Rédigeant ses Mémoires, Churchill demande des précisions sur les journées de Juin 1940.
Il regrette de n’avoir pu se rendre à l’invitation du général à séjourner à Colombey-les- deux-Églises. Il fait relier pour le général un exemplaire du premier volume de son livre [The Second World War] ; le second volume est presque terminé, et Churchill a besoin d’éclaircir un point, au sujet de l’entretien qu’il eut avec de Gaulle et Jean Monnet dans la Cabinet Room pendant la crise de l’armistice (the armistice crisis). Monnet s’employa à arranger le transfert des contrats américains d’armement du crédit de la France à celui de la Grande-Bretagne, et de Gaulle le soutenait. Churchill n’arrive pas à se rappeler la date de cette conversation, probablement le 15 ou le 16, avant que de Gaulle reparte de nuit pour Bordeaux, ou le 18, ou même le 19, après son retour. Il prie le Général de lui donner la date exacte de son vol de retour en Angleterre avec Louis Spears. Il pense que c’était le matin du 18. D’autre part, de Gaulle a lancé son fameux appel radiophonique de Londres dans la nuit du 18. Tant de choses sont arrivées pendant ces journées agitées qu’il y a un peu de confusion : « you yourself made your famous broadcast from London in the night of the 18th. So much was happening in those frantic days that there is confusion about the records »…
De sa main, Churchill a ajouté en tête de la lettre : « Private. My dear de Gaulle », et Ã
la fin, avant de signer « yours sincerely ».
On joint un télégramme de Churchill au général de Gaulle, [22.XI.1948].