4 L.A.S., 1867-1869. 12 p. in-12. Belle et longue correspondance amoureuse, magnifiquement calligraphiĂ©e, de ce très jeune artiste Ă sa chère Pauline. En 1867, il est Ă Rome, Ă la Villa MĂ©dicis, et reçoit de Paris des nouvelles… de sa propre mort. Le plus terrible est qu'il mourra quatre ans plus tard sous les balles prussiennes. "Les dĂ©pĂªches tĂ©lĂ©graphiques pleuvaient Ă Rome, demandant la confirmation des bruits persistant Ă Paris que j'Ă©tais mort assassinĂ©. Mais je n'ai jamais Ă©tĂ© moins assassinĂ© que maintenant. Je ne sais comment le bruit s'est rĂ©pandu Ă Paris. Tout ce que je sais, c'est qu'en un jour, tous mes amis ont Ă©tĂ© prĂ©venus, et m'ont pleurĂ©. Il paraĂ®t qu'on me regretterait, si pareille chose m'arrivait pour de bon. [...] On demande les causes et les dĂ©tails de ce lamentable assassinat."
Il est Ă Madrid pendant la rĂ©volution :"Je crois m'Ăªtre complètement cassĂ© la voix au service de la rĂ©volution Espagnole. J'ai tant criĂ© "Viva la libertad" et tant chantĂ© la Marseillaise sur la Plaza Mayor que je ne puis plus Ă©mettre un son."
"Je travaille beaucoup. Je vais commencer un grand portrait du général Prim à cheval."
Fils du chimiste Henri Victor Regnault, Henri Regnault (1843-1871) dĂ©bute la sculpture Ă 14 ans. Il devient l'Ă©lève de Louis Lamothe et d'Alexandre Cabanel aux Beaux-arts de Paris. Après cinq tentatives, il obtient le prix de Rome 1866 avec la toile ThĂ©tis apportant Ă Achille les armes forgĂ©es par Vulcain. Au cours de son sĂ©jour italien, il part pour l'Espagne. Son Å“uvre suit le choc de cette dĂ©couverte : Ă Madrid, il assiste Ă la rĂ©volution carliste, au triomphe du gĂ©nĂ©ral Prim, Ă la fuite de la reine d'Espagne Isabelle II. Il note ses impressions dans des carnets. La dĂ©couverte du palais de l'Alhambra Ă Grenade le marque fortement. De retour en France pour la guerre de 1870, il s'engage chez les francs-tireurs avec le sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier. Il trouve la mort Ă l'Ă¢ge de 28 ans Ă la bataille de Buzenval le 19 janvier 1871, touchĂ© par une balle prussienne Ă la tempe.
Errata : les 12 pp. in-12 forment 4 lettres, non 5 comme indiqué au catalogue imprimé.