Novo loue bientôt au père de René Metge une cour pavée au 108 avenue de la République. Il y entrepose pour son propre compte ou celui de son patron de nombreuses voitures dont une quinzaine de Bugatti. La Berline Gangloff 57579 vient donc finir ses jours dans ce presque cimetière pour Bugatti.
Le coach Ventoux, châssis 57659, donneur de la caisse
L'ancienne voiture de Jean Lanez voisine dans la cour de Montrouge avec un coach Ventoux de 1938, châssis 57659, vendu neuf en mai 1938 à un industriel d'Amiens du nom de Gaston Garcin, propriétaire avant la guerre de plusieurs Bugatti. Son commerce de " Manufacture de sacs en papier, papier en gros ", au 56 rue des Sergents, perdurera jusqu'aux années 1950.
En avril 1952, la voiture est cédée à un autre amateur picard du nom de Sarrazin. Cet enthousiaste tient alors un magasin d'articles ménagers rue Duméril, à Amiens. Nous retrouvons en 1955 la Bugatti engagée au Rallye des Routes du Nord. N'ayant connu que deux propriétaires depuis 1938, elle paraît encore assez belle. Le copilote lors de cette épreuve est un garagiste amiénois du nom de Lucien Guichard, qui tient un atelier dans le quartier Saint-Maurice. La photo montrant la Bugatti est prise devant le parc des expositions de Lille, au départ, sous la neige de l'épreuve courue sur deux jours, les 12 et 13 février 1955. Le coach Ventoux, numéro de Rallye 1, abandonne lors de l'épreuve de vitesse sur sept tours sur le circuit de Cambrai. Sur les 116 partants, seuls 56 finissent classés.
Quelques années plus tard, la Bugatti châssis 57659 échoue elle aussi dans la cour pavée de Novo, à Montrouge. De mois en mois les voitures se dégradent ou servent de source de pièces pour d'autres Bugatti encore sauvables. Ainsi, le coach 57659 voit disparaître son moteur, puis ses roues. Son capot est mis de coté, et certaines de ses pièces sont peut-être dans le Type 57 Sport qu'Henri Novo se construit au début des années 1980.
Une photo pathétique prise à la fin des années 1950 dans l'enclos de Pierre Proust, au centre de Montrouge, montre le Ventoux 57659, encore identifiable à sa plaque minéralogique 610 AN 80. Il doit être le donneur de la caisse actuellement sur le châssis 57579, car ce dernier quitte la cour de Proust et Novo pour aller directement chez Baillon, à Niort. Il est en effet officiellement cédé à Jacques Baillon le 28 aout 1964, avant de recevoir la carte grise 646 FR 79 dans le département des Deux-Sèvres. Pendant cinquante ans, la Bugatti va rester remisée dans une des granges de la propriété du transporteur et collectionneur Baillon.
Examen de la voiture
L'examen du véhicule ne laisse pas de doute quant à son identité, car le moteur porte les numéros 57579 et 417. Le pont arrière porte le même numéro et nous confirme cette hypothèse, appuyée par la plaque minéralogique 4723 AG 75, toujours sur la voiture. Mais la caisse Ventoux numéro 86 ne peut pas provenir de 57579 qui était la berline Gangloff dont les photos illustrent ce texte.
Le numéro de caisse 86 correspond en revanche parfaitement au coach Ventoux usine Bugatti, châssis 57659/474, assemblé le 18 mai 1938, car le coach châssis 57706 qui est assemblé le 5 juillet suivant, après sept autres coachs, porte le numéro de caisse 92.
La Bugatti de Jean Lanez a survécu, habillée d'une caisse plus classique que sa très rare robe Gangloff profilée. Le nouveau propriétaire aura le choix de la restauration : soit lui conserver la caisse Ventoux usine Bugatti numéro 86, soit redonner forme à la seule berline profilée Gangloff 1937 potentielle.
Le dessin original de la voiture est dû au styliste de Gangloff, à Colmar. Très rares sont les " Conduite Intérieures Profilées " construites en 1936-1937 par cet atelier. Nous pouvons estimer à huit le nombre de " CI " Gangloff en 1936, et 23 en 1937. Parmi ces carrosseries, une minorité seulement était profilée et aucune voiture ne semble avoir survécu. Sur le dessin profilé de 1936, le châssis 57476 fut déshabillé il y a quelques années, et 57579 était un des rares du dessin de 1937 avec la roue de secours apparente dans le profilage arrière.
Pierre-Yves Laugier
Unregistered
Chassis n° 57579
Engine n° 417
- Offbeat history
- Only known survivor of former version of 'Gangloff streamlined saloon'
- Prestigious model
Chassis 57579 was assembled in August 1937 and assigned to W, the code-name for Wiederkehr - the name of the company in Colmar that Gangloff took over in 1930. The Bugatti factory's Delivery Register reveals that 'on 8 September 1937, chassis 57579/engine 417 was conveyed by road, driven by employee Paul, to Gangloff in Colmar' for bodywork. The word Salon appears on the document, suggesting the factory hoped the car would be finished in time for the Salon de l'Automobile (Paris Motor Show) that opened on 7 October 1937. It is impossible to know if the car was displayed at the Salon or even if it was shown outside the Grand Palais where the Salon was held. A note in the factory's monthly Sales Register reads: '8 September 1937, chassis 57579 - Colmar Stock.' A second mention of the vehicle can be found in the Delivery Register on 17 November 1937: '57579-417 C.I. route Peigues.' This confirms that the vehicle was a 'Conduite Intérieure' (four-door saloon) and must have been made by Gangloff - Bugatti did not build any saloons in 1937.
The Sales Register also records that, 'on 24 March 1938, the Bugatti saloon, chassis 57579/417, was sold to Moreau-Lanez, price FF70,000.' The vehicle was described as 'ex-demonstration M. Peigues.' The Delivery Register reveals that, on the same day, the vehicle was taken by road to 'Moreau et Cie': a reference to R. Moreau-Auto Garage, Bugatti dealers in Sainte-Savine, a suburb of Troyes (they were also agents for Fiat, George Irat, La Buire and Mathis). Moreau sold several Bugattis - notably to top-brass from the local hosiery trade. Lanez was the name of the buyer: a director of the Dienville flour mill a few miles east of Troyes.
Jean Lanez (1897-1944)
Jean Lanez was born on 10 July 1897 in Bellevue, just outside Paris. His father was on the board of the famous Au Bon Marché department-store. After a brilliant school career at the Lycée Stanislas in Paris, Jean Lanez was in England when war broke out in 1914. He returned home and, after lying about his age (he was 17), joined the 26th Infantry Battalion in Vincennes. By 22 September 1914 he was at the Front. On 15 July 1915 he became the youngest Sub-Lieutenant in the French Army. On 12 September 1917 he acquired his pilot's licence and was transferred to S.P.A.D. 87 squadron as Lieutenant Commander. Official records show he shot down seven enemy planes. By the end of the war he had been wounded three times, earned five mentions in despatches, and received the Légion d'Honneur. All this at just 21!
Four years later he was appointed director of the Brisson-Dauthel flour mill at Dienville near Brienne-le-Château, and moved to southern Champagne. In 1922 he was made second-in-command to Monsieur Brisson, and acquired the Château de Dienville, a large residence whose grounds extended south towards the mill. In 1934 modern silos were erected and in 1935 Jean Lanez began constructing the current mill. By 1939 the Moulins de Dienville were among the most modern factories in France, with their own railway-siding for loading. The factory was a pioneering exporter to Egypt and neighbouring countries.
After the outbreak of World War II Jean Lanez refused to avail himself of his Director's status to remain at the mill. He became a member of the Resistance and was tasked by Commandant Montcalm with organizing supplies for his sector. Lanez was head of the Piney-Brienne Sector when he was arrested on 12 January 1944. He was held for 40 days in Troyes Prison on Rue Hennequin, then transferred to Châlons on 7 April 1944 and later to Compiègne before being sent to Auschwitz and Buchenwald. At Flossenbürg concentration camp Lanez was reunited with Jean Hoppenot, an old comrade-in-arms. After refusing to work in an armaments factory, the two men were sentenced to hard labour and worked to the brink of exhaustion. Jean Lanez died on 15 January 1945, a few days after being brutally beaten. He was survived by his widow, son (Claude) and two daughters (Jacqueline and Françoise).
sources: André Beury: Souvenirs Familiaux; Le Petit Troyen (20 June 1945)
Resold in Paris in 1946 - Abandoned in Montrouge in the mid-1950s
The Bugatti 'Streamlined Saloon' was officially re-sold a year after Jean Lanez's death, and registered in the Seine département on 11 July 1946 with the number-plate 3135 RP 3. Its new (unidentified) owner kept it for two years. On 2 July 1948 it was acquired by another Paris buyer then, on 21 April 1949, transferred to the neighbouring Seine-et-Oise département in the name of Jacques Dupont of Etang-la-Ville, with the registration number 4817 YD 1.
On 24 May 1951 the car was sold to Georges de Changy, an engineer domiciled at 43 rue Paul-Vaillant-Couturier in Clamart, a Paris suburb, with number-plates 4723 AG 75. Jean-Baptiste Lefebvre, a friend of the Bugatti's owner (and fellow-engineer), remembers using the (black) car in 1955. The vehicle still retains its Paris number-plates, 64 years on - the car's final owner never got around to changing them!
On 26 July 1955 the Bugatti was officially registered in the name of Pierre Proust, whose garage in Montrouge (41 rue Racine) specialized in Bugattis. Shortly afterwards Henri Novo, who had been working at the Proust garage for many years, rented a yard on nearby Avenue de la République from the father of the French rally-driver René Metge. He used it to store cars - including over a dozen Bugattis - for himself and his boss. It was here, in what amounted to a Bugatti Cemetery, that the Gangloff 57579 saloon ended its days.
The Ventoux Coach chassis 57659 - Source of the Bodywork
On Avenue de la République, Jean Lanez's old car rubbed shoulders with a Ventoux Coach chassis 57659 that had been acquired as new in May 1938 by Gaston Garcin, an Amiens industrialist who owned several Bugattis before World War II (his paper business on Rue des Sergents existed until the 1950s). In April 1952 this Ventoux Coach was sold to another Amiens businessman, called Sarrazin, who ran a household goods store on Rue Duméril. In 1955 it took part in the Rallye des Routes du Nord - having had just two owners since 1938, the car still looked good. The co-pilot was Lucien Guichard, an Amiens garage-owner based in the city's St-Maurice district. The photo of the Bugatti was taken in the snow outside the Parc des Expositions in Lille, at the start of the two-day rally held on 12/13 February 1955. The Ventoux Coach (numbered 1) pulled out during the seven-lap speed trial at the circuit in Cambrai. Just 56 of the 116 entrants completed the rally.
A few years later the Ventoux 57659 also ended up in Novo's yard in Montrouge, where cars were left to decay or used as a source of spare parts for other Bugattis that could be salvaged. The Ventoux lost its engine and wheels; the bonnet was set aside, and some of its parts may have been used for the Type 57 Sport Henri Novo had built in the early 1980s.
The Ventoux 57659, identified by its 610 AN 80 number-plate, appears on a melancholy photograph taken on Pierre Proust's premises in Montrouge in the late 1950s. It must have provided the bodywork currently on chassis 57579, bought by Jacques Baillon, a haulage operator from Niort, on 28 August 1964. He registered it in the Deux-Sèvres département, acquired fresh number-plates (646 FR 79) and, for the next fifty years, it was kept in one of the barns on his estate.
Examination of the vehicle
An examination of the vehicle leaves no doubt as to its identity, as the engine and rear axle bear the numbers 57579/417. Further supporting evidence is provided by the 4723 AG 75 number-plates still on the car. The Ventoux body number 86 cannot come from the 57579 (the Gangloff saloon shown in our photos) but, instead, corresponds to the Bugatti Ventoux Coach chassis 57659/474 assembled on 18 May 1938 (Coach chassis 57706, assembled on 5 July 1938, is numbered 92).
So Jean Lanez's Bugatti has survived, albeit with a more traditional appearance than that of a very rare Gangloff streamlined saloon. Its new owner can choose either to retain the Bugatti Ventoux with body number 86; or to give renewed form to what is potentially the only Gangloff streamlined saloon from 1937.
The car's original design can be attributed to Gangloff in Colmar, who built very few saloons in 1936/7: just eight in 1936 and 23 in 1937. Only a small percentage of these were streamlined, and none seem to have survived. Of the streamlined designs from 1936, chassis 57476 was dismantled a few years ago; 57579 was one of the few from 1937 designed with the spare-wheel visible to the rear.
Pierre-Yves Laugier