Ceres and Arethusa, oil on canvas, by T. Blanchet
39.17 x 52.75 in.
Collection particulière, Île-de-France
D’origine parisienne, Thomas Blanchet s’installe à Lyon en 1655, où il passe l’essentiel de sa carrière, en tant que peintre officiel de la cité. Formé dans l’atelier du sculpteur Jacques Sarrazin (1592-1660), et probablement par Simon Vouet (1590-1649), il effectue un séjour à Rome dont il rapporte les influences hétéroclites de peintres classiques comme Nicolas Poussin (1594-1665) et de peintres baroques comme Andrea Sacchi (1599-1661). Si, grâce aux Métamorphoses d’Ovide (Livre V, vers 438-6787), l’épisode de l’enlèvement de Proserpine par Pluton est bien connu, celui au cours duquel Cérès apprend d’Aréthuse les méfaits du dieu des enfers, l’est beaucoup moins. Personnification d’un fleuve, la nymphe réside en Sicile, au pied de l’Etna qui garde l’entrée du monde des morts. Notre toile, parmi les dernières réalisations de l’artiste, peut être mis en rapport avec Cadmus ayant tué le Dragon, Minerve lui ordonne d'en semer les dents, réalisé en 1681 et conservé au musée de Semur-en-Auxois (inv. 2622) qui constitue son morceau de réception à l’Académie royale de peinture. Ces deux œuvres sont caractéristiques de la période de maturité de l’artiste. Grand peintre de décor, il obtient un effet sensationnel en construisant ses compositions par l’enchevêtrement de nuées parallèles et de figures rampantes, où le contraste entre l’éclat chatoyant du drapé des figures et l’obscurité de la mise en scène génère une atmosphère théâtrale particulièrement dramatique.