L.A.S., 6 mars 1863. 8 pages in-8 (traces de collage pour occulter des passages lors de la publication).
BELLE ET LONGUE LETTRE. Elle se défend d'avoir accusé sa " chère enfant " d'immoralité : " il faut n'être pas seulement le miroir, mais la main ferme qui le tient " ; elle suggère des modifications à apporter au récit, qu'elle invite à proposer à la Revue des deux mondes ; elle peut aussi s'adresser à La Presse. Puis elle donne des conseils de lecture : " je prendrais courageusement l'histoire par le commencement, car la grande étude de l'homme, c'est l'histoire des hommes " ; ainsi elle pourrait lire Henri MARTIN deux heures par jour… " Il ne faut point passer trop vite d'une croyance à une autre. J'ai mis trente ans à retrouver dans la philosophie toutes les certitudes que j'avais autrefois dans le dogme et je me sens beaucoup plus religieuse que je ne l'ai jamais été. Mais j'ai passé par des doutes affreux et je ne voudrais pas vous y voir tomber ". Elle parle de son roman Mlle La Quintinie, du Jane Gray de Dargaud, et définit le roman comme " une philosophie mise à la portée de tous et prouvée par des faits "… Puis elle dit sa croyance en " Dieu, un Dieu qui nous connaît, que nous pouvons aimer et prier, et qui, en étant tout, est aussi lui-même et veut que nous soyons nous. […] Point d'enfer, miséricorde infinie dans la loi nécessaire du progrès, épreuves pour l'expiation des âmes qui ont méconnu leur divinité ; progrès plus rapide vers Dieu pour celles qui ont beaucoup cherché le bien"…