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Jacques Derrida
35 L.A.S. à Gabriel Bounoure et à son petit fils philosophe, 1964-1983
Estimation:
€7,500 - €8,500
Sold :
€10,201

Lot details

35 L.A.S. à Gabriel Bounoure et à son petit fils philosophe, 1964-1983

In-4 pour la plupart, 1/2 in-4 sinon. Janvier 1964-mai 1983. J.D. est dans le doute, ce qui se voit jusque dans l'écriture très irrégulière, relativement indéchiffrable, chaotique dans le déroulement voire obsessionnel dans sa remise en question de son écriture et de sa place dans l'enseignement. Il est admiratif de G. Bounoure : "Rien ne peut m'encourager autant que de me savoir entendu de vous... mon admiration pour vous m'y ayant préparé depuis longtemps. De ces encouragements de votre autorité j'ai le plus grand, le plus urgent besoin. En particulier parce que je vis dans une société ... de philosophes et en marge d'une autre - la littérature des parisiens - où je me sens très mal, très seul, sans cesse menacé, par la malveillance ou le malentendu, ayant sans cesse le désir de tourner le dos mais sans savoir au juste vers quoi". Deux rencontres ont une importance majeure dans sa vie, celle de Bounoure et de Jabès. Annonce la parution prochaine de son étude du Livre des Questions de Jabès. Rencontre G.B. en avril 64 "charmé par votre présence, profonde, rayonnante, bienveillante, d'une attention à la fois généreuse toute entière dépensée dans l'instant présent". Il est dans un état de fatigue tel que "je ne sais pas, je ne sais plus parler. Ma parole naturelle est devenue la plus artificielle celle de l'enseignement ou celle de l'écriture". Ce que Bounoure a écrit sur son livre sur Lévinas : "m'encourage beaucoup, me prête beaucoup de force, ce besoin, c'est à dire une grande infirmité qui appelle au secours - et vous me répondez". Pour lui G. Bounoure est visionnaire, sait voir "ce lieu étant d'autant plus difficile à reconnaître, qu'il est ce lieu d'un dérobement, d'une dissimulation où tout se brouille dans une sorte de noire clarté" "écrivant pour vous, je saurai mieux diriger, désormais, le tâtonnement de ma parole". Il a trouvé en Bounoure "Le Lecteur" qu'il a toujours cherché : "La Parole" et en cela il se trouve très proche de Jabès, une forme de miroir de l'écriture. Mais le doute, la peur le travaille.

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