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BUGATTI Type 57 Cabriolet Stelvio - 1935 N° de châssis : #57314 Moteur : #162
BUGATTI Type 57 Cabriolet Stelvio - 1935 N° de châssis : #57314 Moteur : #162
Estimation:
€280,000 - €350,000
Sold :
€320,664

Lot details

BUGATTI
Type 57 Cabriolet Stelvio - 1935

N° de châssis : #57314
Moteur : #162, huit cylindres en ligne, avant, longitudinal, vilebrequin tourillonnant sur six paliers lisses
Alésage-course : 72 mm x 100 mm
Cylindrée : 3 257 cm3
Distribution : double arbre à cames en tête entraîné par une cascade de pignons, deux soupapes par cylindre
Alimentation : par un carburateur Zénith Stromberg
Puissance maximum : 135 ch à 5 000 tr/mn
Boîte de vitesses : mécanique à 4 rapports + M.A. (3e et 4e silencieuses)
Carrosserie : cabriolet deux portes, quatre places réalisé par Gangloff à Colmart
Châssis : à longerons et entretoises en tôle d'acier emboutie
Suspensions : essieux rigides à l'avant et à l'arrière
Empattement : 3 300 mm
Poids : 950 kg (châssis nu)
Freins : à tambours sur les quatre roues, commande hydraulique
Roues : à rayons à fixation centrale
Pneumatiques : 18 x 5,50
Production : environ 630 exemplaires de 57 entre 1934 et 1939

En 1934, les ventes des modèles 46 et 49, que nous qualifierions aujourd'hui de Grand Tourisme, fléchissaient chez Bugatti. Aussi, au Salon de Paris, la 57 fut accueillie avec soulagement et enthousiasme.
En préparation depuis 1932, la nouvelle voiture devait beaucoup à Jean Bugatti, bien que certaines solutions qui lui tenaient à cœur, notamment les roues avant indépendantes, ne furent pas adoptées par le patron.
En revanche, le moteur était tout à fait moderne, Jean ayant réussi à imposer la distribution par double arbre à cames en tête dès 1930, sur la Type 50 de route et la 51 compétition.
La technique du double arbre à cames en tête n'était pas une nouveauté dans les années 30.
Aux Etats-Unis, Miller et Duesenberg étaient des adeptes brillants de ce type de distribution. La course nord-américaine la plus célèbre était, comme de nos jours, les 500 Miles d'Indianapolis et les Miller s'y couvrirent de gloire, en particulier avec le modèle 1500.
Le pilote George Stewart, alias Leon Duray, débarqua en Europe en 1929 avec deux Miller 91 à traction avant pour battre le record du kilomètre lancé classe F à 222 km/h, puis le record du tour à Monza en septembre, mais il cassa pendant la course.
La vitesse de pointe des Miller impressionna Ettore et Jean Bugatti qui échangèrent les Miller de Duray contre trois Bugatti 43. Les moteurs 1500 des Miller furent passés au banc à Molsheim et donnèrent plus de 200 chevaux lorsque la puissance du 1500 maison ne dépassait guère 150 chevaux.
Bugatti s'inspira donc de la forme de la culasse des Miller et adopta la distribution par double arbre à cames en tête mais garda le compresseur classique de type Roots, plus adapté aux courses sur circuit que le compresseur centrifuge des Miller qui faisait merveille à Indianapolis.
Bien vite la 35 B reçut ce type de moteur plus moderne et devint ainsi le Type 51. Le nouveau bloc-cylindres était d'une seule pièce, avec de nouvelles tubulures d'admission. L'entraînement des arbres à cames ne nécessitait qu'une adaptation ingénieuse de celui du type 35 avec des pignons à taille droite, les cames agissant sur les queues de soupapes par l'intermédiaire de coupelles inversées comme sur les Miller. Le diagramme de distribution était très directement inspiré de celui des Miller.
Les résultats étaient là. Les meilleurs moteurs 35 B donnaient 150 ch pour 2300 cm3. La puissance de la 51 passait à 185 ch dans cette même cylindrée et plus de 170 ch en 2 litres.
Le moteur de la nouvelle 57, fleuron de la gamme routière chez Bugatti, adopta donc cette technique de distribution. Mais là n'était pas son seul atout.
Le châssis 57 reçut en effet de splendides carrosseries dessinées par Joseph Walter et Jean Bugatti. Gangloff fut le carrossier le plus sollicité.
Deux tiers des châssis 57 reçurent des carrosseries usine : le coach deux portes quatre places, appelé Ventoux ; la berline quatre portes quatre places, appelée Galibier ; le cabriolet deux portes quatre places dit Stelvio ; le cabriolet deux portes deux places Aravis et enfin un désirable coupé deux portes deux places : l'Atalante.

La voiture présentée, un cabriolet 57 Stelvio, modèle 1935, n° de châssis #57314, n° de moteur #162, fut livrée en Alsace le 7 mars 1935 à son premier propriétaire, Monsieur Dettwiller (facture Bugatti de mars 1935 pour un prix de 65 000 francs).
La voiture fut utilisée pendant près de 15 ans par son premier propriétaire avant que celui-ci, en 1951, désireux d'acquérir un exemplaire du nouveau type 101, ne se renseigne auprès du directeur des usines Bugatti à Molsheim, Monsieur Pierre Marco, sur la possibilité de se faire livrer un exemplaire du nouveau modèle.
Aucune voiture du type 101 n'étant alors achevé, Messieurs Marco et Dettwiller se mirent d'accord sur le fait que ce dernier se verrait attribuer un châssis avec moteur de type 101 et que la carrosserie Stelvio d'origine serait modernisée.
Ainsi, après modification, la " nouvelle " Bugatti présentait :
- une calandre de type 101 devant le radiateur,
- une carrosserie aux ailes avant allongées et phares intégrés,
- la partie centrale de la caisse (pare-brise, tablier et portes) du Stelvio d'origine conservé,
- des roues chromées Robergel,
- des freins Lockheed,
- des amortisseurs télescopiques,
- un moteur de type 101 équipé d'une nouvelle pipe d'admission avec carburateur inversé,
- un pont arrière renforcé de la première série.
La ligne de cette nouvelle carrosserie, peinte en deux tons crème et noir, était due à Pichon-Parat.
Cette nouvelle Bugatti, dont nous présentons une photographie d'époque, conserva la plaque châssis d'origine #57314. Son nouveau moteur de type 101 fut regravé par l'usine #57314, et la voiture immatriculée sous le n°506 GR 67.

A l'usine Bugatti, on retrouvait ainsi stocké l'ancien châssis #57314 équipé du moteur non-suspendu #162 et du pont arrière 12x50 #162.
Mr Dettwiller ne conserva sa Bugatti que peu de temps, et la 57314 modernisée ainsi que le châssis d'origine se retrouvèrent bientôt tous les deux à l'usine Bugatti, proposés à la vente.
En 1960, Jean de Dobbeleer, agent et spécialiste de la marque, situé rue de l'Orient à Bruxelles, se porta acquéreur, directement à l'usine, de la 57-101 #57314 et du châssis d'origine #57314, moteur 162.
En 1961, la voiture complète 57-101 fut vendue à un certain H.E. Nealing, ressortissant américain travaillant alors en Allemagne, à Hambourg.
La même année, celui-ci céda la voiture à Mr Godfrey G. Howard, résidant à Boston, un de ses proches amis et ancien camarade de promotion à Harvard. Howard était à l'époque co-directeur, avec E. Allen Henderson, de la société Marlboro Motors Ltd, sise à Princeton Function dans le New-Jersey.
Quelques années plus tard, lors de la cessation d'activité de l'entreprise Marlboro Motors, la voiture fut vendue à Walter Weimer, de Washington en Pennsylvanie. Ce dernier s'était déjà porté acquéreur, en décembre 1964, de l'ancien châssis #57314, et l'avait cédé, avec une caisse Stelvio par Gangloff provenant du châssis #57555, à Mr John R. Gatewood de Portland, Oregon.
Cette voiture est toujours aux Etats-Unis aujourd'hui.


La 57-101 fut longtemps conservée par Mr Weimer puisqu'il ne la vendit qu'en 1987, à C. Richards, qui la fit restaurer par le célèbre spécialiste-restaurateur de Bugatti et ancien président du Bugatti Owner's Club, Barry Price. Ce dernier lui redonna son apparence originelle.
La voiture revint ensuite en Europe, en Espagne précisément, avant d'être cédée à son propriétaire actuel en 2003.
Celui-ci, longtemps vice-président du Club Bugatti France, amateur et possesseur de nombreuses Bugatti, a toujours mis un point d'honneur à faire rouler ses automobiles sur de longues distances, et ce grâce à un entretien suivi.
C'est le cas de la voiture présentée, peinte en deux tons, brun et crème, intérieur en cuir Connolly marron, moquettes fauve, capote brune.

Carte grise française

Bibliographie
" Album Bugatti 57 " par Barry Price, EPA 1994, reproduite page 172
" Bugatti Register 1962-1966 " par Conway

This 1935 Type 57 Stelvio DHC with chassis #57314 and engine #162 was sold new in Alsace on March 7, 1935, to its first owner, Mr. Dettwiller (for 65 000 Francs according to the Bugatti invoice).
The car was driven over 15 years until its owner asked the manager of the factory, Pierre Marco, about the possibility of acquiring an example of the new Type 101.
As no Type 101 was available yet, Pierre Marco and Mr. Dettwiller agreed that the latter would buy a chassis with a Type 101 engine and that the original Stelvio body would be modernized.
So after being modified, the 'new' Bugatti featured :
- a type 101 radiator grille
- a body with lengthened front wings and faired-in headlamps
- the original body central part with original windscreen, firewall and doors
- chrome-plated Robergel wire wheels
- Lockheed hydraulic brakes
- telescopic dampers
- a Type 101 engine with the new inlet manifold and down draft carburettor
- a first series strengthened back axle.

The lines of this new body finished in cream and black were due to Pichon-Parat.
This new Bugatti of which we have a period picture kept its orignal chassis plate with n° 57314. Its new 101 engine was stamped 57314 by the factory and the car was registered 506 GR 67.
The factory kept the old chassis #57314 with the rigidely mounted engine #162 and the 12x50 back axle #162.
Mr. Dettwiller did not keep his Bugatti for long and this modernized car joined the original chassis at the factory in order to be sold. In 1960, the Brussels Bugatti specialist Jean de Dobbeleer bought directly from the factory the 57-101 and the original chassis #57314 with engine #162.
In 1961 the complete 57-101 was sold to a Mr. H. E. Nealing , an American working in Hamburg. On the same year, he sold the car to Godfrey G. Howard who lived in Boston, a friend and class-mate of him at Harvard. At the time, Howard was co-manager of Marlboro Motors Ltd Company located on Princeton Function in New Jersey.
Some years later, when Marlboro Motors closed its doors, the car was sold to Walter Weimer of Washington (Pennsylvania). He had already bought in December 1964 the old chassis #57314 which he had sold back with a Stelvio body by Gangloff taken from chassis #67555 to Mr. John R. Gatewood in Portland (Or.) This car is still in the USA.
The 57-101 was long kept by Mr. Weimer who sold it only in 1987 to C. Richards who had it restored by the specialist and past president of the Bugatti Owners' Club, Barry Price. The latter gave the car back its original look. It then came back to Europe (in Spain) and was sold in 2003 to its present owner a former vice-president of the Club Bugatti France who owns many Bugattis and makes it a point of honour to drive his cars on long distances thanks to a meticulous maintenance.
This is the case of this Type 57 finished in two tones brown and cream with maroon Conolly leather interior, tan carpets and brown ragtop.

French reg.








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